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 La symphonie sacrée

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Rejwaïde Sinhaj
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Message Sujet: La symphonie sacrée   La symphonie sacrée EmptyMer 7 Aoû 2019 - 0:26


Livre IV, Chapitre 4 • À Cor et à Cri
Rejwaïde Sinhaj & Mayeul de Vifesprit

La symphonie sacrée

du premier rire d'un bébé



• Date : 16 août 1004
• Météo (optionnel) : Sableux. C'est l'aube.
• Statut du RP : Privé.
• Résumé : BB1 et BB2 sont nés le 14 juillet, et il est temps pour Mayeul de rencontrer ses enfants. Et, éventuellement, de contribuer à les baptiser.
• Recensement :
Code:
• [b]16 août 1004 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4831-la-symphonie-sacree#183829]La symphonie sacrée[/url] - [i]Rejwaïde Sinhaj & Mayeul de Vifesprit[/i]
BB1 et BB2 sont nés le 14 juillet, et il est temps pour Mayeul de rencontrer ses enfants. Et, éventuellement, de contribuer à les baptiser.

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Message Sujet: Re: La symphonie sacrée   La symphonie sacrée EmptyMer 7 Aoû 2019 - 0:27

C’est un cri d’enfant qui réveille Reja, et elle se redresse par réflexe, l’esprit encore endormi, d’un geste devenu réflexe au cours du mois écoulé. L’aube se lève à peine, et c’est au travers d’une paroi de tissu qu’elle devine les premiers rayons du soleil, et elle se demande un instant où elle est, encore embrumée par le sommeil. La mémoire finit par lui revenir – elle est à l’Oasis Vermeille, l’une des places les plus reculées affiliées aux Sinhaj, qu’elle a choisie pour sa proximité avec la frontière cielsombroise. Là, à la limite de la mer des dunes où commencent les vallées funéraires des Khamsin, elle est venue accoucher le mois dernier, entourée de ses cousines. L’instinct des accoucheuses ne s’était pas trompé : c’est deux enfants qu’elle a mis au monde, après les avoir portés presque à terme, à l’approbation générale de sa parentèle. Un garçon, qui pleure doucement et dont les sanglots l’ont réveillée, et une fille qui dort encore sagement, image même de la perfection. Deux enfants bruns, aux yeux encore bleus pour le moment – il faudra attendre, pour savoir s’ils prendront les teintes noisette des prunelles de leur père, ou celles d’ambre plus chaudes de leur mère.

Leur père.
Mayeul.
Elle a pu obtenir pour lui un laissez-passer assez strict : il doit se présenter au poste de frontière, sans arme, et entrer en Erebor sans Nuage, condamné à l’attendre sur la montagne. Elle a joint le document au courrier lui apprenant la naissance de leurs enfants, tout en imaginant pertinemment qu’il était déjà parfaitement au courant, par leurs griffons comploteurs. La veille, elle a su par Sirocco qu’ils approchaient, et l’a donc envoyé les accueillir, tandis qu’une escorte Sinhaj se mettait en route pour le récupérer et le ramener jusqu’à l’oasis en toute sécurité. Il est étrangement populaire parmi la tribu, ce Cielsombrois – son charme insolent a certainement joué, mais sa politesse lors de sa précédente visite et sa capacité visiblement démontrée à faire de beaux enfants en parfaite santé ont parlé pour lui. Sans compter, bien sûr, le rôle qu’il a joué dans sa sortie de la Chasse Sauvage, à en croire Sirocco.

