Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales

Quelle créature particulière. Un assemblage étonnant de métaux et autres rouages très curieux qui avait, aux yeux du duc de Lagrance, un aspect très disgracieux et un air particulièrement agressif. Denys s’était préparé à ne guère apprécier cet étalage de violence qui allait avoir lieu sous ses yeux lors de ce Tournoi, mais c’était sans doute pire que ce à quoi il s’était attendu. Etait-ce parce qu’il était Faë et Lagran de surcroit qu’il n’arrivait pas à apprécier cette merveille de technologie d’un temps passé et révolu ? Peut être. Et sans doute parce qu’il avait bien d’autres choses à penser à cet instant. A croire que ce séjour en Bellifère était le rendez-vous des menaces et mises à mort, car pas plus tôt que ce matin, il en avait reçu une nouvelle, cette fois moins effrayante que celle de la Confrérie Noire, mais pas moins source de prises de tête. S’il n’était pas homme à se laisser simplement avoir par les menaces, le duc étant particulièrement adaptable et capable de retomber sur ses pieds, il ne prenait pas les choses à la légère, ce qui expliquait la surveillance un peu plus accrue de sa loge par ses gardes. Etre menacé parce qu’ils participaient à ce stupide Tournoi sur invitation… un Tournoi auquel Denys aurait préféré d’ailleurs ne pas venir, même sans les multiples choses qui lui étaient arrivées. Vraiment, il n’en garderait guère un bon souvenir. Et c’était un euphémisme.

Pour l’instant, rien n’avait retenu son attention en dehors de ce qui se passait sur la lice. Si Denys avait mit ses hommes sur le coup pour veiller à sa sécurité et enquêter sur ceux qui étaient susceptibles de le menacer, il ne pouvait pas bouger de sa loge et déroger à la place qu’on voulait le voir tenir. Pour autant, il ne s’amusa guère à voir les champions se faire blesser à maintes reprises et à voir ce monstre de métal se relever et ne sembler prendre que peu de dégâts. Cela risquait d’être encore fort long, et la seule satisfaction qu’il retirait de ce spectacle était de voir que Maelys tenait toujours la route et se battait efficacement. Et aussi une pointe d'appréhension pour son ami Mayeul qui venait de se prendre un sale coup.

Spoiler:

Impressionnant. Vraiment, il y avait de quoi s’extasier devant la merveille créer par les savants Ibéens. Anthim avait déjà vu semblables machines dans de très vieux livres et documents, archivés il ne savait plus où, mais vestige terrible et réel de leur histoire. C’était sans commune mesure à tout ce qu’il avait pu voir ou tout ce que possédait les ibéens aujourd’hui, et sans regret, le duc d’Erebor se plaisait à observer le combat qui allait opposer les champions à l’Homme Vapeur. Ce Tournoi promettait beaucoup plus que ce qui s’était murmuré à l’origine, et plusieurs fois Anthim s’était fendu d’un rire ou d’un hurlement pour encourager la championne de son duché, s’alliant à la foule en liesse qui braillait à tout rompre dans le Colisée. Plusieurs explosions firent s'élever des cris, de peur ou de surprise. Une main agrippa la sienne, Anthim la serra en retour, et il jeta un coup d'oeil à sa soeur, la pauvre n'avait pas l'air d'apprécier le spectacle, ce qu'il pouvait comprendre.

Il était intéressant d’observer les différentes techniques, même si plusieurs fois, le duc se demanda combien de temps allaient tenir ces champions. Celui de Cibella notamment qui venait de se prendre un second coup mémorable de la part du monstre de métal. S’il n’en dit rien, il eut néanmoins un large sourire quand le champion de Sombreciel se prit un coup qui le fit voler dans l’arène, et il y espérait, très puérilement, que celui-ci serait le premier à tomber, comme il l’avait parié sans en toucher mot à personne. Malgré tout, s’il trouva ça fort plaisant, il se demandait bien combien de temps tous allaient tenir et dans quel état ils allaient finir ce combat. Car force était de constater que ce colosse de métal était terriblement coriace.

Spoiler:

Dès que la créature mécanique est apparue dans le colisée, les pirates ont retenu leur souffle. Il a bien vu l’Espadon, pourtant renégat belliférien, gonfler le torse à la vue de l’immense colosse. Des lèvres du Brunante, un long sifflement admiratif a commenté l’apparition, sur le son des mots fiers de Charles expliquant à une Vira impressionnée la nature de l’Homme Vapeur, légende à laquelle, en tant que Faë de mauvaise foi, il n’a jamais accordé beaucoup de crédibilité. Jamais il n’aurait pu penser que les Ibéens avaient vraiment un jour construit l’Homme Vapeur. Encore moins qu’ils étaient capables de le remettre sur pied. De quoi lui faire ravaler les quelques préjugés qu’il se traîne encore au sujet de l’empire voisin. Mais où est-ce qu’ils pouvaient bien entreposer un truc de cette taille, d’ailleurs ? Il fallait l’avouer, c’était un tour savant admirable, et ça n’allait pas être de la tarte pour les champions.
Les encouragements, depuis, fusent depuis la tribune où tout l’équipage de l’Audacia est entassé, aux noms d’Ilse, de Marianne et de Grâce, et même quelques-uns pour Mayeul de Vifesprit, dont l’esprit festif n’est pas passé inaperçu lorsqu’il a fait son apparition sur le pont de leur vivenef. Quelques huées accompagnent les gestes de la championne de Lagrance, qui a violenté Ismaïl lors de leur excursion de sauvetage ce printemps, ainsi que ceux de Lionel, par pure loyauté envers Ilse.

Lionel que Louis et Ilse, d’ailleurs, se sont bien amusés à empêcher de dormir pendant toute une nuit, à grand renfort de baise sur tout le mobilier de la loge de la pirate, le tout dans le plus de bruit qu’ils pouvaient générer. Le bal a été lancé après qu’ils aient presque défoncé le battant de la loge de Lionel, à taper dessus comme des fous furieux à une heure indue de la nuit, jusqu’à ce que le champion d’Outrevent sorte de son sommeil dans une humeur… appréciable, pour savoir qui étaient les imbéciles qui troublaient ainsi son repos. Le pirate s’est alors empressé de galocher sa compagne goulûment, lui laissant à peine assez d’air pour articuler que le coupable était un gamin qu’ils avaient vu passer. Puis, de fil en aiguille… disons que leur plan initial a été poussé un peu plus loin.

