RP Express • Le récital impromptu

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Livre III, Chapitre 4 • La Légion des Oubliés

Matvei de Hvergelmir & Agnès d'Aurebois

Le récital impromptu

RP express

Agnès rend visite à une amie qui se trouve être professeur au sein de l'Académie. Elle a rendez-vous avec elle dans son bureau, afin de rattraper le temps perdu. Lorsqu'elle prend congé, elle descend les étages pour quitter l'Académie mais l'un des escaliers facétieux s'ébranle et l'emmène dans une autre direction. Devant elle, une simple porte qui s'ouvre sur une salle qu'elle n'a jamais vue. À l'intérieur, un homme, un professeur, visiblement aussi surpris qu'elle. Matvei de Hvergelmir s'est vu emprunter le mauvais couloir et a également trouvé cette pièce par hasard. Contre l'un des murs s'alignent une demi-douzaine de bustes d'hommes et de femmes - probablement d'anciens éminents professeurs - dont les têtes bougent et les rires résonnent. Les portes se referment derrière les deux visiteurs et cinq des statues se mettent à chanter tandis que la dernière s'exclame. « Joignez-vous à nous ! » Demande fort intéressante. Peut-être ont-ils simplement besoin de compagnie ?

consignes

• Chaque RP doit faire 250 mots maximum ! Indiquez le nombre de mots entre balises spoiler à la fin de votre message. (Utilisez impérativement ce site pour compter.)

• Vous avez jusqu’au 29 juillet inclus pour clôturer ce RP.

• Choisissez entre vous qui commence.

• Improvisez ! La Fatalité vous laisse libres de décrire les environs, les circonstances, la date de ce RP. Pensez simplement à l'ajouter à la chronologie ! Vous posterez le formulaire d'ouverture avant le premier RP.

• La Fatalité est à portée de MP si vous êtes coincés. Vous pouvez l'appeler : elle viendra vous donner un coup de pouce.

C'est parti !

Livre III, Chapitre 4 • La Légion des Oubliés

Matvei de Hvergelmir & Agnès d'Aurebois

Le récital impromptu

Ou quand la musique nous surprend

• Date : Le 23 avril 1003.
• Météo (optionnel) : Douce journée de printemps, à Lorgol, bien qu'un peu frisquette.
• Statut du RP :
• Résumé : Agnès rend visite à une amie qui se trouve être professeur au sein de l'Académie. Elle a rendez-vous avec elle dans son bureau, afin de rattraper le temps perdu. Lorsqu'elle prend congé, elle descend les étages pour quitter l'Académie mais l'un des escaliers facétieux s'ébranle et l'emmène dans une autre direction. Devant elle, une simple porte qui s'ouvre sur une salle qu'elle n'a jamais vue. À l'intérieur, un homme, un professeur, visiblement aussi surpris qu'elle. Matvei de Hvergelmir s'est vu emprunter le mauvais couloir et a également trouvé cette pièce par hasard. Contre l'un des murs s'alignent une demi-douzaine de bustes d'hommes et de femmes - probablement d'anciens éminents professeurs - dont les têtes bougent et les rires résonnent. Les portes se referment derrière les deux visiteurs et cinq des statues se mettent à chanter tandis que la dernière s'exclame. « Joignez-vous à nous ! » Demande fort intéressante. Peut-être ont-ils simplement besoin de compagnie ?
• Recensement :

Code:

• [b]23 avril 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3959-rp-express-o-le-recital-impromptu]Le récital impromptu[/url] - [i]Matvei de Hvergelmir & Agnès d'Aurebois[/i]
Agnès rend visite à une amie qui se trouve être professeur au sein de l'Académie. Elle a rendez-vous avec elle dans son bureau, afin de rattraper le temps perdu. Lorsqu'elle prend congé, elle descend les étages pour quitter l'Académie mais l'un des escaliers facétieux s'ébranle et l'emmène dans une autre direction. Devant elle, une simple porte qui s'ouvre sur une salle qu'elle n'a jamais vue. À l'intérieur, un homme, un professeur, visiblement aussi surpris qu'elle. Matvei de Hvergelmir s'est vu emprunter le mauvais couloir et a également trouvé cette pièce par hasard. Contre l'un des murs s'alignent une demi-douzaine de bustes d'hommes et de femmes - probablement d'anciens éminents professeurs - dont les têtes bougent et les rires résonnent. Les portes se referment derrière les deux visiteurs et cinq des statues se mettent à chanter tandis que la dernière s'exclame. « Joignez-vous à nous ! » Demande fort intéressante. Peut-être ont-ils simplement besoin de compagnie ?