Quoi qu’il en soit, le grand griffon lui transmet des images de leur avancée, et elle les devine proches. Ont-ils cheminé la nuit pour arriver plus rapidement… ? Elle peut comprendre la hâte du jeune père à découvrir sa progéniture, qu’elle n’a pas nommée pour le moment, se contentant de petits mots d’amour le temps qu’elle puisse en discuter avec Mayeul. C’est long, un mois ! Le temps nécessaire à obtenir les autorisations requises et les permissions permettant son voyage, ce qui lui a laissé, à elle, le temps de prévenir le reste de la famille de la nouvelle. Anthim a répondu avec des félicitations qui ont tiré une larme à la jeune mère – sûrement l’après-coup des émotions de l’accouchement ! Alméide a répondu également, donnant des nouvelles de sa propre grossesse, et Reja n’a pas encore terminé sa réponse à cette missive, chargée d’encouragements, de vœux de bonheur sincères, et de peut-être les prémices d’une excuse. À Marianne, elle a également envoyé un courrier, resté sans réponse pour le moment ; mais cela n’est guère étonnant, avec la vie tumultueuse de sa cousine de Bellifère – heureusement qu’elle a pu la voir, il y a quelques mois ! Une missive est partie pour Anwar au palais – à mots couverts, pour ne pas courir de risque, si la lettre devait être interceptée. Et bien sûr, Sif a été la première sur place, informée directement par Simoun avant même que Reja n’écrive à la caserne de Vivedune. Une présence rafraîchissante, cette adorable cousinette, qui s’occupe d’elle avec dévouement, câline les enfants, et se plaint (beaucoup) de son ailier de remplacement.

Il est temps à présent que ces enfants rencontrent leur père ; et Reja s’affaire, sous la tente, une fois lavée et vêtue de son sari préféré, à faire en sorte que les bébés soient nourris et de bonne humeur pour accueillir Mayeul. Elle perd un peu la notion du temps, fort occupée à couvrir le front de sa fille de baisers tout en poussant du pied le berceau de son frère – lorsqu’une ombre vient s’encadrer dans l’ouverture de la tente.
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Mayeul de Vifesprit
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Message Sujet: Re: La symphonie sacrée   La symphonie sacrée EmptyMer 7 Aoû 2019 - 17:14

Un mois. Un mois entier sans avoir vu ses nouveaux-nés, encore plus de mois écoulés sans avoir vu Reja, tout ça pour une question stupide d'autorisation et de fermeture des frontières. Si la colère de Mayeul était monté quant à la décision d'Erebor, cela n'a rien d'équivalent à maintenant : il est furieux, le major de Svaljärd, furieux et imbuvable. Son capitaine l'a convoqué plusieurs fois dans son bureau pour son attitude un peu trop agressive dans sa façon de gérer son escadron, et Mayeul a été invité à se calmer ou à en subir les conséquences. Alors il ronge son frein le Voltigeur, attendant avec impatience le laisser-passer qui l'autorisera à, enfin, voir ses enfants. Il a des images par l'intermédiaire de Nuage et Sirocco mais c'est bien loin d'être la même chose.

Quant la lettre de Reja est arrivé, le major de Svaljärd a pris congé sur le champ, au grand bonheur de son entourage obligé de supporter son caractère ces dernières semaines. Devoir laisser Nuage à la frontière est un crève-coeur mais le petit griffon accepte sans broncher la contrainte... le soupçon d'être heureux de se débarrasser du Voltigeur pour aller fôlatrer avec une griffonne cielsombroise effleure l'esprit de Mayeul mais il est bien trop soulagé pour lui en tenir rigueur. Mine de rien, abandonner Nuage pour retrouver Reja et leurs enfants lui laisse un goût amer dans la bouche, même si cela n'a rien d'un abandon véritable. Apaisement. Le Voltigeur esquisse un sourire devant la volonté de son petit griffon de le rassurer et sur une dernière caresse, se sépare de lui. Sirocco les a accueilli avec sa silhouette imposante dès qu'ils sont arrivés en vue de la frontière et c'est sous le regard vif du griffon de Reja que Mayeul s'est avancé jusqu'au poste frontière avec son laisser-passer. Il a respecté à la lettre chacune des obligations et prend sur lui pour ne pas hurler devant les nouvelles vérifications. "Svaljärd". Indique-t-il quand on lui demande d'où il vient. Svaljärd. Valkyrion. Ses habits de vol froissés et son écusson de vol ne sont-ils pas des indices évidents ?

