A Lorgol, la rumeur court déjà depuis plusieurs semaines. Pour la capitale des peuples libres, c’est un moment incontournable : la Cour des Miracles sort de son refuge et célèbre la vie avec une frénésie exaltante. Pendant deux jours, les 30 et 31 mars de chaque année, une semaine après l’équinoxe de printemps, la Ville Basse voit circuler des gondoles décorées chargées de fêtards, et les rues de la Ville Haute servent de sal de bal à ciel ouvert, sous les mélodies des musiciens.
Ce sont tous les habitants de Lorgol qui se joignent aux enfants des Miracles, pour deux jours de liesse effrénée sur les pavés et dans les canaux de la capitale. Masque sur le visage, tous vont masqués : la noblesse côtoie la roture, et bien des choses inavouables se déroulent dans le secret des alcôves : commerces interdits, étreintes coupables, complots dangereux, tout est permis.
En cette année 1001, le Carnaval s’annonce tout aussi débridé et tumultueux. De toute l’Empire, les visiteurs affluent : les auberges se remplissent et les Mille Tours s’animent, tandis que les Ibéens et les Faës rejoignent Lorgol qui se prépare.
Nous sommes le 29 mars. Le soleil tombe doucement sur l’horizon – lorsqu’il sera couché, les enfants des Miracles se répandront dans les rues pour lancer les festivités. Enfilez vos robes de bal, vos costumes chamarrés, et nouez vos masques : la fête va commencer…
Premier Tour
Consignes
IRL : du lundi 08/02 au dimanche 14/02. IRP : 29 mars, au coucher du soleil
• Les membres de la Cour des Miracles : c'est votre fête. Votre moment, votre gloire, et aussi l'occasion de perpétrer vos plus grands coups, à l'abri sous vos masques. Il est possible que le Destin compte sur vous...
• Les convives : l'anonymat offert par vos masques est inviolable, vous pouvez en profiter pour faire... ce que vous voulez.
• Les forces de l'ordre(Chevaucheurs et Voltigeurs) : vous avez reçu consigne de vous mêler à la foule pour appréhender les contrevenants à l'ordre et aux bonnes moeurs, mais vous êtes masqués, vous aussi. Vous pouvez suivre les consignes de vos supérieurs, ou prendre part à la fête...
• Vous avez totale liberté de vos actions pendant ce premier tour de préparation. Veillez simplement à ce que vos personnages soient dans la rue à la fin du tour...
• Chaque RP devra compter moins de 700 mots : indiquez le nombre de mots + un résumé de vos actions sous spoiler à la fin de votre message.
La mer étirait mollement ses longs bras écumeux, comme une créature changeante et désinvolte. Inespéré, étendu sur le sable de son corps svelte et reptilien, observait l’affairement de son compagnon, empli d’une énergie toute enfantine. Neve, les manches rabattues, plongeait ses mains dans une mixture blanchâtre disposée dans un seau de bois, tout près du grand dragon. Le mariage de la craie pilée avec de l’eau de mer formait ce mélange blanc cassé, si facilement applicable sur la peau. Mais tout cet affairement ne prenait pas son sens ici, à Ansemer, près de l’océan tumultueux. Les mille folies de Lorgol se sublimaient dans le fameux Carnaval des Miracles, où Ville-Haute et Ville-Basse se confondaient dans les masques, les étoffes chatoyantes et toutes formes de démences. Deux jours seulement les séparaient du grand soir, le 29 mars, où le soleil se couche derrière les mille tours et où les lampions colorés prennent le relais. Tout Arven se pressait déjà vers la capitale des peuples libres : les portails magiques et chevaux étaient réquisitionnés aux quatre coins du continent, les friperies débordaient de costumes et de masques enchanteurs, les folies de l’anonymat dominaient peu à peu les cœurs.
Neve apposa ses mains peinturlurées de blanc contre les écailles bleutées d’Inespéré. Ce dernier avait tenu, dans sa sagesse toute candide, à assister comme il se doit au Carnaval en se déguisant. Le jeune ansemarien, appliqué comme il se doit, dessinait avec sérieux sur les membres reptiliens de son compagnon. De deux doigts perfectionnistes, il s’attardait sur de grandes courbes oblongues, et bientôt sous ses traits naquirent de grands yeux écarquillés, qui ornèrent le corps d’Inespéré comme les cent yeux du géant Argos, guettant les alentours dans une expression pleine de curiosité et de suspicion. Tu vas être méconnaissable, souffla Neve avec une pointe d’ironie, concentré à sa tâche comme un élève studieux. Les yeux du dragon semblèrent rieurs. De ton côté, ne prétends pas demeurer toi au Carnaval : je veux te voir t’épanouir en étant autre. Cet évènement est un bon moyen de vous sortir, vous les humains, de votre égocentrisme inné. Inespéré acheva ses mots en bousculant Neve de la pointe de son museau.
— Egocentrisme inné ? railla-t-il en émergeant de son labeur. Descendez de vos estrades célestes, sages reptiles, et vous remettrez en question l’égocentrisme des Hommes au détriment de leur empathie.
Dragon et Chevaucheur se chamaillèrent avec fraternité, tandis que le jeune ansemarien s’appliquait et que de grands yeux blancs naissaient sur les écailles de son compagnon. Les bribes du printemps réchauffaient la peinture de fortune sur le corps d’Inespéré, et bientôt le magnifique reptile ne fut plus qu’un amoncellement d’yeux scrutateurs, intimidants et épatants à la fois.