Il devra en parler à Alice Libelle, de cette pièce.
S’il est capable de la retrouver.

Il se rendait justement à une des bibliothèques, le Matvei, afin de consulter quelques volumes pour parfaire ses recherches runiques actuelles - il a profité de son séjour à Ibelin pour faire un emprunt gracieux aux bibliothèques du palais impérial - lorsqu’au détour d’un couloir… il s’est retrouvé dans cette pièce. Il a crû entrer dans le bureau d’un collègue du Langage, auquel demander un conseil, mais ce qui se retrouve là est autrement différent. Et fascinant. Les bustes ont accueilli son entrée avec de grands vivas et depuis, le Kyréen est devant elles, les bras ballants, hésitant à s’approcher pour détailler un peu plus les sculptures vivantes. Enchantées par la magie du Sang ? Par un enchantement moins sulfureux ? Ou par autre chose, une autre magie dont les clés auraient été libérées ? Toutes les options sont possibles, il lui semble.
Qui sont-elles, de toute façon, ces personnalités chantantes et rieuses ?

La porte s’ouvre sur une demoiselle à la crinière blond vénitien et au visage presque poupin, dont l’expression surprise doit égaler la sienne. « Connaissez-vous cette pièce ? », demande-t-il avec naturel, émerveillé, à la nouvelle arrivante, sans même avoir la politesse élémentaire de se présenter d’abord (il se flagellera à ce sujet plus tard).

Spoiler:

Revoir de vieilles connaissances était plaisant et c’était ce qui avait conduit Agnès à rendre visite à une de ses amis professeurs à l’académie de Lorgol. Après avoir partagé souvenirs et nouvelles, la jeune femme prit congé. Mais sur le chemin la conduisant à l’extérieur, les escaliers facétieux de l’établissement en décidèrent autrement. Elle posa un regard intrigué sur la porte devant elle et surtout sur la pièce qui se trouvait derrière, n’ayant aucun souvenir de l’avoir déjà vu. Un homme se trouvait à l’intérieur et, tandis qu’elle passait le pas de la porte, elle remarqua les bustes qui s’alignaient de chaque côté. Elle sursauta et se retourna lorsque la porte claqua dans son dos. Les voilà enfermés. Agnès reporta son attention suite à la question de l’inconnu.

- Non, je ne la connais pas. Il semblait aussi perdu qu’elle. Curieuse, elle s’approcha des bustes pour les détailler, se demandant quelle magie les animait et la raison de leur chant. Pensez- vous que si nous chantons nous pourrons sortir ?

Les bustes avaient l’air inoffensif, si l’on exceptait le fait que chacun chantait avec entrain. Observant les visages, Agnès n’en reconnut aucun.

- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle à l’assemblée, incluant l’inconnu dans le lot.

Spoiler:

Il n’a pas pris garde à la porte qui s’est refermée derrière lui, mais lorsqu’elle le fait derrière la nouvelle arrivante… il sort de sa fascination. Un pli soucieux barre son front noble, lorsque la demoiselle lui dit ne pas connaître cette pièce. « Pensez- vous que si nous chantons nous pourrons sortir ? Chanter ? Aïda nous veille. »
Qu’elle les veille qu’il n’ait pas à pousser une seule note.