Dans ses bagages, il a ramené des présents pour les Sinhaj qui vont l'accueillir, ainsi que pour Reja et les enfants. Encore une inspection, trop longue aux yeux de Mayeul, et le voilà enfin libre de gagner le territoire erebien. C'est un Sirocco amusé - et vaguement compatissant, Mayeul ne sait pas trop quoi en penser - qui le guide jusqu'à l'escorte qui, enfin, le guidera jusqu'à sa compagne et leurs nouveaux-nés. Une escorte. Avec des chameaux. Le Voltigeur se retient de hurler : est-ce qu'il n'y a rien qui ne lui sera épargné dans son périple pour retrouver Rejwaïde ? Il n'est pas un énorme amoureux des chameaux et suit attentivement les explications de la parentèle de Reja, mais son esprit est clairement ailleurs. Il a l'impression que les dernières heures se traînent tandis que son escorte et lui se mettent en route. Autant ne pas le nier, le Voltigeur est épuisé, il n'a pas dormi sur le chemin de Svaljärd et clairement, une bonne douche et un changement de vêtements lui feraient du bien. Mais quand il s'approche de celui qui mène son escorte, c'est plutôt pour lui demander s'ils peuvent presser le pas, quitte à marcher de nuit s'il faut. L'homme a un sourire entendu et hoche la tête de façon positive avant d'informer ses compagnons de sa décision, tandis que le voltigeur s'installe de façon la plus confortable possible sur cette chose mouvante issue sûrement d'une nuit d'ivresse d'Amir. Mayeul sait qu'il doit faire bonne impression sur la parentèle de Reja mais il lui est difficile de se concentrer sur le fait d'être agréable alors que la seule chose qui envahit son esprit est Reja et leurs enfants.

Enfin, ils arrivent à destination, avec le lever du jour. Mayeul devine plus qu'il ne distingue la silhouette imposante du grand griffon au-dessus de leurs têtes, et il s'efforce de chasser la fatigue. Bientôt. Il ne leur faut guère de temps pour ensuite arriver au camp, décharger leurs montures et pour qu'une jeune femme indique à Mayeul la direction de la tente de sa bien-aimée. Elle lui semble vaguement familière, peut-être qu'il s'agit de l'une des danseuses qui, il y a si longtemps, a essayé de gagner son regard en dansant dans les dunes ?

Mais peu lui importe. La seule personne importante désormais se trouve derrière la porte de toile, avec les deux petits êtres qu'elle a mise au monde. C'est presque sans bruit que le Voltigeur pénètre dans la tente, ses yeux se posant sur un spectacle dont il n'a aucune envie de se détacher. Reja allaite une petite poupée brune tandis qu'un des enfants s'agite doucement dans le berceau devant elle. Sa bien-aimée. Ses enfants. Mayeul, d'ordinaire si volubile, n'ose pas parler de crainte de briser ce tableau idyllique. Il remarque sans peine que Reja est vêtue de son plus beau sari, un contraste criant comparé à ses habits de Voltigeur froissés du vol et sans doute de la poussière de la route. Il a à peine prit le temps de se débarbouiller et de se laver les mains avant de pénétrer dans la tente. "Tu m'as tellement manqué." finit-il par souffler en entrant complètement dans la tente avant de s'agenouiller près de sa bien-aimée et de la petite fille qu'elle tient. Sa fille. "Je t'aime plus qu'il n'existe de mots pour l'exprimer." Avoue-t-il à la jeune femme avant de se pencher vers elle pour l'embrasser, ses yeux quittant pourtant difficilement sa fille blottie dans les bras de sa mère. "Ils sont magnifiques. Tu es merveilleuse." Confie-t-il à Reja avant de se détourner pour prendre son fils qui s'agite dans son berceau. Son fils. L'enfant dérangé gesticule avant de trouver une position plus confortable sous les yeux émerveillés de Mayeul qui ose à peine respirer. "Rien dans ce monde ou dans un autre ne pourra diminuer l'amour que j'éprouve pour vous. Jamais je ne cesserai de vous aimer. Jamais." Chuchote Mayeul à son fils blotti contre lui avant que ses yeux ne rencontrent ceux de Rejwaïde. "Merci." Murmure-t-il la voix serrée et si les larmes qui perlent à ses yeux sont une quelconque indication, c'est sans doute le mot qui a le plus de sens à ce moment-là. Tout ça, c'est grâce à elle. Entièrement à elle.
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Message Sujet: Re: La symphonie sacrée   La symphonie sacrée EmptyJeu 22 Aoû 2019 - 16:30