Le souvenir de cette nuit, il y a à peine deux jours, fait sourire Louis, qui se fend régulièrement de hurlements destinés à encourager ses favorites. Il a quand même parié cinq fleurons que l'une d'elle allait se mériter une opale ! Qu’elle mérite déjà, tiens, juste pour collaborer avec tous ces crétins ! Il grimace, en la voyant retomber au sol, mais la grimace se modifie en une expression interrogative. Il ne peut pas entendre les champions parler, ni même hurler, d’où il est, mais… les signes qu’elle fait, et ceux de Lionel… bon sang, par Lyncée. « Elle va tout faire péter », dit-il, abasourdi, tentant de se convaincre que tout va bien aller et que le plan des mages va réussir. Elle est canonnière, elle a l’habitude. Elle manipule 32 putains de canon, sur l’Audacia, elle saura bien y faire ! « TU VAS L’AVOIR, ILSE ! »

Spoiler:

Le combat semblait vraiment bien parti. Les attaques combinées des champions font leur effet et commencent à causer de vrais dommages à la machine. Marianne gagne encore en assurance à les encourager.

Ensuite, tout part en vrille.
Au corps à corps, un liquide acide asperge soudain ses alliés. Marianne a à peine le temps de constater les dégâts qu'une série de missiles se dirigent droit sur Neve.
Neve. Qu'elle a soigné quelques minutes plus tôt, avant de s'écarter...
Le souffle de l'explosion l'envoie valser et elle mord la poussière. Sa douleur dans son dos se réveille, mais elle n'en a cure. Après elle, c'est bien leur mage guérisseur qui est le plus vulnérable. Elle se relève et elle retourne sur ses pas pour le soigner une nouvelle fois.
Toute entière à sa tâche, la médecin peine à rester stoïque lorsque des objets en métal s'éparpillent autour d'eux. Ça sent la poudre. Ça craint, ça craint... elle panique un peu en voyant ensuite les sphères s'envoler. Ça craint ! Ça va nous sauter à la figure ! « Ilse ! Lionel ! C'est le moment ou jamais... Faites-les exploser ! » Oh, le joli retour à l'envoyeur ! Soulagée de la tournure des évènements, elle se concentre sur les objets restants, restant le plus à distance possible.

La Voltigeuse voit deux choses : les deux guerriers aux pieds du monstre, qui risquent fortement de déguster une pluie de métal – pourvu que leurs boucliers soient des parapluies adéquats ; et Grâce... perchée sur Mayeul ? Marianne se repositionne pour être prête à leur filer un coup de main en cas de besoin. Grâce pourra sûrement mieux toucher l'Homme Vapeur, mais ses deux amis risquent gros à ce petit jeu !

Spoiler:

Fin du tour 3:

Messages : 1321 J'ai : un âge au dessus de toute raison.

Première épreuve

Combat • Tour 4

Les bons soins de Marianne ont requiqué Neve qui remonte à 24 PV.
Ceux de Neve ont un peu rechavé Serenus qui remonte à 90 PV.

Les six champions se défendent bien.
Mayeul et Hiémain ne pouvaient pas porter de coup ce tour-ci.
Maleys, Ilse et Lionel génèrent un bonus de 10 points de dégâts incompressibles pour avoir coordonné leur attaque.
De même pour Mayeul et Grâce, qui génèrent un bonus de 5 points de dégats.
Le boss encaisse donc un total de 26 points de dégâts ; mais régénère 10 points de vie. Il en perd donc finalement 16...

Vindicatif, il envoie ses projectiles directement sur Ilse, qui perd après déduction 9PV.

Serenus tanke pour le troisième tour d'affilée. Il écope d'une blessure infectée : il perdra 7 points de vie à chaque tour, jusqu'à la fin du combat. Il encaisse 30 points de dégâts + 7 points de maladie, réduits de 9 : il perd donc 28 points de vie.

Octavius n'a subi aucun dégât et peut de nouveau reprendre le boss.

Au corps-à-corps, Grâce est attrapée par le boss : juchée sur les épaules de Mayeul, elle est pile à la bonne hauteur, et il la saisit d'une main implacable, la cueille comme la virginité d'une lagrane, et bam ! La balance au milieu des combattants à distance, droit sur Maelys. Chacune des deux encaisse 10 points de dégâts :
Grâce résiste à 4 points et perd donc 6PV.
Maelys résiste à 2 points et perd donc 8PV.

Énervé, le boss projette les débris de ses bombes sur les deux mages qui ont voulu les lui faire exploser au visage, leur infligeant 10 points de dégâts chacun :
Lionel résiste à 2 points, en esquive 4 autres, et perd donc 4PV.
Ilse résiste à 1 point, en esquive 1 autre, et perd donc plus de PV qu'il ne lui en restait... Un Votigeur fond sur elle depuis les airs, le griffon saisit son corps inerte, et la dépose hors de la lice sous la tente des médecins bellifériens. Elle ne combattra plus l'Homme-Vapeur, et rapidement les brancardiers l'escortent vers l'infirmerie, située sous les gradins.

Neve, Marianne, Hiémain et Mayeul ne subissent pas de dégâts.

Ont-ils tous le temps de souffler, ou pas ? Des trappes s'ouvrent le long des bras du boss ; et une quantité de serpents des sables et de scorpions des montagnes en émerge en sifflant furieusement, tous crocs brandis et dards pointés...

	Mayeul 39/45 39	Grâce 26/39 26	Hiémain 43/50 43
	Serenus 62/98 62	L'Homme Vapeur 47/99 47	Octavius 78/81 78
Marianne 15/19 15	Ilse 0/21 KO	Maelys 11/22 11	Lionel 17/32 17	Neve 24/27 24

Elle retient son souffle Ilse, au moment de faire exploser tous ces objets, mais c'est la satisfaction qui s'empare d'elle lorsqu'elle réalise que la tactique a fonctionné. La machine encaisse de gros dégâts et la plupart des engins explosifs sont désormais détruits ! La victoire est de courte durée cependant, car non content de s'acharner à nouveau sur Serenus, le monstre fait valser Grâce sur Maelys. La pirate s'apprête à aller les aider mais elle voit l'Homme-Vapeur se tourner vers elle et Lionel. Balayés par une explosion, tous les deux se retrouvent à terre une nouvelle fois, le souffle coupé. Ilse sent une vive douleur dans ses hanches, là où elle a encaissé l'impact de la chute mais elle fait mine de se relever... trop tard. Un nouveau missile est envoyé dans sa direction sans qu'elle ne puisse rien faire pour l'esquiver et elle perd connaissance sur le sable, le corps pétri de douleur.