Le soleil embrasait les hautes tours de Lorgol, disparaissant sous l’horizon avec une mollesse toute printanière. Déjà, les chenapans excités fourmillaient dans les rues de la capitale des peuples libres, vêtus de dorures, de bijoux exotiques et de costumes extravagants. Un immense panel de couleurs s’ouvrait, illuminant les pavés froids de la ville. Tous les arveniens sans aucune exception dissimulaient leur visage sous des masques magnifiquement ornés et excentriques, lourds de plumes, de flanelle et de perles. Neve se frayait furtivement un chemin entre les déguisements, voilé sous un masque orangé, à la bouche creuse et étirée en un sourire dément, comme un saltimbanque fou. Il manqua de bousculer deux urluberlus portés par des échasses et jura contre les nez proéminents qui étaient l’apanage des costumes les plus théâtreux. Dans le ciel encore clair, Inespéré se laissait soulever par les courants d’air chauds, ses mille yeux plantés dans ceux de Lorgol, la ville imprévisible.
Le soleil n’était pas encore couché que déjà les rues s’emplissaient de brouhaha et de personnages divers et variés. Le jeune ansemarien avait eu l’occasion d’apercevoir dans le ciel de nombreux dragons et griffons, et espérait rencontrer des connaissances dans les rues de Lorgol, comme par hasard. Que d’inadvertances nous guettent avec désinvolture, songea Neve, le sourire d’un enfant sur les lèvres.
Spoiler:
666 mots Neve peint sur Inespéré des dizaines de grands yeux blancs en guise de déguisement. Il rejoint les rues de Lorgol, vêtu d'un masque orangé au grand sourire dément.
Dernière édition par Neve l'Embrun le Lun 8 Fév 2016 - 22:29, édité 1 fois
Vous qui pensez que la plus merveilleuse invention de l'homme c'est le bateau à voiles, le rhum à soixante degrés ou le shampoing anti-puces pour les dragons et les griffons, eh bien vous n'y êtes pas du tout ! Le nec plus ultra, la plus impressionnante découverte réalisée par nos mages ou par nos savants, c'est le portail ! Hop ! De Ibelin à Lorgol en moins de temps qu'il n'en faut à un merle pour avaler une cerise ! C'est pas beau, ça ?
Bref, après un séjour au palais de notre amie la princesse Sixtine, après une kyrielle de longues balades romantiques dans les jardins couverts de poudreuse immaculée, après de flamboyantes et joyeuses galipettes dans la couche de ma toubib, nous revoici à la case départ. Le paysage est moins enchanteur, mais c'est chez nous ! Même ma Samy adore cette ville, son port, son Académie, sans oublier ses gargotes mal famées.
C'est d'ailleurs vers l'une d'entre elles que nous nous dirigeons d'emblée, la taverne de la Rose, repaire des pirates de l'Audacia et de la tribu des Jedidiah. De vous à moi, nous avons craqué, Siméane et moi, pour les mirettes de lapis-lazuli et le rire espiègle de la petite Lena, l'une des fillettes de Philippe, et, comme prévu de longue date, nous l'emmènerons avec nous pour redécouvrir en sa compagnie l'enthousiasme et la folie du carnaval. De vous à moi également, si j'ai rebaptisé la taverne de la Rose en taverne de la Rosse, c'est en l'honneur de cette mignonne crevette, dont la pétulance et l'exubérance sont sans égales de Souffleciel à Euphoria.
Je trimbale à bout de bras une ample besace de toile, contenant une douzaine de masques de toutes formes, ainsi qu'un gros sac de friandises, le tout destiné à notre moustique aux quenottes de lapin. Ces déguisements, c'est une idée de ma Samy, toujours prête à couvrir de cadeaux les gens qu'elle apprécie. N'est-elle pas épatante, cette petite femme-là ? Il y a d'abord les grands classiques pour enfants, les museaux de chat et de renard, les groins de cochon et de sanglier, les mufles de vache et d'hippopotame, et, le fin du fin, ce qui devrait convenir parfaitement à notre petite caille, un immonde faciès de singe hurleur. Celui-là, je le lui dédicacerai personnellement. C'est pas tout, il y a aussi de jolis minois de fée ou de princesse, la sorcière à grosses verrues sur le pif, bref, de quoi amuser la poulette et ses sœurs, si mam'zelle consent à partager, ce qui est loin d'être une évidence. Quant à ma Samy, elle porte une élégante voilette de dentelle de couleur parme, lui dissimulant le bas du visage, voilette assortie à une robe à falbalas d'une extrême joliesse. En ce jour de fête, ma toubib est une reine. Moi, je me suis travesti en bouffon, avec un masque de polichinelle orné d'un nez tellement long qu'il pourrait accueillir la moitié des moineaux de Lorgol. Vu de loin, je ressemble certainement à la proue de l'Audacia, lorsque le rafiot rentre au port.
Ma compagne et moi nous sommes donc totalement méconnaissables, mais nous avons cependant décidé que seule ma Samy pénétrerait dans la taverne. La raison est est simplissime. Elle tient en deux mots : ma mauvaise réputation. Mes récents excès m'ont rendu peu populaire, surtout parmi les pirates et leur famille, et Freyja risquerait de ne pas me confier sa gamine, ce qui priverait la petiote d'une soirée que je pressens mémorable. Je confie nos cadeaux à ma toubib, et je me blottis dans une encoignure, parmi des badauds, euphoriques et pressés.
Spoiler:
601 mots - Siméane et Ismaïl vont chercher Lena à la taverne de la Rose, ainsi qu'ils le lui ont promis.