L’intuition d’une présence fait relever les yeux à Reja, juste à temps pour qu’elle saisisse au vol l’expression émerveillée gravée sur le visage de Mayeul. Ce n’est pas une émotion qu’elle a l’habitude de lui voir – elle connaît de lui l’impertinence de ses sourires insolents, le froncement de sourcils de sa colère, le plissement de ses traits creusés par la fatigue, le regard hanté de son inquiétude, et les reflets de la passion qui l’anime pendant leurs étreintes. Mais ce visage presque incertain, cette émotion brute dans son visage, cette joie sauvage et féroce qui brûle haut et fort et clame la revendication d’un père pour ses deux enfants – ça, elle n’y est pas habituée, et elle se trouve tout aussi silencieuse que lui, le souffle coupé de ce qui se dessine pour eux dans l’avenir. Est-ce que son propre père a eu la même expression d’amour acharné, lorsqu’il s’est penché sur elle à sa naissance… ? Sûrement pas. Il a sûrement accueilli l’arrivée d’Anwar avec grande satisfaction, et Alméïde peut-être avec un attachement distant – leur mère étant encore sultane à ce moment-là – mais elle ? La petite dernière, née au harem dans la disgrâce ? Non, probablement pas. Et elle doute qu’Anthim se soit jamais penché sur les berceaux de sa litanie de filles avec une telle allégresse émerveillée au fond des yeux.

Ce Cielsombrois-là aurait-il le sens de la famille plus développé que les tous-puissants sultans d’Erebor ?
Idée intéressante.
Elle se penche vers lui lorsqu’il s’agenouille à ses côtés, instillant tout l’amour qu’elle a pour lui dans ce baiser de retrouvailles, les bras serrés autour de leur fille qui s’est cramponnée à son index et s’endort doucement. Mayeul se penche sur son fils, le prend dans ses bras – l’enfant gigote un instant, avant de se calmer à nouveau, comme s’il savait ne courir aucun danger, et l’émotion enfle dans le cœur de l’Erebienne. Jusque-là, ces deux nourrissons, ils n’étaient qu’à elle, leur mère, l’objet de ses pensées toute la journée, et de ses rêves la nuit ; voilà à présent qu’ils ont aussi un père. Un autre bras pour les protéger, un autre cœur pour les aimer ! Le sourire qui répond au remerciement ému du Voltigeur est bien un peu tremblant, et elle s’y prend à deux fois avant de réussir à parler, sa gorge serrée par l’émotion étouffant un peu sa voix.

« Les accoucheuses disent qu’ils sont en parfaite santé. Moi, je dis qu’ils sont parfaitement parfaits. Il est rare, pour des jumeaux, de naître à terme… et rare que leur mère ne présente pas plus de séquelles. » Elle n’en dira pas plus, il n’est pas du ressort des pères de gérer la lente guérison des chairs malmenées – et là encore, elle s’en sort plutôt bien, à en croire les histoires épouvantables racontées autour du feu des femmes l’après-midi. « Merci à toi. Tout le clan te vénère déjà quasiment, de m’avoir fait deux enfants si beaux. » Elle ne lui dira pas non plus que trois de ses cousines lui ont déjà demandé combien de temps durait le contrat de mariage conclu – dans l’optique de se proposer ensuite en épousailles une fois le premier mariage arrivé à son terme. C’est pour cette raison qu’elle a soigneusement rangé son sabre à portée de sa main – pas de celle de ses bébés, quand même.