Il se passe plusieurs minutes avant qu'elle ne parvienne à reprendre légèrement ses esprits. Ce sont les élancements dans tout son corps qu'elle sent tout d'abord, martelant son crâne qui a dû encaisser un choc plus grand qu'il ne pouvait supporter. Elle entend vaguement la voix des médecins qui s'activent autour d'elle et comprend alors ce que ça signifie ; elle est hors combat. L'idée de décevoir ses camarades de l'Audacia lui traverse vaguement l'esprit mais est bien vite balayée par les vagues de douleur qui l'assaillent par instants. Les yeux toujours hermétiquement clos, elle sent les médecins quitter son chevet et le silence retombe, uniquement rompu par sa respiration difficile et quelques échos de la foule, loin au-dessus de sa tête. Il n'y a plus qu'à attendre...

Sauf qu'elle n'est pas à l'aise Ilse. Il lui semble percevoir quelque chose, quelqu'un, dans la pièce. L'un des médecins serait-il revenu ? Est-elle gardé par quelqu'un ? Elle tente vaguement d'ouvrir les yeux et voit cette silhouette qui s'approche, ombre aux contours trop flous pour qu'elle puisse voir de qui il s'agit. Sa vision est trouble, la personne s'approche encore et soudain, elle comprend que quelque chose ne va pas et que le danger la guette. La silhouette s'adresse alors à une seconde personne qu'elle ne peut voir de là où elle est et ses mots lui glacent le sang : « Elle est faible, achevons-la. Celle-là ne nous échappera pas ! » Le cri de détresse qu'elle désire pousser se meurt dans sa gorge et elle est trop faible pour réagir. Le cœur battant, elle ne peut que fixer le bras du Destin qui s'approche inexorablement d'elle.

Spoiler:

La réaction est automatique lorsqu’il comprend la nature de ces curieuses cordes et que ces semblants de confettis qui pleuvent des bras de l’Homme Vapeur, nouvelle défense à laquelle ils ne pouvaient décemment pas s’attendre. Elle est automatique, sonore, et dans la voix grave, il a une note de frayeur bien cachée sous celle claire et nette de rage : « SERPENTS ! »

Il hait.
Les putains.
De serpents.

Et encore, c’est sans parler de ces cochonneries de scorpions.

Octavius revient à sa jeunesse, soudainement, et ses jambes, presque aussi mobiles et sans douleur que jadis, bougent. Il tournoie non loin des pieds de l’Homme Vapeur, évitant avec adresse les animaux paniqués et furieux qui rampent et trottinent autour de lui, à la recherche d’un endroit où s’abriter, animaux nocturnes jetés sous le soleil. « C’EST TOUT C’QUE TU SAIS FAIRE ? La hache coupe les têtes de chaque serpent qui passe à proximité de lui, sans sommation, sans aucune autre émotion que de la haine. Comme lorsqu’il était adolescent et qu’ils venaient siffler sous les jupes de ses sœurs, leur tirant des hurlements terrifiés. Un serpent, un autre, un scorpion paniqué, tués, étourdis, éloignés avec fureur. M’ENVOYER CES SALOPERIES ? » Et là, il a assez son attention ? Il va arrêter de s’intéresser à Serenus, oui ou merde, et enfin lui taper dessus, ou il va devoir grimper jusqu’à la tête de ce machin pour hurler directement dans ses oreilles de sylvacier ? Disparue, l’admiration envers le talent des savants ibéens. Il veut juste mettre cette construction à terre, avant qu’ils le soient tous et qu’ils suivent le chemin de la championne de la Ville Basse, première tombée au combat.
Ce machin lui a envoyé des animaux. Des serpents. C’est devenu plus que personnel.

Spoiler:

Arsène s’était réveillé à l’aube, regagnant son lit après une nuit passée près de Clochette. Il avait hâte de voir Hiémain combattre, et Ilse, et de connaître leur adversaire. Il avait discuté sans se lasser avec Agathe, puis Joséphine, cachant bien mal son excitation, sautillant et plein d’enthousiasme. Le seul moment de déception avait été quand il avait appris qu’il ne pouvait pas emmener Clochette, mais il s’était vite rendu devant l’argument qu’elle serait bien mieux dans le box qui lui était alloué. Et une fois dans les gradins, il ne s’était guère calmé, s’extasiant sur la foule, les Champions, et à peu près tout ce qu’il pouvait bien voir. Le seul moment où il était devenu muet avait été lors de l’entrée de cette énorme chose dans l’arène, et malgré son ébahissement, il n’avait pu s’empêcher d’avoir un peu peur.
Il écouta à peine le discours, fasciné - et quelque peu circonspect - qu’il était par ce géant de métal, et finit par applaudir à tout rompre les champions qui prenaient position. Lui n’avait aucun doute, ils allaient battre leur adversaire, se montrer grands et braves, se battre avec loyauté et courage. Applaudissant à tout rompre à chaque action d’éclat, arsène hurlait avec la foule, acclamant Hiémain et Ilse. Ilse qui avait mis son bracelet à la poignée de son sabre ! Il en était si fier qu’il le hurla à ceux qui l’accompagnaient, et probablement aux voisins de leurs voisins aussi.

Sauf que cela devint nettement moins marrant lorsqu’il y eut le premier blessé, suite à une riposte du géant de métal. Tant que cela restait une belle histoire, Arsène avait adoré, mais maintenant, ce n’était plus guère le cas. C’était violent, et s’il était habitué à voir des choses qui n’étaient pas vraiment de son âge, Arsène restait un enfant, et était relativement protégé par sa mère adoptive jusqu’à présent. Et quand Hiémain se fit blesser, il se pencha le plus possible, inquiet pour son idole. Et Ilse, blessée aussi. Et Hiémain, malmené par le pied de l’Homme-Vapeur. Non, décidement, ce n’était plus drôle du tout ! Et quand Ilse sortit, attrapée par un Voltigeur, immobile et bien pâle, Arsène ne pût en supporter davantage.

Il se rapprocha de Mélusine, collant son visage contre sa robe, ses bras serrés contre la jeune femme dans un but évident de ne plus rien voir. «Ca va bien aller pour eux ? » Oh, il le savait, il avait compris, que cela pouvait ne pas bien se finir. Il l’avait compris en voyant l’Homme-Vapeur cogner le bouclier du guerrier, en le voyant pousser violemment Hiémain et le Champion de Sombreciel avec son pied. En voyant Ilse se faire violemment retourner ses projectile et tomber à terre. Mais dans ses yeux, levés soudain vers Mélusine, c’était à peu près clair : elle devait lui mentir, s’il le fallait. Il ne voulait pas que ça se passe mal. Il ne voulait pas que des gens qu’il connaissait, qu’il appréciait, meurent. Et subitement, Arsène comprit les cris de Mélusine, la dispute, leur envie mitigée de se rendre ici. Honnêtement, lui non plus, il ne voulait plus vraiment y être.
Et même s’il était grand, maintenant - 12 années, ce n’était pas rien! - il se blottit contre la Duchesse, un enfant à la recherche de protection. «Je veux pas qu’ils partent, eux aussi. Ilse va bien aller. Tu promets ? » hasarda-t-il d’une toute petite voix, sans savoir si Mélusine l’avait entendue, alors qu’il avait le nez tout contre les replis de sa robe. Elle aussi, elle avait sans doute des raisons d’être inquiète, mais ce n’était qu’à sa propre inquiétude qu’il pensait. A ses propres peur. Il l’aimait, Ilse, même si elle l’avait puni, même si elle ne voulait rien le laisser faire.