Dernière édition par Ismaïl de l'Ancre le Mar 9 Fév 2016 - 20:26, édité 2 fois
L'assassin avait toujours aimé la fête de la Cour des Miracles, elle était chez elle dans Lorgol et elle se sentait presque comme en famille lors de cette grande fête. Et, même si l'occasion pouvait paraître facile, elle n'avait jamais orchestré d'assassinat pour le compte de la Confrérie au cours du Carnaval, c'était un moment de fête, hors de question de le gâcher. Elle n'aurait raté cela pour rien au monde. En plus, il s'agissait d'un moyen sûr de voir son frère, ils se retrouvaient toujours en cette date pour renouer les liens et s'amuser ensemble. Pour cette occasion si spéciale, elle délaissait même le pourpre de sa tenue habituelle pour des couleurs qu'elle ne portait jamais. Sa robe était de couleur argentée, éclatante et lumineuse à la lueur des torches, ses cheveux rouges étaient savamment attachés en un chignon élégant et son visage n'était caché qu'à moitié, le haut du visage seulement, par un masque argenté, argenté de lignes couleur perle. Elle était voyante et élégante, à l'image des princesse dont on contait les histoires aux petites filles. Et comme toute princesse des contes de fées, elle était accompagnée de son prince charmant, Lucian était vêtu à l'exact opposé. Son costume était un noir mat et pourtant travaillé, son demi-masque avait la même couleur en plus brillante. L'un au bras de l'autre, ils formaient un couple étrange, noir et blanc, opposés parfaits qui discouraient ensemble sur la fête, sur ce qu'il avait fallu faire. Lucian saluait certaines personnes qu'il connaissait et reconnaissait. Jhali, quant à elle, était très loin d'être reconnaissable, même si elle ne passait pas inaperçue lors de cette marche à travers les rues de Lorgol...
Spoiler:
298 mots - Jhali arpente les rues de la ville au bras de son frère, voleur de la Cour des Miracles, ne passant pas inaperçue avec sa robe argentée
Frayer avec les voleurs et les mendiants était une chose qui ne plaisait pas le moins du monde à Valarr et le Carnaval des Miracles n'aurait pas du avoir autant de partisans, on devrait enfermer tous les voleurs de la Cour des Miracles...Mais pourtant, on ne faisait rien, tout le monde adorait le carnaval et il venait des gens de tout Arven pour y participer. Fort heureusement, à Lorgol, on avait eu la bonne idée de demander à Chevaucheurs et Voltigeurs de servir de milice, et ils devraient surveiller les festivaliers, chercher les malandrins et profiteurs qui agiraient sous couverts de l'anonymat pour commettre des actes ordinairement répréhensibles. C'était un soulagement pour le baron ! Il ne laisserait pas les voleurs faire ce qui leur chantaient et veillerait à arrêter tous ceux qui ne respecteraient pas les lois et les bonnes mœurs de la ville aux mille tours. Il avait rejoint le lieu du carnaval dans une péniche, depuis l'Académie où il avait eu un rendez-vous plus tôt. Plusieurs fois, on l'avait pris pour un jongleur ou un bouffon, à chaque fois, il s'en était vivement défendu. Il était sobrement vêtu, simplement même pour passer le plus inaperçu possible dans la foule. Seul le masque se permettait quelques fantaisie, avec sa couleur rouge vive et ses détails peints de couleur dorée, c'était un visage de carnaval, souriant à outrance comme un bouffon, comme parfois certaines troupes de théâtre pouvaient avoir. Il scrutait les gens, à son niveau si il ne levait pas la tête, il ne voyait que des jambes et des pieds, des enfants parfois aussi. Valarr ne voulait pas s'amuser, il n'était pas là pour ça, il était ici en tant que garant des forces de l'ordre au milieu de ces joyeux habitants. Il savait qu'au-dessus de sa tête veillait Frénésie. La dragonne avait refusé tout déguisement, elle n'était pas un animal de foire, disait-elle, hors de question d'accepter de peindre ses belles écailles violettes sous prétexte que c'était un jour de fête et que d'autres dragons avaient accepté de se faire peinturlurer de la sorte. Dans les rues, le Chevaucheur nain s'approcha d'une troupe d'acrobates et de chanteurs souffrant de la même infirmité que lui. Ils rejouaient les événements du jubilé dans une parodie comique qui tournaient en ridicule les grandes têtes couronnées et les familles influentes d'Arven, les plus éminents représentants de Faërie et Ibélène. Sous son masque, Valarr ne put s'empêcher d'esquisser un sourire devant la caricature d'Augustus...
Spoiler:
435 mots - Valarr, masqué, se promène dans les rues en pestant après les gens, jusqu'à ce qu'il s'intéresse à une troupe de nains bouffons.
L’effervescence transpirante des carnavals… Par tous les dieux, Eo ne s’était jamais sentie aussi vivante qu’au milieu de cette foule bigarrée. Inspirée par le mystère qu’évoquait son masque de bal, elle se laissait prendre au jeu du bal masqué, sentant une excitation teintée de sueur recouvrir sa colonne vertébrale. Ses yeux accrochèrent les ailes criantes d’un dragon dans les cieux, et la fraîcheur d’un hiver traînant lui rappela qu’elle ne devrait pas rester trop longtemps dans la rue. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’être enivrée par les couleurs, les odeurs, la musique qui résonnait au loin alors que le battement des cœurs autour d’elle l’essoufflait. Elle ne savait pas vraiment où elle se rendait, piégée dans la masse autour d’elle, se laissant portée comme sur un torrent de vie. Sa robe noire, chaude, lui rappelait combien elle avait de la chance d’être là, masquée et apprêtée – presque comme une duchesse, même si elle n’en avait pas du tout l’étoffe. Elle avait l’impression de vivre un rêve de petite fille, repensant aux quelques bals masqués auxquels elle avait eu l’opportunité de participer lorsqu’elle était plus jeune, à Edenia, chez elle. Une pincée de nostalgie recouvrit ses pensées, et elle continua de papillonner entre les passants, lorsque quelqu’un lui rentra dedans un peu plus violemment que les autres.
Spoiler:
217 mots ; Eo se promène comme une petite fille émerveillée par les festivités, lorsque quelqu’un lui rentre brutalement dedans.
Aelis se faufila prestement hors de son petit hôtel particulier blotti au creux des passages et canaux de la Ville Basse. Le bruit jusqu’alors maintenu derrière la lourde porte de bois bondit fougueusement autour d’elle, l’enveloppant de même que les odeurs d’épices et de fête que charriait la foule bigarrée. A peine eut-elle posé le pied sur les pavés qu’elle se fondit dans la multitude frémissante.