La seconde question de la jeune femme jette prévisiblement le Kyréen dans une conscience accrue de son impolitesse. Il s’empresse alors de répondre, avec un signe de tête respectueux : « Matvei, de Hvergelmir. Professeur d’architecture. » Tous les autres titres, il préfère ne pas les nommer. Épine. Sénéchal. Futur baron de Thalmor. Tout ceci lui semble lointain, au coeur de l’Académie, où le Savoir est roi et la Magie sa consort. « Êtes-vous une visiteuse ? » Elle n’est point professeur, il ne l’a jamais vue - et même si jeune, elle n’est probablement plus élève au sein de cette institution. Les voix rieuses des bustes reprennent son attention, alors que celles-ci entreprennent de répondre à sa question… et pas du tout à la fois. « Savoir qui nous sommes ? Autres que des hommes ?, interroge un buste d’homme barbu. Nous devrions parier, messire, demoiselle ! , clame un buste de jeune homme à l’expression frondeuse. Un concours de chant, voilà qui était une riche idée », rêve un buste de femme aux cheveux voilés.

Spoiler:

Il n’avait pas l’air enthousiaste à l’idée de chanter avec des bustes animés. Solliciter Aïda n’était pas une mauvaise idée et Agnès hocha la tête à la mention de la divinité. Puis il se présenta, Agnès sourit poliment au professeur, un savant d’après la discipline. Enseignait-il déjà à son époque ? Son visage ne lui rappelait rien.

- Agnès d’Aurebois, mage, finit-elle par se présenter. Je suis venue rendre visite à une amie professeur et je m’apprêtai à quitter l’Académie quand j’ai abouti ici.

Elle fit une geste de la main englobant la pièce. Quoiqu’il en soit, sa question amena quelques réponses des bustes, même si elles n’étaient pas forcément des plus claires.

- Des hommes et des femmes… Que faites-vous dans cette pièce ? Seriez-vous des anciens de l’Académie ?

La mage interrogea leurs étranges interlocuteurs, se demandant si en apprendre plus sur eux leur permettrait de quitter les lieux. Son regard détaillait les bustes à la recherche d’indices et parcourait la pièce pour essayer de situer ce lieu dans le bâtiment, mais cela n’était pas si simple compte-tenu de la magie qui imprégnait les lieux.

- Vous souhaitez vous divertir ?

Vu que l’un proposait de parier et que l’une voulait chanter, Agnès se demandait si ces bustes ne se sentaient pas un peu seuls. La jeune femme lança un regard interrogateur à Matvei, peut-être aura-t-il une idée.

Spoiler:

Une mage en visite, donc - il incline la tête respectueusement en sa direction, sans se soucier des inimitiés possibles qu’elle puisse entretenir envers les enfants d’Alder. Lui n’en entretient aucune envers ceux d’Aura, loin de là.

« Des anciens ? Peut-être bien. Plus anciens que bien des choses, demoiselle, professeur. » Les mots sibyllins des bustes font porter à Matvei une attention supplémentaire aux visages taillés dans la pierre et à leurs attributs, jusqu’à trouver à ces personnages une ressemblance avec… avec quelque chose qu’il ne saurait nommer exactement. Comme quelqu’un qu’on revoit pour la première fois depuis longtemps.
Anciens élèves prodiges ? Anciens professeurs célèbres ?
La chose lui reviendra probablement bien vite.

« Vous souhaitez vous divertir ? » Les bustes émettent un concert de rires et d’approbations confuses, avant que l’un d’entre eux - un buste d’homme à la voix calme et au front quelque peu dégarni - prenne la parole, pour tous : « Il y a en effet longtemps que nous n’avons pas eu d’autre amusement que nos propres esprits. Seriez-vous disposé à quelques devinettes, peut-être ? » La chose lui semble… inoffensive, somme toute. Rien de bien dangereux. « Si nous gagnons... pourrons-nous partir ?, demande-t-il aux sculptures. Bien sûr. Si vous gagnez. » Le jeune homme frondeur, cette fois, un sourire fanfaron aux lèvres cette fois.