Et dans le secret de son coeur, sa prière à tous les Dieux qu’il connaissait de sauvegarder la vie de Hiémain et Ilse n’aurait pu être plus fervente.

Spoiler:

Marianne était venue en aide à Neve, dont les forces étaient peu à peu ravivées. Il la remercia d’un signe de tête attentif – la jeune femme avait déjà usé de ses talents quant à son épaule. Le tohu-bohu ambiant et les assauts à répétitions ne laissèrent pas au Chevaucheur le loisir de s’extasier davantage sur les prouesses de la science. Serenus fut contraint de subir une troisième fois l’attaque de l’Homme-Vapeur, et il sembla bien mal en point. Sa blessure avait mauvaise mine, et il titubait quelque peu, sans parler de l’allure fantoche de son bouclier.

Neve, toujours près de lui, continua de lui insuffler sa magie curative, espérant du même coup venir à bout de la méchante plaie dont son ami venait d’écoper, et qui semblait s’infecter. Quant à l’Homme-Vapeur, ses tours n’étaient pas encore tous dévoilés, et bientôt il s’empara de Grâce, perchée sur les épaules de Mayeul, comme d’un fétu de paille négligeable, et la projeta droit sur Maelys. Neve balaya du regard l’arène, cherchant des yeux son amie. Cette dernière se releva tant bien que mal, et le jeune ansemarien fut soulagé de voir Marianne lui venir en aide.

Mais les dix champions n’étaient pas encore au bout de leurs peines. De petites trappes jusqu’alors indécelable s’ouvrirent le long des bras de l’Homme-Vapeur, laissant s’échapper une nuée de scorpions et de serpents des sables, pointant leurs crocs et leurs dards luisants droit sur les champions. Octavius poussa un cri, ma foi très efféminé, devant les reptiles, coupant des têtes à bout de bras. Si leur vie n’avait pas été en si mauvaise posture, avec la mise hors-jeu d’Ilse, la situation en aurait presque été burlesque.

Spoiler:

Le Tournoi des Trois Opales. Comme s'il n'y avait déjà pas eu assez de combats ces temps-ci. Comme si Jehanne pouvait trouver du plaisir à voir des hommes et des femmes se battre contre une invention monstrueuse et pratiquement invincible. Voilà ma mauvaise humeur qui parle, soupira-t-elle intérieurement en se levant de son siège. Bartholomé, le duc et son époux, se broncha pas lorsqu'elle passa près de lui pour rejoindre les couloirs du Colisée, et échapper à tout ce bruit qui ne faisait qu'ajouter à son irritation. Plus tôt dans la journée, en effet, Jehanne avait eu vent d'une nouvelle visite du duc chez sa chère maîtresse. Jehanne sentait encore ses oreilles brûler de l'humiliation à présent quotidienne.

Elle se sentit mieux en sentant la fraîcheur des couloirs vides, le bruit des vivats et des sifflements s'affaiblissant à mesure qu'elle s'éloignait du vacarme. Elle poussa un soupir qui n'avait plus rien à voir avec sa mauvaise humeur, mais au contraire au soulagement. Elle commença à marcher lentement, perdue dans ses pensées, lorsqu'elle se rendit compte qu'il y avait quelqu'un d'autre dans les couloirs. Elle buta sur un caillou qui alla rouler plus loin, et vit Astrid d'Evalkyr, duchesse de Valkyrion se tenir devant elle, de l'eau coulant de ses mains et des fleurs s'épanouissant à ses pieds. Comment était-ce possible ? Comment avait-elle pu le cacher durant tant de temps ? Cela tenait presque de l'irréel, et Jehanne fut tentée de croire qu'il ne s'agissait là que d'un tour de son esprit.

Mais elle se rendit vite compte qu'il n'en était rien, car la duchesse la suppliait à présent de garder le silence à ce propos. De n'en rien dire. Jehanne saisit l'ironie de la chose. Cela la fit glousser. Elle se mit à glousser comme une jeune étourdie devant un premier prétendant. C'était fort mal venu en la situation actuelle, et Jehanne se reprit. Elle s'avança vers la duchesse éperdue avec un sourire rassurant, et lui prit ses mains mouillées qu'elle serra doucement. Elle fit passer dans son regard toute sa compassion et sa promesse de ne souffler mot à personne du secret de la duchesse. Là d'où elle venait, la magie n'était pas du tout appréciée, Jehanne en avait conscience. Et du peu qu'elle avait observé chez Astrid, elle savait que la jeune femme ne méritait pas qu'on lui gâchât ses chances d'avoir une vie tranquille.

Spoiler:

Et… Boum !
Je me retourne vers Ilse et Lionel, avec ce sourire triomphant au visage.

- On est les meilleurs !

Malheureusement, l’accalmie fut de courte durée, et peut-être m’étais-je réjouie un peu trop vite… Serenus a une vilaine blessure en représailles, et surtout, un projectile bien singulier se dirige droit sur moi. Je n’ai pas le temps de l’arrêter avec ma magie, encore concentrée sur les bombes, et me prends Grâce de plein fouet. J’entends un craquement sinistre et en ai le souffle coupé. Je la dégage faiblement pour me rétablir, une main portée à mes côtes douloureuses. Je lui aurais bien proposé mon aide pour se relever si la douleur ne me clouait pas déjà sur place.

Je n’ai que le temps de voir Ilse s’effondrer, inconsciente, suite aux violents assauts de l’Homme-Vapeur. Je l’appelle faiblement, avant qu’un voltigeur ne vienne prestement la sortir de là… Hors combat. Ma mâchoire se serre. Le cri d’avertissement d’Octavius retentit dans l’air, nous mettant en garde contre des… Serpents et scorpions qui juchent désormais le sol de l’arène. J’en pousse un du pied. Même pas le temps de reprendre son souffle !