Les étoffes bruissaient, les rires s’envolaient, les lumières brillaient plus que d’ordinaire… Aux parfums capiteux des dames se mêlait celui du feu dansant des jongleurs aux torches vives. Les notes d’une flûte et d’un dulcimer sautaient sur les rythmes soutenus et langoureux de tambours graves et de grelots frénétiques. Les dernières lueurs du Soleil couchant faisaient scintiller la fumée légère qui emplissait la rue et annonçaient en mourant la naissance des festivités.
Habituée au Carnaval et aux déplacements discrets, Aelis fendait la foule comme on passe une lame dans l’eau, provoquant le moins de remous possible : c’est ainsi que l’élément revient à sa forme initiale, ne gardant mémoire d’un quelconque passage. Elle aimait progresser au sein de cette masse mouvante et imprévisible, dansant, esquivant, avançant le plus vite possible, sans jamais heurter qui ou quoi que ce soit. Sa recherche constante de fluidité pouvait s’exercer à merveille dans les rues agitées de Lorgol en cette période… Si quelqu’un avait eu l’occasion de porter son attention sur Aelis, il aurait pu se dire que le sobre et sombre costume d’écailles vertes convenait parfaitement aux ondoiements de cette silhouette insaisissable.
A la fois actrice et observatrice, Aelis faisait partie du tableau, mais gardait toujours une part d’elle-même en second plan, analysant constamment son environnement. Ce n’était pas d’alcool ou d’élixirs qu’elle s’enivrait, mais de la nuée et de la richesse des sensations qu’elle collectait sur sa route. Au milieu de tous ces masques, évoluant dans la ronde des apparences, elle se sentait dans son élément : se faire passer pour quelqu’un d’autre était son quotidien, et voir toute la population de la ville participer au jeu des semblants l’amusait beaucoup.
En se dirigeant vers la Ville Haute, elle s’assura que son masque de cuir fin était bien en place, et sa besace, bien attachée. Ici, la foule s’éclaircissait quelque peu, mais l’ambiance était toujours aussi intense. Elle reprit une démarche plus classique. Elle était calme en apparence. Maîtrisant son énergie, elle sentit des picotements courir le long de sa nuque et de ses bras : elle appréciait lorsque la pression montait. Toute la ville bouillonnait en attendant le lancement du Carnaval. Agir dans un contexte mouvementé est le meilleur moyen de passer inaperçu, c’est pourquoi elle s’attendait à croiser beaucoup de monde sur son chemin cette nuit, alors qu’elle s’en allait simplement cueillir une fleur…
Spoiler:
461 mots - Aelis se mêle à la foule en attendant le lancement des festivités, et se prépare à profiter de la nuit agitée du Carnaval.
Dernière édition par Aelis Valombré le Mar 9 Fév 2016 - 12:37, édité 1 fois
Le carnaval fut en tout temps un événement attendu par Sigmar. En effet, aussi loin qu'il pouvait se souvenir, notre ami avait toujours participé à cette fête grandiose, réunissant tant les nobles personnes que les petites gens. Tous cachés par des déguisements et des masques, pour la plupart somptueux. Les couleurs, la musique, les chants, les danses, tout l'émerveillait, et ce, chaque année. Par une imagination débordante, celle-ci semblait se renouveler chaque année pour créer un sentiment de découverte à chaque fois, ne rendant la fête que meilleure. L'on ne comptait plus les sombres transactions effectuées durant ses deux jours, ni les enfants qui furent conçus. Tantôt grâce à l'alcool, tantôt par une frénésie inénarrable. Frénésie que certains se permettaient, certains que l'anonymat ne pourrait les couvrir de disgrâce. Sigmar, n'eut jamais la … Chance de rencontrer une demoiselle aussi frénétique, à son plus grand désarroi.
De mémoire, le conteur itinérant ne rata aucune de celles-ci, se débrouillant toujours pour arriver un jour ou deux, avant, profitant ainsi des retrouvailles avec son père, mais aussi de ses amis de la Ville Basse. C'est donc tout naturellement que l'homme était présent lors de cette énième édition, toujours aussi émerveillé, toujours aussi captivé par tout ce qu'il pouvait se passer autour de lui. Habillé simplement d'un ensemble noir, parsemé de quelques fioritures blanches, à la couleur de son masque, entièrement blanc, il déambulait les rues, se perdant à chaque fois, quelques instants, dans la musique de chaque musicien qui animait la fête. Il fut d'ailleurs surpris de voir quelques couples qui semblaient déjà se former dans des coins reculés, ou encore dans certaines ruelles. Cela le fit d'ailleurs doucement rire. Noisette, son familier écureuil, était, lui, perché sur son épaule et semblait au moins tout autant apprécier la fête que son maître. Grignotant régulièrement une des noisettes que son maître cachait dans une de ses poches, le petit animal regardait, émerveillé dans tous les sens, se plaisant aussi à écouter les diverses musiques.
Arpentant les rues, il ne faisait pas plus attention que cela à la foule présente, certain que ses frères et sœurs de la Ville Basse ne lui déroberait rien, après tout, ne disait-on pas que la Lorgol connaissait ses enfants ? Aussi loin qu'il se souvint, Sigmar n'eut jamais le moindre problème avec qui que ce soit dans cette partie de la ville. À vrai dire, au sein de la cité entière, les seules personnes avec qui notre ami eut quelque problème que ce soit furent toujours un fils de noble ou de bourgeois, hautain et prétentieux, mais, je m'égare. C'est donc en ne faisant guère attention à ce qu'il faisait, ni où il allait que l'inévitable fini par arriver, son inattention finit par provoquer un léger accrochage. En effet, il rentra dans une jeune femme – je vous vois venir petits coquins, je ne parle là que d'une petite bousculade – qu'il n'avait malheureusement pas vue. Le choc ne fut pas bien fort, mais, le mammifère, lui aussi distrait, faillit tomber de son perchoir, ce qui le dérangea suffisamment pour essayer de lancer un regard noir vers l'inconnu. Tout du moins, un regard aussi noir qu'un mignon petit écureuil pouvait lancer avec ses jolies petites moustaches et ses jolies petites oreilles.