Spoiler:

Plus anciens que bien des choses, voila des mots qui n’aidaient guère la jeune femme. En tout cas, suite à sa dernière question, les bustes s’animèrent dans un brouhaha joyeux. Agnès fit glisser son regard sur chacun d’eux jusqu’à ce que la sculpture d’un homme confirme leur volonté de s’amuser un peu. Des devinettes ? Elle haussa un sourcil intrigué avant de hocher la tête, bien que l’idée de faillir et finir enfermée dans cette pièce ne l’enchantait guère.

- Très bien. Elle laissa quelques instants de silence planer. Vous aimez le chant, dit-elle en pointant la femme qui voulait faire un concours de chant. Vous aimez parier, ajouta-t-elle en désignant le jeune frondeur.

Elle porta son attention sur l’homme dégarni ayant proposé les devinettes, se demandant s’il n’était pas adepte des jeux de mots.

- Peut-être appréciez-vous également la musique ? demanda-t-elle plus particulièrement à la chanteuse. Agnès se frotta le menton, pensive. Seriez-vous les premiers professeurs ayant enseigné certains disciplines, comme le chant ?

Ils se prétendaient très anciens, peut-être étaient-ils à l’origine de ce qu’ils appréciaient ? Et vu qu’ils se trouvaient à l’Académie, il était possible qu’ils représentent une partie de la première génération d’enseignants. Par contre, si c’était le cas, elle n’était pas certaine de connaitre leur identité.

Spoiler:

Musique, chant, paris, mots… quelque chose brûle, dans l’esprit du professeur kyréen, et finit par ouvrir quelques idées, quelques connaissances, au fil des mots de la demoiselle d’Aurebois. Ses affirmations éclairées se terminent en une question, qui tire des bustes des approbations bruyantes et quelques rires chantants. « Elle est maligne ! », appuie une dame à la coiffure élaborée et au port de tête fier, presque hautain. Chant, mots, paris, vanité, réflexion. Il manque quelque chose, mais il croit savoir ce que c’est ; le dernier buste est celui d’une femme, pour l’instant silencieuse, mais il espère bien qu’ils en tireront quelques mots sous peu, afin d’éclairer leur lanterne. « Pas tout à fait, demoiselle, mais… vous brûlez », confirme l’homme au front dégarni, qui échange avec ses collègues des regards de connivence.

Après quelques secondes de réflexion, Matvei fait à son tour une proposition, inspiré par celle de la mage et par le regard scrutateur du buste silencieux : « Vous n’avez jamais enseigné vous-mêmes à l’Académie, mais vos disciples l’ont fait. N’est-ce pas ? Bien vu, professeur », confirme la dame aux cheveux voilés, celle que la jeune Agnès pense (à juste titre) amatrice de chant. « Combien de possibilités de réponse finale avons-nous ? Une seule !, rugit le jeune homme, aussitôt corrigé par l’un de ses aînés : Oh, voyons ! Deux, au moins, mes amis. Ils me semblent plutôt talentueux, intervient enfin la dame silencieuse. Une seule. »

Spoiler:

Elle brûlait… Ses réflexions semblaient sur la bonne voie, mais sa supposition n’était pas la bonne. Matvei émit à son tour une hypothèse, celle de disciples. Prenant une pose pensive, Agnès essaya de rassembler tous les éléments. Anciens, sans être professeurs mais avec de nombreux disciples. Donc ils transmettaient quelque chose… L’annonce d’une seule et unique réponse sortit la mage de ses pensées, alors elle se tourna vers le professeur.

- Une seule ? Un peu risqué de jouer notre liberté sur une seule possibilité. Pourtant, elle allait devoir se faire à cette idée. Rien ne nous empêche de débattre entre nous, en tout cas. S’ils n’ont pas enseigné, doit-on les considérer comme les premiers ayant œuvré dans ces disciplines ? La première chanteuse ? Un peu compliqué de connaitre la première chanteuse d’Arven. Agnès entreprit de faire les cent pas, laissant son regard pensif scruter leurs interlocuteurs. Les mots "anciens", "disciples", "chant", "devinettes" tournaient dans son esprit. Des termes liés aux arts musicaux et oratoires. Instigateurs dans leur discipline. Les mots glissèrent entre ses lèvres dans un murmure. Elle restait bloquée sur le terme « premier », certaine qu’il avait de l’importance. Elle revint près de Matvei. Et si nous avions affaire à des créateurs ?