- Foutues bestioles…

Je n’ai pas la force suffisante pour m’écarter, mais suffisamment pour manier mes lames… Encore une ultime fois. Je me concentre, de toutes mes forces, pour les faire léviter à nouveau. Elles réagissent à mon appel, et s’animent, à pourfendre ces animaux venimeux qui se dressent sur ma route, et la leur. Je trace un véritable sillage de lames jusqu’à l’Homme-Vapeur, en une ligne droite et parfaite, qui ne l’épargne pas non plus, et poursuit ma lancée jusqu’à l’autre bout de l’Arène pour les autres guerriers. Je tombe à genoux, tonnant d’une voix forte :

- Je vous ouvre la voie, allez !

Spoiler:

Ce matin, je me suis forcée à sourire. Je l’ai encouragé, mon Hiémain, avant de quitter sa loge pour le laisser se préparer ; j’ai souri, entre deux éclats de rire factices, affichant avec aplomb un optimisme et une confiance que je suis loin de ressentir. Il n’est pas dupe, j’en ai parfaitement conscience : il sait lire en moi comme dans l’œil d’un outreventois, mais il n’a rien dit. Cette petite comédie nous était sûrement nécessaire à tous les deux… Alors, je l’ai serré contre moi, fort, murmurant quelques mots doux à son oreille et nouant un de mes voiles à sa ceinture. Isil, protège-le de ton ombre, par pitié ; garde-le moi ! Installée dans les tribunes avec Joséphine, j’ai avec moi Agathe – qui blêmit à chaque coup encaissé par sa mère, mais tente de ne pas le montrer – et Arsène, qui a passé la nuit avec sa ponette et contemple le combat avec de grands yeux inquiets. Il était tout guilleret, pourtant, lorsque les champions sont entrés dans la lice : il a acclamé Hiémain à grands cris, et la canonnière blonde de l’Audacia aussi. Debout contre la balustrade, je hurle mes propres encouragements – à mon fiancé évidemment, mais à Mayeul également, ainsi qu’à la femme qui représente mon duché.

Puis les premiers coups ont porté, et je l’ai vu se calmer d’un coup, mon Arsène : jusqu’à ce moment affreux où la pirate est évacuée par l’équipe médicale. Tout pâle, il se tourne vers moi et passe les bras autour de ma taille, dissimulant le visage contre le tissu souple de ma robe. Son regard est poignant de détresse lorsqu’il le lève vers moi, et je ne peux tout simplement pas lui dire la vérité. Comment trouver les mots pour lui dire que son héroïne a été vivement secouée et qu’elle risque d’y rester ? Silencieusement, je l’attire contre moi, l’enserre des deux bras et le berce un instant, caressant doucement ses cheveux emmêlés pour le réconforter de mon mieux. « Ça va aller, Arsène. Bellifère a les meilleurs médecins de l’empire, elle est entre de bonnes mains, ton amie pirate. Ils vont bien s’occuper d’elle ! » Je dépose un baiser sur son front soucieux, forçant un sourire sur mes lèvres alors que je n’ai qu’une envie : sauter dans l’arène, attraper mon homme, et l’emmener loin, très loin de ce monstre effrayant. Je garde Arsène contre moi, refusant de penser que ça pourrait être Hiémain, le prochain évacué. Il a plus de résistance que la mage canonnière, non ? Et puis, il y a la présence d’Obéron, et Vérité qui sommeille dans cet endroit étrange qui n’existe pas vraiment. Assurément, si quelque funeste destin guettait les pas de Hiémain, le Roi Blanc interviendrait, non ? Ou bien la pièce et son esprit ancien se désintéresseraient complètement de leur écrin ?

Moi, j’interviendrais, si tu étais concernée. Je perçois la détermination de Rhéa, cette fidélité inaltérable de la pièce envers son écrin, et une vague de gratitude me traverse. Là-haut, au-dessus de l’arène, parmi les griffons des Voltigeurs en mission, six silhouettes dorées sont perchées et contemplent le spectacle. Garants de la paix, les dragons de la Rose Écarlate dominent les frêles griffons de leurs corps massifs, et je perçois vaguement une discussion entre Fantasme et Stellaire. « Ma cavalière s’inquiète pour son mâle. » « C’est vrai qu’il est un peu fragile. Puisqu’elle est sa femelle, elle devrait peut-être aller l’aider ? Cela serait approprié. » « Elle pourrait, mais elle veille sur les petits d’hommes, et sur le dragonneau qui n’a pas encore éclos. » « Tss. La place du mâle est à veiller sur sa compagne et sur les œufs. Je lui expliquerai, quand il sera disposé à m’écouter. Il a encore beaucoup à apprendre. » « Ainsi sont les jeunes. La petite est angoissée, c’est son premier œuf, tu sais. » « Elle n’a jamais pondu avant ? Est-elle malade ? » « C’est différent, chez les hommes. » Merveilleux. Cette logique de dragons a au moins le mérite de me faire sourire, et j’adresse un signe à Hiémain. Je ne sais pas s’il nous voit, mais nous sommes là !

Spoiler:

Ça n'a pas raté. Salement amoché par ses propres bombes, l'Homme-Vapeur n'a pas apprécié les tirs précis de la championne d'Erebor en surplus, et lui offre un exercice de voltige pas très conventionnel. Marianne sent une pointe de satisfaction en voyant que Maelys sert de zone d’atterrissage à Grâce, mais les deux femmes s'en sortent avec des contusions sérieuses. Difficile de l'admettre, mais la Mage de Lagrance est trop utile à leur groupe pour la laisser s'affaiblir, elle va avoir besoin de sa médecine.

Tandis qu'elle court vers Grâce et Maelys, Ilse est visée par les canons de la machine. Non ! La pirate est à terre, Marianne songe aussitôt à faire demi-tour pour sauver son amie.
Trop tard. Dans la foulée, l'Homme-Vapeur balance des débris sur la blessée, qui ne s'en relèvera pas. Impuissante, la médecin la voit être emportée par un griffon, et elle retourne vers Maelys pour la soigner, furieuse de n'avoir rien pu faire.

Leur adversaire n'a pas fini de les surprendre. Des trappes s'ouvrent, libérant serpents et scorpions sur le sable. Si Marianne était confiante envers les capacités d'Octavius, le spectacle que leur offre le guerrier la laisse pantoise. Elle pensait esquiver les animaux et taper du pied pour les faire fuir ? Leur défenseur entre dans une folie furieuse et décapite méthodiquement chaque reptile qui a le malheur d'être sur sa route, gueulant toute sa haine et attirant l'attention sur lui. Elle note de ne jamais emmerder ce type-là, et surtout pas avec des bestioles.

Avec ses lames, Maelys ouvre la voie pour à nouveau attaquer le géant de métal. Grâce, Mayeul et Hiémain s'engouffrent dans la brèche, prêts à en découdre. Monté sur ressorts, le Cielsombrois escalade le blindage à la recherche d'un nouveau point faible. Faites-lui payer ! Pour Ilse !