Se sentant idiot de son geste, commença presque à paniquer. Et si c'était une personne importante ? Et si c'était une princesse, une duchesse ou je ne sais quoi encore ? Ces pensées partaient dans tous les sens avant que la raison ne finisse par le rattraper dans une inspiration profonde. Ne devait-il pas d'abord s'inquiéter de l'état de sa victime avant de penser à sa propre sécurité ? Se rapprochant d'elle pour vérifier si elle ne s'était pas faite mal, notre ami s'excusa maladroitement. « Veuillez m'excuser madame, je… Je ne faisais guère attention à ce qui se passait devant moi. Vous aurai-je fait mal ? » Ne sachant quoi faire d'autre, Sigmar tenta de se trouver quelque excuse que ce soit, le tout accompagné d'un léger rire. « Il faut bien avouer qu'il y a tant de choses à voir que… J'en oublie parfois de regarder où je vais. »
Spoiler:
696 mots Sigmar arpente les rues, empli de nostalgie en revoyant encore cette fête, accompagné de son fidèle compagnon animal, Noistette. Ne faisant guère attention à ce qu'il se passe devant lui, il finit par percuter une femme, Eo, il panique un bref instant avant de tenter de s'excuser comme il le peut, quelques peu apeuré d'avoir percuté une personne importante.
Les Chevaucheurs
Tristan d'Amar
Messages : 4809 J'ai : 33 ans Je suis : Capitaine de Vol de l'Escadron de Chevaucheurs de Lagrance
Marquis d'Amar
Feuille de personnage J'ai fait allégeance à : Fluctuante. S'il était fidèle à l'impératrice, il l'est nettement moins à l'empereur, bien qu'il se soit éloigné de Chimène de son vivant, par son attitude envers les mages du Sang. Il est malgré tout toujours fidèle à son duc, à son duché, et à Faërie. Mes autres visages: Grâce de Sombregemme
Une complice, une suivante probablement atterrée par le massacre, l’avait aidé à parfaire le tout, ou à tout recommencer, pour tromper l’œil, ainsi qu'à fixer sa perruque. Nul ne pourrait le reconnaître, pas même ses camarades chevaucheurs. Satisfait de sa transformation, il s’occupa ensuite de Ferveur. Le dragon aussi serait splendide.
Le chevaucheur ne savait pas si leur plan fonctionnerait, pas plus que Ferveur, mais amusé par l’audace de Tristan, il voulait lui aussi se rendre méconnaissable. Plusieurs petits baquets de teinture temporaire rose avaient été préparés, afin que Tristan les applique sur la dragonne. Plongeant un linge dedans, il se mit à frictionner énergiquement Ferveur, allongée, qui ne manqua pas de devenir pimpante de ce fuschia vif qu’il avait trouvé dans une boutique de l’académie, auprès d’une jeune femme du nom de Lucille. Pour parfaire les décors, le Chevaucheur dessina quelques fleurs avec du noir sur les écailles une fois sèches. Ils étaient fin prêts à partir, pour ce qui s’avérait être le carnaval le plus important organisé à Lorgol. Du moins était-ce l’opinion de Tristan, qui y avait assisté pendant ses études à l’Académie. Ses traits soigneusement masqués sous la cape qu'il portait, il quitta le manoir sans que personne autre que sa petite complice qui l'avait métamorphosé ne le voit.
Tristan n’ôta sa cape qu’après avoir rejoint Lorgol. Ce n’était cependant plus le Marquis d’Amar, qui se promenait dans la rue à côté de son dragon rose, mais Elise, jeune femme désirant s’amuser. Oh, les chevaucheurs se questionneraient surement sur son identité, mais quelle importance ? Il assurerait l’ordre avec autant d’attention que s’il était lui-même, quoi qu’il soit peut-être moins prompt à réagir chaussé de bottes et vêtu d’une robe, mais il le tenterait malgré tout.
Spoiler:
346 mots, Tristan/Elise est dans les rues, avec Ferveur.
Les Voltigeurs
Marianne d'Orsang
Messages : 1217 J'ai : 44 ans Je suis : Voltigeuse, médecin
Feuille de personnage J'ai fait allégeance à : Ibelin officiellement, mais aussi à l'Audacia ! Mes autres visages:
Ce n'est peut être pas le déguisement le plus réaliste du Carnaval, mais vu tous les flashs de couleurs qui défilent dans ma tête, teintés d'excitation et de joie, mon griffon est aux anges. J'ai quitté la Caserne de Serre tôt dans l'après-midi avec Iode, une fois les instructions reçues : garder une attitude exemplaire, maintenir l'ordre, arrêter toute personne prise en flagrant délit... rien de très réjouissant quand on veut prendre part à la fête. Évidemment que j'interviendrai si un larcin se produisait sous mes yeux, mais croire que je vais jouer au bon petit soldat rabat-joie, c'est mal me connaître ! Je compte bien profiter des festivités avec ma chipie de filleule ! En attendant, je m'affaire à satisfaire les caprices de mon seigneur du ciel, quelque part entre Val Griffon et Lorgol.
