C’est volontiers qu’elle te suit sur le lit « Je suis vôtre... » Douce poésie, doux aveu. Tu jurerais jamais ne rien avoir entendu de plus beau. Vos rares habits se retirent à nouveau et vos corps frémissants se font vulnérables l’un devant l’autre, apprivoisant ce vis-à-vis inconnu, mais tant désiré, reprenant là où l’exploration précédente a été laissée. Vos lèvres n’osent plus se séparer, à peine pour respirer quand vos souffles se font trop courts, vos mains ne font que découvrir, que toucher, sans jamais en avoir assez. Tu sais bien qu’après cette nuit, tu ne pourras plus revenir en arrière, et seulement espérer que tu mettes une croix sur ton idylle avec la princesse d’Erebor sera impossible.
Le doux toucher des doigts de la princesse sur ta peau t’électrise. Tu soutiens son regard sombre, brûlant de tendresse et de désir à la fois. L’air de rien, cet incident ouvre la voie à une toute nouvelle branche de jeux de mot et de taquineries discrètes, à propos de ces draps auxquels vous avez littéralement… mis le feu. À retenir, pour de futurs embarrassements des plus amusants. « Vous êtes sûr que... ça va aller, cette fois ? » Tu hoches un peu la tête, mais tu as besoin de le dire, autant qu’elle a besoin de l’entendre. Le silence ne peut pas se substituer à ta voix, pas alors que tu désires la rassurer. Ta main vient caresser sa joue, puis s’égare sur son épaule, jusqu’à tracer le contour d’un sein dénudé avec la même douceur. « Je vous promets que tout ira bien. »
Le seul feu encore vivant est celui qui brûle en ton cœur et tu sais que ta magie, cette fois, ne viendra pas vous interrompre. Elle a flambé, oui, brutale, excitante, aussi incontrôlée que ton envie pour cette femme, alors que tu as passé pratiquement deux mois à te soumettre à une scientifique abstinence afin de vivre cet instant avec une intensité jamais ressentie. Objectif atteint, il n’y a aucun doute.
Les derniers doutes disparaissent dans encore mille baisers, mille caresses, et tout au long de la nuit, dans vos corps jamais rassasiés l’un de l’autre, dans vos voix chantant, murmurant et priant le nom de l’autre, dans cet amour qui plus que jamais fleurit au milieu des glaces hostiles autour de vous.
Ô, Destin… puisses-tu exaucer cette prière.
Tout ira bien.