Spoiler:

C’est enlevant, par Kern ! Tu t’es fendu de quelques encouragements pour les champions et même d’une petite menace amicale pour Mayeul, quelque chose dans le goût de : « Écrasez-le, de Vifesprit, ou on pourra vérifier si vous pouvez voltiger du haut de la forteresse ! », qui a arraché un soupir à Mélisende. Une petite menace de rien du tout ! Il ne faut pas nécessairement la prendre au sérieux. Quoique. Tu suis la première épreuve avec grand plaisir et tu grimaces de concert avec toute la foule, lorsque la championne de la Ville Basse est abattue et prestement ramassée par un griffon. Sera-t-elle la première à mourir ? Ou se remettra-t-elle de ses blessures ? Les Bellifériens ont les meilleurs médecins d’Arven, les craintes sont donc minimisées, mais… vaut mieux ne pas trop y penser. C’est un honneur à double tranchant, que celui d’être champion, et le combat continue malgré tout, sans la blonde pirate.

Inquiétude. Cinq silhouettes masquées entrant dans la tente de l’infirmerie. Menace. Urgence. Les images et émotions transmises par Vif-Argent te secouent subitement. Tu te lèves de ton siège, comme si le feu venait d’y prendre, et tu renverses du même coup sur toi, entièrement, la carafe de vin encore non entamée qui a été disposée dans ta loge. Douce attention qui te sert de merveilleux alibi. « Par Erelf, ce n’est pas possible ! Tout ce bon vin… oh, et ma chemise ! Ta colère est à moitié feinte, alors que tu tempêtes contre les larges taches rouges qui maculent désormais tes vêtements. Tes yeux sombres se portent sur ta sœur, à laquelle tu dois mentir. Encore. Toujours. Je te laisse quelques minutes, ma douce, je ne peux pas rester ainsi. Je compte sur toi pour tout me raconter. » Tu n’as pas le temps de t’attarder plus et tu sors de la loge de Sombreciel presque en courant, à la recherche d’un endroit discret, caché. Lorsque tu en repères enfin un, sous un escalier, tu t’y jettes, le souffle court.

Juste à temps pour qu’Ordalie se matérialise dans tes mains et que tu te voiles de noir, des pieds à la tête, et que sur ton front repose une couronne d’argent sertie du diamant le plus pur.

Spoiler:

Le Roi

La Rose Noire

Il n’y a pas de temps à perdre. L’urgence de la voix d’Hypérion résonne dans l’esprit du Roi Noir, qui court jusqu’à l’infirmerie érigée sous les estrades du Colisée d’Hacheclair. L’odeur du vin l’accompagne, lourde et sirupeuse, et le temps d’une seconde, il se félicite ne pas être saoul. Ç’aurait été mal venu. Vif-Argent, alerte les autres griffons. Compréhension. Ils vont avoir besoin de toute l’aide possible, autant de la milice de Bellifère que des Voltigeurs et de leurs montures. Vif-Argent a vu cinq silhouettes, mais peut-être sont-ils plus ? D’autres sont-ils en embuscade, prêts à intercepter les renforts ? Le temps de la réflexion est compté et il doit agir avant que le pire se produise et il craint bien arriver trop tard, une fois arrivé devant la tente suspicieusement laissée sans surveillance, alors qu’une championne peut-être bien à l’article de la mort y est étendue. Un regard prudent à l’intérieur, pour ne pas alerter ceux qui y sont entrés, et se ménager un effet de surprise. Ce n’est pas le moment d’hésiter ! Patience.

À l’intérieur, le tableau est celui auquel le Roi Noir s’attendait. Cinq hurluberlus encagoulés, tenant à la main d’étranges objets dont la menace n’en est pas moins évidente. Deux sont penchés au-dessus de ce qu’il devine être la championne de la Ville Basse et les trois autres en retrait. C’est le moment. Hypérion, guide mon bras. Guide le bras de cet écrin dont les habiletés à l’épée ne sont pas les plus reconnues, joins-toi au souvenir de chaque autre écrin ayant empoigné cette arme de légende, que ses coups soient assurés et qu’il triomphe.
« J’ose espérer ne point vous déranger. »
Le calme de sa voix grave et sonore contraste avec le sang qui bat furieusement dans ses veines, avec la colère qui désire se déchaîner. Celle qui chauffe au bout de ses doigts, dans tout son corps, et qui n’aura besoin que de très peu pour devenir incontrôlable. La claymore d’orsang, sortie de son dos d’un mouvement fluide, s’abat sur la première silhouette qui se retourne.

Spoiler:

Il avait trop joué avec le feu. Il était passé trop prêt du géant qui l'avait envoyé voler d'un seul coup de poing. Serenus était resté couché quelques instants, complètement sonné, avant que la douleur ne le force à réagir. Ses oreilles sifflaient, sa tête bourdonnait et il manqua de rendre son déjeuner quand il se redressa. Le guerrier se releva en s'aidant de son épée et tenta de rejoindre Octavius qui courrait au combat. Serenus vit que son frère d'arme allait beaucoup mieux et décida de le laisser se faire taper dessus. Puis soudain, le géant de métal envoya ses serpents et ses scorpions. Les poils de la nuque de Serenus se dressèrent sous la frayeur. Il regarda les animaux paniqués qui grouillaient ou rampaient autour des champions. Octavius poussa un hurlement de colère et se déchaîna sur les serpents et les scorpions à coups d'épées. Serenus allait lui prêter main forte quand la douleur le fit se plier en deux. L'attaque du géant avait transpercé sa cotte de maille et atteint la chair de sa hanche. Pire encore, la plaie semblait infectée. Serenus mit la main sur la plaie et souffla. Il avait de plus en plus froid et il tituba. Mais il fallait continuer.

Serenus sourit et fit un signe de tête vers Maëlys qui dégageait le passage grâce à sa magie et à ses lames puis il rejoignit les autres champions qui s'étaient lancés à l'attaque du géant. Maintenant que l'Homme Vapeur ne faisait plus attention à lui, il pourrait souffler un peu et surtout, taper sur ce machin ! Serenus se plaça à côté de Grâce Martel qui avait fait une très jolie acrobatie. Elle pourrait peut être renouveler l'opération en sautant sur son bouclier...

Spoiler:

Ilse à terre, Mayeul s’en serait bien réjouit si cela ne leur faisait pas perdre un allié. Sa bravoure ne méritait pas une telle sortie, mais les dix Champions - neuf - n’eurent guère le temps de s’en désoler. Grâce allait bien, Mayeul s’en assura d’un coup d’oeil avant de se concentrer à nouveau sur l’adversaire qui semblait avoir d’autres surprises en réserve. Il n’eut pas besoin d’entendre Octavius piailler - hurler, techniquement, mais piailler conviendrait mieux - pour comprendre ce que c’était : des serpents. Des scorpions. Des bestioles agressives et sans doute venimeuses.