J'accroche un dernier ruban au plumage de mon compagnon, avant de m'écarter pour évaluer le résultat. « Peux-tu étendre les ailes, histoire de voir de quoi tu as l'air ? » Iode s’exécute, étalant ses plumes au maximum. Ses plus grandes rémiges sont vivement colorées grâce à de la teinture, moins collante que la peinture. De longs rubans sont fixés aux ailes, sur le dessus de celles-ci pour ne pas entraver son vol, et tombent jusqu'au sol. Et d'un bout à l'autre de son envergure se succèdent rouge, orange, jaune... jusqu'au violet. Iode se met à piaffer et griffer le sol de ses serres. Impatience. Hâte ! Je m'esclaffe. « J'te confirme qu'au sol, tu ressembles à rien mon ami ! Et t'auras de la chance si tes rubans ne s'emmêlent pas. » Je sens Iode hésiter entre l'indignation et l'indifférence, avant de choisir la malice. D'un grand mouvement me faisant perdre l'équilibre et ébouriffant mes cheveux, il se met à décoller dans un tourbillon de plumes et de tissus.
Le temps de reprendre mes esprits, le voici à quelques dizaines de mètres, déployant son costume avec toute la fierté d'un paon. Pour la millième fois, la vision d'un-arc-en ciel s'impose à mon esprit, et je ris pour de bon. Bon, je l'admet, ton déguisement d'arc-en-ciel à de l'allure, à en faire rougir tous les perroquets de la piraterie. Je le taquine encore, mais je suis sincère. Les rubans sont d'une longueur suffisante pour laisser une jolie traînée multicolore à son passage, marquant ses vrilles et ses virages.
Si tu es satisfait, je te laisse à tes occupations, je dois m'apprêter pour la fête moi aussi, et une graine de pirate m'attend à la Taverne. L'esprit de Iode me revoie l'image du visage de Lou-Ann, puis m'entoure d'une aura d'euphorie et de remerciements, avant de m'offrir une dernière figure et de s'éloigner.
A la Taverne, c'est la frénésie des préparatifs, et je dois esquiver un petit tourbillon de rose bonbon – Lena, les bras chargés de déguisements – pour gagner la pièce où est entreposé mon costume. Une robe légère, sans fioritures, mais d'un orange soutenu. Elle ira parfaitement avec mon masque de renard, orné de quelques plumes turquoises. C'est le Carnaval des Miracles, osons les couleurs vives, parbleu ! A peine ai-je fini de me changer que la frimousse de Lou-Ann apparaît par ma porte. Ah ! Elle me fait fondre, cette petite. Je la câlinerai bien, mais elle protesterai de suite qu'elle n'est plus un bébé, du haut de ses treize ans. De toute manière, c'est une véritable boule d'énergie qui s'introduit dans la chambre, surexcitée par la soirée qui approche. Que se passera-t-il si... « Jeune fille, j'ai une surprise pour toi ! » Je sors un petit paquet bien emballé, puis je vois ses yeux s'illuminer en découvrant le petit masque, un renard assorti au mien. Effectivement, ma filleule peut se monter encore plus énergique. Prêtes toutes les deux, nous sortons dans la rue pour l'inauguration du carnaval, au bras l'une de l'autre. J'ajoute une dernière touche à son fier déguisement en piquant sur son couvre-chef une plume de mon griffon que j'avais mis de côté. « Maintenant, tu as tout le panache d'un vrai capitaine ! » Prend garde Lorgol, Lou-Ann et Marianne arrivent au Carnaval des Miracles !
Les préparatifs du Carnaval de Lorgol font monter l'excitation dans la ville depuis quelques jours. Ceux qui me connaissent savent que je ne le manque jamais et aussi que j'aime bien m'y rendre complètement méconnaissable sous mon costume. J'ai ainsi pris de longues heures à essayer de lisser ma chevelure rebelle le plus possible, à la natter avec application et à la rendre moins imposante sous ma capuche dorée. J'ai envisagé un temps d'utiliser moi-même ces teintures qui ont toujours beaucoup de succès en cette période et font marcher mon commerce encore mieux que d'habitude ; mais j'aime trop la rousseur de mes cheveux et il n'y a qu'à voir les mèches rosées de la petite Lena pour savoir que la couleur dure plus longtemps que le temps des festivités. Le mieux restait alors, à l'image de chaque année, de dissimuler la rousseur de mes boucles qui me caractérise plus qu'autre chose.
Il y a cette vieille couturière de la Ville Haute à qui j'ai rendu un service dans l'année, elle me sait friande de ce genre d'événements, alors elle m'a créé cette tenue de vert et d'or pour un prix modique. Mon visage est entièrement recouvert d'un masque aux motifs divers, mais relativement sobre comparé à ce que j'ai pu porter lors de précédentes éditions ; ma robe vert foncé est recouverte d'une cape dorée et je porte des gants assortis. Les fleurs et feuilles qui ornent à la fois le haut de ma tête et le devant de ma cape n'en sont que des imitations, elles sont faites de tissus et je suis bien satisfaite du rendu. A présent que je suis prête, je m'échappe par la sortie de mon appartement qui donne directement sur un escalier extérieur, ce qui m'évite de passer devant les retardataires de la Taverne. Freyja va probablement emmener les petites mais j'ai peu entendu Lena, dernièrement, peut-être que si se parer de rose fait partie de son quotidien, elle préfère arpenter la capitale dans un costume plus sobre.
Quoi qu'il en soit, c'est moi qui m'y promène à présent et elles sont déjà bien remplies et animées par les peuples masqués d'Arven, arborant des parures plus ou moins farfelues. Là il y a un couple, de noir et d'argent, je m'incline devant la princesse avant de reprendre mon chemin, attirée par une couleur éclatante que je connais bien. Oui, je vois ce fushia qui n'a plus de secret pour moi et qui n'est certainement pas la couleur naturelle de ce dragon. Le lien avec la vente importante de cette teinture que j'ai menée il y a peu se fait de lui-même et je me demande si cette chevaucheuse est la même personne que l'homme qui est venu m'acheter mes pots de rose. Je pouffe derrière mon masque à cette idée qui semble beaucoup plus amusante que d'en venir à la conclusion raisonnable que cette femme ait juste envoyé quelqu'un d'autre effectuer ses transactions. Malgré tout, je tiens à mon anonymat, donc je ne vais pas aller la voir – ou bien le voir? - pour savoir s'il s'agit bien d'elle... ou de lui... Enfin, vous m'avez comprise !