Ils sont encore un peu jeunes pour apprendre comment tuer les femmes qui osent essayer de voler papa à maman.
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Message Sujet: Re: La symphonie sacrée   La symphonie sacrée EmptyDim 25 Aoû 2019 - 16:39

Mayeul écoute les explications de Reja, son regard ne cessant de se poser sur l'un ou l'autre des nourrissons. Il se doute qu'ils ne sont pas calmes comme ça tout le temps, aussi profite-t-il avec joie de ces quelques instants sereins en famille. Il y en aura que trop peu, il le sait bien. "Bien sûr qu'ils sont parfaits." Confirme-t-il en posant son regard sur la jeune femme, dans un sous-entendu bien trop évident pour que Reja ne le comprenne pas. Leur mère est parfaite, comment pourrait-il en être autrement de leurs enfants ? La pensée l'effleure, un instant, de ses propres parents accueillants des jumeaux au coeur de Vifesprit mais il la rejette bien vite. Il est dangereux de s'engager dans cette voie, il le sait bien. Les paroles de la jeune femme font déjà peser sur son coeur le poids de la culpabilité, celle de ne pas avoir été là pour la seconder dans cette naissance, celle de ne pas avoir pu lui apporter son réconfort et son aide pour ces premières semaines de vie de leurs enfants. Et la culpabilité ne va pas aller en s'apaisant, il en est douloureusement conscient. "Tu es celle à qui je dois tout. A qui nos enfants doivent tout." Il la regarde tendrement avant de lui donner un nouveau baiser, tendre et doux.

"Quels prénoms veux-tu leur donner ?"
Demande-t-il à la jeune femme, caressant doucement la joue de son fils endormi dans ses bras. Il le posera après, pour prendre sa soeur, mais pas tout de suite. Il a besoin, Mayeul, de sentir la chaleur de l'enfant, son soufle régulier, pour se convaincre qu'il s'apprête à faire le bon choix quant à l'avenir de ses enfants. Parce qu'au fond il le sait, même si cela fait mal de se l'avouer : ils ne seront pas ses enfants. Ils sont avant tout les enfants de Reja, ceux d'Erebor, élevé au coeur de l'Oasis des Sinhaj. Qu'est-ce qu'il pourrait bien leur apporter, de toute façon ? Une nourrice dénichée à Valkyrion, deux enfants qui attendent son retour avec impatience ? Une enfance d'attente, loin de leur famille ? Les confier à son père, à Vifesprit, c'est hors de question. Ces deux petits êtres méritent le meilleur et le meilleur, il est bien forcé de le reconnaître, c'est de leur offrir une enfance à grandir parmi les dunes, protégés et choyés par la parentèle de leur mère. N'être qu'un père aimant mais distant, qui ramène des cadeaux d'un lointain pays de neige qu'ils ne connaissent pas. Mayeul ravale de force les larmes qui lui viennent et c'est la voix étranglée qu'il s'adresse à Reja. "Ce seront des enfants d'Erebor, bien plus que de tout autre endroit."

Il aimerait évidemment que cela ne soit pas le cas, mais il ne peut pas. Il ne peut pas demander à Rejwaïde de sacrifier pour lui ce qu'elle a toujours rêvé d'avoir, il ne peut pas demander à ses enfants de sacrifier une enfance paisible et choyée au coeur des dunes. Non. Le sacrifice, c'est à lui de le faire : il le fera, justement parce qu'il les aime. Il ne peut pas abandonner la Voltige, c'est tout ce qu'il sait faire. Il ne peut pas vivre ici, non plus : si ses enfants sont accepté par la tribu, si, comme le dit Reja, il est respecté en tant que père, il ne sera jamais l'un des leurs. Sacrifier son propre bonheur pour celui de Reja et de leurs enfants, c'est bien la seule option qu'il lui reste. Hériteront-ils, seulement, un jour de Vifesprit ? "Ils doivent avoir des prénoms erebiens." Peut-être que l'âme de Mathilde le maudit, en cet instant. Celle de sa mère lui hurle sûrement déjà son mécontentement, tous comme des dizaines de générations de cielsombrois. Qu'importe, c'est la meilleure décision à prendre. Il l'espère ardemment.
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