Mais comment atteindre l’Homme-Vapeur et taper dessus alors que son chemin est pavé de bestioles? C’est Maelys qui apporta la réponse, dégageant la route. Au moins, Mayeul pouvait s’avancer et, s’emparant du sabre délaissé de Ilse, s’approcha de Serenus qui les avait rejoint, Hiémain et Grâce. La Voltigeuse se proposait d’escalader l’ennemi, mais Mayeul la retint. «Je le fais. Je ne viens pas d’être projeté à terre, moi.» Et il espérait, très sincèrement, ne pas l’être par la suite. Glissant le sabre de Ilse dans son harnais, avec sa masse d’arme, le Voltigeur prit appui sur le bouclier du guerrier pour entamer son escalade du géant de métal. Il était Voltigeur, il avait l’habitude des acrobaties mais là, c’était inédit!
Il devait trouver un point faible. Une jointure, une ouverture, où il pourrait planter le sabre de la pirate et l’y laisser, occasionnant de nombreux dégâts... Y compris au sabre. Ilse s’en remettrait. Un tressaillement dans le fond de sa conscience faillit le déséquilibrer, mais il se concentra de plus belle sur sa tâche, ignorant l’interruption. Pas maintenant.

Spoiler:

Elle tombe, la pauvre Ilse, bombardé par l’Homme Vapeur qui semble s’être laissé aller à la colère, frappant sans préavis ceux qui osent le blesser. Ainsi, Grâce est aussi balancé au loin sans que Hiémain n’ait rien pu faire. Il grince, peu à peu énervé, le baron de Sylvamir, et en lui la fureur mesurée d’Obéron, qui voudrait pouvoir aider sans en avoir hélas la possibilité. Mais il calme un peu l’ardeur de Hiémain, qui serait prêt à de nouveau foncer vers le monstre de métal. Calme toi mon ami. Calme toi, laisser l’emportement guider tes pas ne mènera qu’à ta perte. Pour cette amie tombée, tu dois vaincre toi aussi. A ses doigts crispés sur la lame de son épée, pourrait sentir Vérité paraître dans l’ombre. Là, dans cette autre main, sa silhouette se matérialiserait presque, avant de retourner au néant. Guide ma main mon ami, ensemble nous serons plus fort. Et en lui acquiesce Obéron, sage mais fin bretteur et stratège lui aussi. Il ne laisserait pas cette fois ce géant d’acier s’en sortir si facilement.

Là ! La voie est libérée grâce à Maelys ! Ces bestioles sorties des avants bras de l’Homme Vapeur ne seraient plus un problème pour longtemps. « Allons y Mayeul ! Grâce ! » Celle-ci allait bien pour l’instant même si elle s’était faite balancer un peu plus tôt. Il fallait amocher au mieux cette chose, en finir. « Soit prudent ! » Qu’il cria au Cielsombrois décidé à prendre bien des risques. En attendant, le baron se concentra à frapper à nouveau l’Homme Vapeur au niveau des jambes, évitant la zone qui continuait de cracher de l’acide, se coordonnant avec la championne. Au fond de lui, Hiémain pouvait sentir le soutien d’Obéron guidant presque sa main.

Spoiler:

Elle retient un cri, Grâce – difficilement, serre les dents, enferme cette manifestation de faiblesse qu’elle exècre, quand le monstre la saisit et la propulse. L’envolée ne l’effraye pas réellement, moins que la vitesse, que le manque de contrôle. Si elle avait pu s’échapper avant, elle aurait assurément couru aussi vite que possible, mais il ne s’était passé que de brèves secondes entre son attaque et la riposte de son adversaire. Grimaçant, quelque peu sonnée, elle regarda autour d’elle, pour voir si tout le monde était indemne – ou sur ses deux jambes. Elle ne cacha pas sa déception, à voir Ilse transportée par un griffon hors de l’arène. Elle jeta instinctivement un regard vers Corail, affirmant qu’il fallait escalader le monstre, s’en approchant. Si Mayeul ne l’avait pas, elle l’aurait fait, assurément. Même maintenant, ça lui démangeait. Si elle s’empêcha de hurler sur lui, c’est clairement parce qu’Octavius criait déjà plus fort qu’elle. Et elle ne voulait pas que le gros tas de fer immonde, observation dépourvue de toute mauvaise foi, reporte son attention sur elle. Elle devait reconnaître qu’elle était moins résistante. Aussi désagréable que ce soit pour elle. Elle ne garda pas le silence pour autant, enchainant les jurons sur ces foutus bellifériens, ce tournoi inconscient, ces animaux aussi dangereux qu’affreux, cette saleté qui a osé mettre à terre Ilse, qui pour ce qu’elle en savait était peut-être dans un état critique. Dusse-t-elle puiser sur ses dernières forces et le détruire, voire le déconstruire, pièce par pièce, elle le ferait. Un truc de métal – un de trop, maudits trucs de métal ! - apparut près d’elle, trouvant sa source dans les mains de Lionel qu’elle insulta copieusement sans qu’il ne l’entende, et Hiémain, elle et ça tapèrent ensemble la cheville de l’ennemi, le pleutre de Lionel restant en retrait.

Spoiler:

Fin du tour 4:

Messages : 1321 J'ai : un âge au dessus de toute raison.

Première épreuve

Combat • Tour 5

Neve soigne Serenus de 5 points. Il remonte à 67PV.
Marianne soigne Maelys de 7 points. Elle remonte à 18PV.

Privés de Ilse, le combat est plus rude.
Maelys n’attaque pas non plus, ouvrant un passage pour ses compagnons.
Un bonus de 5 points est accordé à Serenus et Mayeul pour coopération acrobatique.
Un bonus de 5 points est accordé à Grâce et Hiémain pour hachicotage méthodique.
Le boss encaisse 22 points de dégâts au total, régénère 10 PV : il perd donc 12PV et passe à 35PV.

Il s’en passe, des choses, décidément, au corps-à-corps !
Octavius, distrait par les serpents et les scorpions, ne s’occupe plus assez du boss, qui du coup décide de s’en aller gaiement tabasser Neve qui enchaîne les vagues de guérison un peu plus loin. Le malheureux Chevaucheur encaisse donc une patate à 10 points de dégâts et tombe à 14PV. Un heal, ça soigne fort bien, mais ça tanke assez mal...
Serenus perd 7PV pour sa blessure infectée et descend à 60PV.