Imaginer le visage derrière chaque masque est très distrayant et même un peu excitant, de se dire qu'on croise de la même manière des amis et des inconnus. En ce jour, tout le monde est un camarade de fête, pour moi. Pour des raisons pratiques, je ne pourrai pas alcooliser ma soirée tout de suite, mais je n'en ai même pas envie. Je m'amuse trop à jouer un personnage que je n'ai même pas défini. Tout ce que je sais, c'est que je ne suis pas moi-même, ce qui est follement amusant.
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617 mots
Lucille s'est déguisée et se promène dans les rues en admirant les costumes des autres. Elle s'incline devant Jhali et son frère avant de se rapprocher de Tristan et Ferveur pour mieux les observer.
Bon, les supplications ne fonctionnent pas, même avec un coup de petits yeux mouillés pour les faire monter en intensité. Il va falloir trouver autre chose...
« Je suis grande maintenant ! Tu sais à quel point c'est la honte d'aller au Carnaval avec ses parents ? »
« Vous n'avez donc jamais eu mon âge ?! »
« Tu veux quand même pas que j'y aille avec Lou-Ann ! Elle va juste tout faire pour gâcher ma soirée, tu sais comment elle est ! »
« Je ne suis pas idiote, je ne vais pas me promener toute seule dans la rue et faire n'importe quoi ! Je serais avec une adulte... »
« C'est quelqu'un de sérieux, Siméane, tu le sais ! C'est pas comme si j'y allais avec Lucille... »
Cela fait peut-être deux semaines que Lena essaie de travailler sa mère pour passer enfin son premier carnaval de grande. D'accord, il faut encore un adulte pour la chaperonner, mais il y a une différence entre se faire accompagner par le médecin de la Cour d'Ibelin et... sa mère. Elle l'aime beaucoup, sa mère, ce n'est pas le soucis, mais il arrive un moment dans la vie d'une jeune fille ou traîner dans les jupons de sa mère, toute pirate et rebelle qu'elle soit, ça fait mauvais genre. Elle a onze ans et demi, tout de même ! ET DEMI ! Ca veut dire presque douze ans ! Pourquoi Lou-Ann peut-elle jouer avec des lames sur un bateau pirate et elle, elle n'est même pas autorisée à passer une seule soirée sans ses parents ? A ce moment là, elle aimerait être un peu plus avancée dans son cursus de suggestion pour glisser subtilement et magiquement à sa mère l'idée de lui faire confiance sur ce coup là. Mais elle ne l'est pas et c'est bien trop risqué, car si elle s'en rend compte, ce n'est plus une soirée mais sa vie entière, qu'elle va passer avec ses parents !
Au final, après bon nombre d'argumentations, de services rendus, de sagesse irréprochable, de notes excellentes et de léchage de bottes, Lena a obtenu gain de cause et est donc autorisée à aller au carnaval avec Siméane. La nouvelle est tombée il y a quelques jours et depuis, elle trépigne d'impatience à l'idée de cette première fête sans les parents, mais pas trop fort non plus, il faut rester une petite fille modèle jusqu'à l'événement. Elle réfléchit à son costume. C'est l'occasion de ne pas être une gueuse de taverne, pour une fois, mais elle a tellement bassiné ses parents avec cette sortie qu'elle veut faire sans eux, qu'elle n'ose pas réclamer une tenue supplémentaire. Tant pis, elle mettra le masque d'une année précédente et portera une de ses robes. De toute façon, elle ressemble déjà, à une princesse, elle n'a pas besoin d'artifices.
Enfin ça c'est ce qu'elle se disait avant de voir débarquer Siméane et son stock de costumes impressionnant. Lena passe vite sur les animaux plus ou moins gracieux, suggérant à Lou-Ann de prendre ce masque de singe horrible qui lui irait si bien, pour arriver aux masques qui sont à son goût. Ravie de ne pas porter la même chose ringarde qu'au carnaval de l'année dernière, elle enfile un masque de fée et après avoir dit au revoir à tout le monde, se dépêche de sortir avec Siméane, de peur que quelqu'un change d'avis. Alors qu'elles retrouvent Ismaïl un peu plus loin, Lena le félicite intérieurement de ne pas avoir pénétré dans la taverne, lui aussi. C'est qu'il aurait fait échouer toutes ses tentatives de liberté par sa simple présence, celui-là ! Elle espère ceci dit ne pas croiser sa famille au détour d'une ruelle, pour pouvoir profiter de la soirée jusqu'au bout.
« Bonjour Ismaïl ! Prêt à faire la fête ? »
Mi-excitée par l'ambiance et les personnes en costume, mi-pressée de s'éloigner de chez elle et de se fondre dans la foule, elle ne s'adonne pas à ses manières de princesse habituelle. Elle aura tout le temps plus tard de jouer à la noble.
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695 mots Siméane passe prendre Lena à la Taverne de la Rose. Ensuite, elles retrouvent Ismaïl dans un coin de rue.
La route entre Sombreciel et Lorgol t'a paru bien longue, mais heureusement, tu avais Ismalia a admirer pendant le trajet. Ismalia lisant, Ismalia dormant, regardant par la fenêtre. Presque quarante ans après, votre mariage est toujours intact, toujours empli d'un amour fou comme au premier jour, à la première minute, comme à l'instant où tu as posé les yeux sur elle pour la première fois. Alors oui, la route a été longue, mais finalement, elle aurait pu être bien pire si ta femme n'avait pas été présente.
Vous êtes partis quelques jours seulement après Castiel, malgré ton envie de rester chez toi à lire ou travailler. Castiel y allait après tout, et même si tu lui accordes toute la confiance du monde, tu ne peux t'empêcher de repenser à ses seize ans, à ce qui pourrait mal tourner. Il reste, quelque part, ton dernier enfant, celui à protéger plus que les autres. Le plus abîmé. Le plus précieux.