Sans vraiment attendre la réponse de son comparse, elle reporta son attention sur la chanteuse qu’elle considérait comme la plus facile à cerner.

- Seriez-vous la créatrice du premier chant, celle qui a posé les bases de la discipline, guidant vos disciples ?

Spoiler:

Matvei observe la pièce autour d’eux. Des tapisseries splendidement tissées, probablement un ouvrage outreventois, aux détails multiples. Sur l’une, une femme jouant de la harpe devant quelques badauds ; sur une autre, un homme muni d’un sextant. Scènes sorties du monde, dépeignant la vie de ces illustres personnages dont seuls les bustes subsistent, ainsi que la magie qui les entoure. « Et si nous avions affaire à des créateurs ?, lui demande la jeune femme. Question à laquelle il n’a pas le temps de répondre, puisqu’elle enchaîne aussitôt : Seriez-vous la créatrice du premier chant, celle qui a posé les bases de la discipline, guidant vos disciples ? Elle me plaît, cette mage », répond la femme aux cheveux voilés, avec un sourire doux. Son regard de pierre semble pétiller ; Matvei s’émerveille, cette fois, de la beauté de la sculpture. Probablement un Kyréen. Allié à un mage, afin de créer ces pièces splendides. Uniques. « Vous voyez juste. On pourrait même me qualifier de… muse. Tu les aides !, proteste le jeune homme, apparemment outré. Qui puis-je ? Monsieur a invoqué ma protection », dit-elle dans un rire complice.

C’est ce qui termine de donner à Matvei toutes les réponses à ses questionnements. Le dernier morceau, qui met tout en place ; ses yeux pâles fixés sur la tapisserie représentant une harpiste.

« Aïda. »

Un rire, cette fois comme un chant ; et un premier loquet de la porte se fait entendre.

Spoiler:

Agnès s’était laissée porter par l’enthousiasme de la recherche, sans attendre les potentielles réponses de Matvei. Ses questions furent accueillies favorablement puisque la chanteuse leur donna un indice. Une muse ? Pour le coup, Agnès resta perplexe et ce fut le professeur qui trouva la première réponse.

- Une divinité ? Mais bien sûr…

Elle se donna une tape légère sur le front. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elle était restée sur des personnes mortelles dans ses réflexions sans penser que les dieux étaient les créateurs de toutes choses. La mage n’avait pas exploité les indices représentés sur les tapisseries, alors elle leur porta une attention toute neuve.

- Si nous avons Aïda, le jeune parieur serait-il Albys ? demanda-t-elle à Matvei, en attendant cette fois sa réponse. Doit-on considérer que les six sont des dieux et qu’ils font tous partie d’une même famille de divinités ? Elle l’espérait, cela orienterait leur réponse, plutôt que d’avoir affaire à des déités prises au hasard dans le panthéon. Elle fit appel à ses souvenirs en théologie. Pensez-vous que le sextant puisse être lié à Asil ? Comme pour les devinettes ? A moins que ce ne soit Aïon ? Agnès partait sur les patrons des arts. Son regard se porta sur une troisième tapisserie représentant une femme installée à une table, usant d’une balance devant un miroir. Son attention revint sur le savant pour avoir son avis avant qu’ils ne donnent d’autres réponses.

Spoiler:

Tout comme pour Agnès, la chose lui est désormais évidente, et il se sent même bien bête de ne pas y avoir pensé auparavant. Six bustes, six frères et soeurs, collègues, instigateurs des arts, des sports et de la réflexion en Arven : qui d’autre que les dieux qui veillent sur les enfants de Bohème ? Le buste d’Aïda continue de rire, satisfait de son effet.