Sur le dos du boss, Mayeul encaisse les fusées de plein fouet : il a un malus de proximité et encaisse le double de dégâts : 20 points en tout. Il résiste à 4, et perd donc 16PV.
En tombant du boss, il se foule le poignet : il perd 2PV de plus, sa barre de vie descend donc à 21PV, et infligera des dégâts réduits de moitié tant qu’il ne sera pas soigné.
Par ailleurs, projeté violemment, il est blessé sévèrement et ne sera plus en mesure de réduire les dégâts encaissés, jusqu'à la fin du combat.

A force de travailler sur la cheville du boss, voilà qu'il trébuche et inflige 5 points de dégâts incompressibles à Hiémain et Grâce, qui tombent à 38PV et 21PV. Un autre contenant lâche, et un liquide sombre et malodorant se répand en une flaque fluide et collante. D’un tir, le boss y met le feu – au prochain tour, chaque champion prendra 5 points de dégâts incompressibles !

Haut les cœurs, champions, vous y êtes presque…

	Mayeul 21/45 21	Grâce 21/39 21	Hiémain 38/50 38
	Serenus 60/98 60	L'Homme Vapeur 35/99 35	Octavius 78/81 78
Marianne 15/19 15	Ilse 0/21 KO	Maelys 18/22 18	Lionel 17/32 17	Neve 14/27 14

D’accord, il ne l’avait pas vu venir. Concentré sur son escalade, à la recherche d’un point faible, le Voltigeur n’avait pas anticipé les fusées, et la chute qui s’ensuivit. Il était déjà tombé, souvent : ce n’était pas pour rien que Marianne avait l’habitude de panser ses plaies. Mais là... Projeté violemment à terre, Mayeul laissa échapper un cri de douleur quand il essaya de se relever en prenant appui sur son poignet. La nausée, les points noirs qui dansaient devant ses yeux, il savait ce que ça signifiait, et lutta de toutes ses forces contre l’inconscience.
Hiémain le releva, et il le repoussa d’un grognement : «C’est bon, va lui cogner sa tête de ferraille plutôt !» qui ressemblait plus à un murmure qu’une réelle protestation. Il avait mal, maudit soit ce fichu truc et Octavius et Castiel et Bellifère et Arven en général. S’efforçant de respirer lentement - par Callia, même ça ça faisait mal ! - et d’ignorer la douleur, Mayeul se laissa pourtant entraîner... pas qu’il soit vraiment capable de s’y opposer. L’inquiétude de Nuage flottait à la limite de son esprit, et il esquissa un sourire avant de grogner. Même ça, ça faisait mal bordel !

Son poignet était foulé, probablement pas cassé, heureusement. Il avait mal partout, au minimum une côte cassée, et à travers sa chemise déchirée, nul doute que le sang et les brûlures se livraient un combat pour savoir qui prendrait le plus de place. Mayeul fit le geste d’ôter son harnais - et sa chemise - pour que Marianne puisse accéder à ses blessures, mais laissa vite tomber. Elle lui enlèverait tout, elle avait l’habitude. Il avait bien plus confiance en ses talents qu’en ceux du Chevaucheur. Marianne. Pitié.

Spoiler:

Il s’en doutait. Il eu de l’inquiétude, le champion kyréen, en voyant Mayeul se faire violemment projeter au sol par l’Homme Vapeur, juste après s’être prit de plein fouet les missiles explosifs de celui-ci. Et pendant qu’il tombait à terre, Hiémain planta violemment son épée dans la jambe du monstre de métal, faisant de nouveau exploser un container qui gicla sur lui et sur les autres à proximités. Le géant cilla, tomba presque lourdement, mais sans attendre, le baron rangea son épée et couru en direction de Mayeul, projeté un peu plus loin et dont l’état était définitivement préoccupant. « Imbécile ! » Qu’il lui dit, quand l’autre lui demanda de retourner au combat. Encore a terre, il étouffa les flammes qui avaient commencé à prendre sur son bras, tout comme lui avait été brûlé par le tir de l’Homme Vapeur. « Je vais pas te laisser ramper. » Puis sans lui demander, il passa son bras autour de son épaule et avec toute la précaution dont il était capable de faire preuve, il souleva le Cielsombrois et le mena en direction de Marianne. Elle ne devait surtout pas s’approcher des flammes et du soldat de métal.

« Marianne, vite ! »

Ils auraient besoin de Mayeul au plus vite s’ils voulaient en finir avec ce combat. Mais pas dans cet état, pas le poignet blessé ainsi. Et sans compter l’état de son armure qui avait prit cher lors du dernier assaut. « C’est comme ça que tu joues de prudence ? Si t’es trop amoché Mélusine m’en voudra. » Qu’il murmura au guerrier à terre, soigné par Marianne comme il fallait. Une petite touche d’humour avant la fin ? Le champion se releva néanmoins, se plaçant devant la médecin et Mayeul, son épée hors du fourreau, prêt à défendre.

Spoiler:

J'ai l'impression de nager en plein délire. Je viens de voir un autre Voltigeur faire un magnifique plané, et même si je me serais pris celui-là en pleine figure plus volontiers, je suis tout de même soulagée de le voir atterrir au sol... Et se relever, mal en point, comme nous tous. Mais le pire, dans toute cette cacophonie, c'est certainement que Marianne est réellement venue me prêter main forte. Je l'ai regardé, trop abasourdie pour protester, et je ne peux nier que ses compétences médicinales font des miracles.

Je me suis relevée, prête à reprendre le combat, nous débarrassant encore de quelques vermines avant de me préparer à la suite des réjouissances. Et, par Valda ! J'ai senti la chaleur des flammes avant de les voir, comme un mauvais présage de Messaïon, revenu me hanter. Un cri de détresse s'est bloqué dans ma gorge, avant que la panique ne prenne une forme déconcertante...

- Neve, écarte-toi ! Octavius, tu te branles ?!

Mauvaise, vindicative. Ces satanés contenants nous réservent constamment de mauvaises surprises... Dans le doute, mieux vaut les faire exploser maintenant, en espérant que le souffle éteigne ce maudit feu, même si la réaction en chaîne ne risquait pas d'être au goût des deux solides gaillards encore au corps-à-corps. Ils sont là pour une bonne raison, non ? Et les autres se sont poussés. Je les désigne d'un geste rageur, invectivant le Chevaucheur à mes côtés, faisant fi de son grade et du mien.

- Lionel, bordel, fais-les péter ! On s'en occupe, une bonne fois pour toute !

Je ne suis pas certaine qu'il ait apprécié, mais les explosions ne tardent pas à retentir. J'apprête mes lames, et les lance avec la régularité d'un métronome dans la faille ainsi créée par le Chevaucheur. Ca va faire mal !

Spoiler:

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