La famille s'aggrandit

Automnal,
10 décembre 1003,

Père, Mère, Mélisende, Mélusine, Melbren, Castiel,

Je sais que vous attendiez cette annonce depuis longtemps, et craigniez qu'elle n'arrive jamais, je sais de source sûre que ça a fait l'objet de beaucoup de paris entre vous, même. Probablement davantage encore ces derniers mois que les années passées.

Je parle, bien évidemment, d'agrandir notre famille, en laissant nos cœurs guider nos choix et en acceptant plusieurs amours. Père, mère, la source d'amour dont vous disposez semble inépuisable. Mes soeurs, mes frères, vous même avez dispensé votre amour en large quantité, à beaucoup de personnes. J'ai besoin de vos conseils à ce sujet, à vrai dire.

Il a fallu plusieurs mois à Grâce pour se faire à l'idée, mais elle a fini par revenir sur le sujet d'elle-même, et par consentir à cette particularité cielsombroise et depuis, une nouvelle personne est entrée dans ma vie. Une personne que je ne peux rencontrer pour le moment, mais que j'aime déjà énormément. Malheureusement, il me faudra encore patienter quelques mois. Près de huit, pour être exact.

Grâce porte notre enfant, et vient de me l'annoncer, aussi avons-nous pris la plume pour vous en informer. Vous recevez cette nouvelle en même temps tous les six, et en êtes les premiers informés, avec les filles de Grâce. Notre joie à l'idée de partager cette nouvelle avec vous a été difficile à contenir, et nous espérons que vous l'accueillerez avec autant de bonheur que nous.

Melsant, votre fils et frère, plus heureux que jamais.

A l'attention du marquis et de la marquise d'Automnal

Le colis arrive à Automnal en fin de journée, le 10 décembre 1003.

Vivessence, le 10 décembre 1003

Chère Grâce, cher Melsant,

Avant toute chose, recevez tous les deux mes félicitations les plus sincères pour cette nouvelle vie qui viendra chambouler vos vies – et les nôtres – d'ici quelques mois. Je suis on ne peut plus heureux pour vous et j'ai grande hâte de pouvoir vous féliciter en personne ainsi que de pouvoir m'extasier sur votre futur enfant quand il sera là. Vous avez de la chance de vous être trouvés et je m'estime fortuné de pouvoir être témoin de l'amour qui vous unit à chaque fois.

Je note cependant, Melsant, que la nouvelle ne t'a pas fait perdre ton sens de l'humour. Imagine ma surprise en essayant de vous visualiser tous les deux auprès d'une tierce personne, à la mode cielsombroise. J'ai cru un instant que Bellifère avait repris ses esprits et s'était enfin mis à respecter les femmes. Disons que c'est de bonne guerre, si l'on considère les paris cités au début de la lettre. Cela me fait penser que j'ai quelques fleurons à collecter, merci bien.

A défaut de temps pour un cadeau adéquat, vous trouverez ci-joint de quoi patienter. Il est normalement suffisamment doux pour ne pas trop altérer le palais, vu les circonstances, mais vous m'en direz des nouvelles. Je vous félicite encore une fois et vous exprime toute ma joie à la venue prochaine de cet enfant dans la famille.

Prenez soin de vous trois jusqu'à notre prochaine rencontre.

Que les dieux veillent sur vous,

Melbren de Séverac