« Si nous avons Aïda, le jeune parieur serait-il Albys ? Je dirais que oui. N’est-ce pas ? », lance-t-il en direction du jeune homme, qui fait la moue alors qu’un deuxième loquet déverrouillé résonne dans la pièce fermée. « Ce sont bien les patrons des arts. Il nous suffit de les identifier convenablement. » Ce qui ne devrait pas être trop difficile… si ce n’est que les bustes qui sont encore sans identité partagent des qualités et des attributs, et qu’il pourrait être facile de les mélanger. Agnès elle-même lui fait part de cette réflexion, usant des tapisseries autour d’eux pour orienter leurs réponses.
Se tromper n’est toujours pas dans ses plans, surtout qu’il ne sait pas quelle serait la conséquence. Combien de temps, avant que d’autres découvrent cette pièce ? « Le sextant est associé à Asil, qui a certainement le goût pour la réflexion… tout comme Aïon a le sien pour les rimes. » Un léger signe vers le barbu, qui n’acquiesce, ni ne réfute, l’hypothèse. À Agnès, cette fois, d’offrir leurs réponses.

Spoiler:

Déjà deux noms trouvés. Matvei confirma certaines de ses hypothèses et lorsqu’il mentionna Aïon elle remarqua son geste de la tête en direction d’un des bustes, celui de l’homme barbu. Silencieux, ce dernier ne dit mot, alors Agnès tâcha de se remémorer ce qu’il aurait pu dire pour que le professeur parte sur cette piste.

- Mais oui ! Savoir qui nous sommes, autre que des hommes ! Des rimes. Vous êtes Aïon, dit-elle avec assurance à l’attention de la sculpture de la déité barbue. Elle entendit un nouveau verrou retentir dans son dos.

Ils étaient à mi-chemin de la liberté. Pour autant, elle n’allait pas crier victoire trop vite. Son regard se porta sur l’homme au front dégarni.

- Vous parliez de devinettes. Donc vous devez aimer les jeux de réflexion... Elle prit quelques instants pour mûrir sa réponse. Vous devez être Asil le Penseur.

Elle haussa un sourcil interrogateur en espérant une confirmation du buste. Elle ne souhaitait pas faire d’erreur. Sa proposition fut accueillie par des murmures approbateurs. Agnès se tourna vers Matvei.

- Il reste Alior et Asma, mais j’ai un doute. Hormis que ce tissage doit représenter la déesse de l’Elégance et de l’Equilibre, supposa-t-elle avec un geste en direction de la femme assise à sa table. Mais laquelle est-ce parmi les deux sculptures restantes ?

Aucune des deux n’avait beaucoup parlé, ce qui n’aidait pas dans la déduction.

Spoiler:

Deux autres loquets de la porte résonnent, couronnant les mots d’Agnès d’un parfum de victoire. Matvei n’est pourtant pas confiant au point de crier victoire immédiatement, pas alors qu’il y a encore une chance sur deux qu’ils subissent il ne sait quelles conséquences. « Il reste Alior et Asma, mais j’ai un doute. Hormis que ce tissage doit représenter la déesse de l’Elégance et de l’Equilibre. Mais laquelle est-ce parmi les deux sculptures restantes ? »

Le Kyréen observe la tapisserie désignée par la mage, tentant de trouver une ressemblance entre le visage superbement tissé et l’une des deux statues, mais sans succès. Les deux femmes ont un visage presque noble et sont joliment apprêtées ; aux deux, l’élégance et même la vanité peuvent se prêter. Il tente de réfléchir à leurs paroles, mais elles se sont peu exprimées, laissent à leurs compatriotes plus bavards le monopole. « Si je me souviens bien… celle-ci a parlé de talent, très précisément », dit-il lentement en désignant le buste de la femme qui a tranché et leur a donné une seule chance, afin de sortir de cette pièce. Les dieux sont fiers, ils ne font que peu les choses au hasard (si ce n’est de ceux qui y sont affiliés), et il ne croit pas qu’elle ait utilisé ce mot innocemment. Puis, ne serait-ce pas du goût de la déesse de la Perception, de glisser quelques indices pour ceux à l’affût ?

Spoiler:

Matvei semblait également dans l’incertitude concernant les deux dernières divinités. Néanmoins, il avait été plus attentif qu’elle sur les rares paroles dispensées par les deux dames. Il avait repéré le terme talent, et Agnès opina se faisant la réflexion que cet indice pouvait être décisif.

- Le talent pour la déesse Asma…

Donner des indices avec parcimonie pouvait être un jeu pour les bustes esseulés, mais peut-être voulaient-ils corser le jeu en les induisant en erreur ? La mage secoua la tête, ce serait tirer par les cheveux. Matvei et elle étaient si proches de la liberté… Elle prit une grande inspiration.

- Très bien partons sur cette supposition. Elle se tourna vers la femme, en espérant que ce serait la réponse adéquate. Vous identifiez les talents, vous devez être son incarnation, l’Artiste Asma ?

Agnès retint son souffle, elle eut l’impression que le temps suspendait sa course et elle ne relâcha son souffle qu’à l’entente du verrou qui se débloque. Ainsi la dernière figure était Alior et son nom leur ouvrirait la porte de cette pièce bien singulière. La jeune femme s’adressa au professeur.

- Je crois que nous avons rendu à chacun son identité et ses attributs.

Agnès ne pouvait nier que cette rencontre fut distrayante, bien que teintée de peur. Mais se trouver face aux bustes de divinités lui laissait de drôle de sentiments. Crainte, respect, curiosité… Compassion pour ces sculptures enfermées qui mériteraient peut-être plus de compagnie. Pourquoi ne pas les sortir de là ?

Spoiler:

Son intuition est juste et dès que la mage identifie convenablement les deux bustes anonymes, les derniers verrous de la porte se déverrouillent et celle-ci s’ouvre sur le couloir, comme une invitation. Quelle étrange magie, reliée à cette pierre enchantée ! « Je crois que nous avons rendu à chacun son identité et ses attributs. Que diriez-vous de suggérer à notre Académie de réhabiliter cette pièce ? Qui sait ce que ces bustes peuvent nous apprendre ? » Certaines disciplines ne sont enseignées qu’en théorie, telles que la musique, mais ceux qui ont sculptées cette pierre ont certainement infusé dans leur art bien plus que de simples devinettes et amusements.

L’homme invite Agnès à le précéder hors de la pièce, mais une voix féminine les interpelle une dernière fois : « Dites-moi, demoiselle, professeur… est-ce vrai, ce que l’on murmure, à travers l’Académie ? À propos de l’Accord ? », demande le buste d’Aïda ; tous les autres, à sa question, se font attentifs. Il croirait presque voir sur ses traits de pierre une expression suppliante, un espoir palpable. « La vivenef Symphonie a mouillé au port de Lorgol, cet hiver », lui confirme le Kyréen avec douceur, sans retenir un sourire. Si une statue pouvait pleurer, celle-ci le ferait certainement, alors que tout son visage se pare de joie et de soulagement. Les dieux se mettent à rire, accompagnant leur soeur dans l’émotion. « Il y a si longtemps que mes enfants sont bannis… »

Spoiler:

La porte s’ouvrit et la mage fut soulagée. La proposition de Matvei rejoignit les pensées d’Agnès concernant le devenir de ces bustes.

- Oui je suis de votre avis, ils doivent avoir de nombreuses connaissances à partager. Ne serait-ce que sur leur sculpteur. Ils ont dû voir ou entendre bon nombre de rumeurs ou d’histoire.

Ils étaient vraiment intrigants. Alors qu’elle s’apprêtait à sortir une question fut posée et Agnès pivota vers Aïda. Matvei entreprit de leur donner une réponse et la mage confirma d’un hochement de tête. L’Accord était bien de retour en Arven et cela sembla ravir les statues. Et cela attisait la curiosité d’Agnès concernant ces arts anciens. Peut-être qu’en discutant avec les représentations des divinités, elle pourrait en apprendre un peu plus à ce sujet.

Spoiler:

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