Tu es main dans la main avec Ismalia, dans les rues de Lorgol. Sa longue robe mauve t'hypnotise et tu es un peu frustré que ses beaux traits soient cachés par un masque, aussi beau soit-il. Ton masque à toi est vert il te semble, comme ta tenue. Tu aurais souhaité quelque chose de moins voyant, mais Madame avait insisté, et ce que Madame veut, Madame a. « Chérie, est-ce que les enfants seront là ? » Tu viens d’y penser, la question ne t’avait pas effleurée jusque-là. Tu serais plus que ravi de revoir ta progéniture qui te manque terriblement. Tu les revois encore, un après l’autre, apprendre à marcher ou à parler chez vous. Le souvenir te met presque la larme à l’œil. Le bruit de la rue t’empêche d’entendre la réponse de ta femme convenablement – ou serait-ce que tu deviens sourd, Maximilien ? – mais tu ne doutes pas qu’au moins un d’entre eux sera présent.
Spoiler:
316 mots. Maximilien repense à son voyage depuis Sombreciel, et demande à sa femme si leurs enfants ont prévu de finir à la fête, en marchant dans la rue main dans la main.
Le Pavillon Noir
Louis de Brunante
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Feuille de personnage J'ai fait allégeance à : Philippe Jedidiah Mes autres visages: Castiel • Octavius • Maelenn • Lionel • Matvei • Hermine
L’énergie de la Taverne le met en joie – lui autant que Aymeric, qui a réussi à lui arracher, à force de supplications calquées sur celles de ses cousines aînées, quelques heures au Carnaval des Miracles. Il se couchera tard, il sera au milieu des voleurs, mais n’est-ce pas le Carnaval ? Comment refuser ? Il est seulement dommage que comme seul atour, il ait uniquement à sa disposition les anciens masques de ses cousines (dont un de Lena, bordé de fanfreluches roses). Jusqu’à ce que Siméane arrive, à tout le moins, portant un sac bien rempli de trésors.
Aymeric regarde avec envie les masques apportés par la médecin, débordant des bras de Lena – qui ne pourra certainement pas porter un groin de cochon sur un masque de singe sur une parure de corbeau sur un visage de fée ! Idée que partage son fils, puisqu’il regarde son père, les yeux brillants, pour lui chuchoter une demande extatique : « Est-ce que je peux en avoir un ? Demande à Lena. Peut-être qu’elle dira oui, si tu demandes poliment. Le regard bleu revient sur sa cousine, à laquelle il demande avec timidité : Je peux siteplaît avoir un masque Lena ? » Un siteplaît efficace, puisque la jeune fille accepte (son cousin n’est pas une menace aussi grande que Lou-Ann) et Aymeric ne tarde pas avant d’élire un masque de perroquet, toujours autant charmé par ces oiseaux bavards et colorés que les pirates ramènent à la taverne. Louis attache le masque soigneusement, avant de continuer à s’habiller – tout de noir vêtu, à l’image de son masque d’oiseau, bien simple. Pas question de se grimer, pour le Carnaval, de se parer de ces atours élégants qu’il a abandonné à Brunante depuis bientôt un an.
Le garçon ne cesse de se regarder dans la glace, essayant diverses grimaces sous le masque aux couleurs froides. « Moi aussi je suis un oiseau. En effet, si leurs masques ne sont pas de la même famille, ils n’en restent pas moins tous deux des oiseaux. Une jolie famille, qu’ils forment là, tous les deux. Bien vu. On va éviter Marianne et Lou-Ann, pour qu’elles ne nous croquent pas tout ronds. Les yeux bleus s’écartent, se choquent autant que la petite voix. Elles feraient pas ça. »
Un éclat de rire, fort, et ils sortent tous les deux.
Les rues sont bondées, joyeuses, et il avance en tenant la main d’Aymeric, qui se cramponne à lui sans piper mot (ce qui est un miracle). Pas question de le lâcher. Ses yeux captent l’orangé soutenu de la robe de Marianne, renarde parmi la foule, et la voix d’Aymeric parvient à son oreille, pleine de gravité : « Papa. Marianne est là. Il l’a pris au sérieux, ce petit ! On va par là. Elle ne nous verra pas. » Puis, par là, il y a un petit kiosque de beignets chauds qui brûlent les doigts et parfument la rue. L’endroit parfait où se diriger.
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496 mots. Louis et Aymeric sortent de la Taverne de la Rose et se dirigent vers un kiosque de beignets, situé à l'opposé de Marianne et de Lou-Ann.
Les rues de Lorgol se confondaient dans leurs couleurs du Carnaval naissant. Ahuri et curieux comme un enfant, Neve jouait de son anonymat pour déambuler sans gêne, aviser sous les masques des visages familiers, détailler les costumes, les robes voluptueuses et les toilettes soignées. Il bouscula sans s’en rendre compte un bon nombre de saltimbanque et de déguisements haut en couleurs, s’excusant sans interrompre sa marche émerveillée. Le Carnaval, c’était la première fois qu’il l’observait de si près, qu’il se fondait dans la foule et, oserait-il le dire, qu’il y participait. Cet évènement grandiose avait toujours suscité en lui une profonde admiration. Pourtant, durant ses années à l’Académie, jamais il n’avait osé franchir le pas, descendre des toits d’où il observait les festivités en souriant, se mêler aux enfants de Lorgol. Neve ne se sentait pas appartenir à cette ville. Il avait toujours gardé ce sentiment pernicieux qu’elle ne l’avait jamais accepté, et ne le ferait jamais vraiment. À la cime des hautes tours de Lorgol, que les vols des griffons et des dragons émondaient durant le Carnaval, le jeune ansemarien avait des années durant détaillé les allers et venues des arveniens fabuleux et des masques fantasques.
Savourant cette vitalité nouvelle dans les rues de la capitale, Neve ignorait son devoir de Chevaucheur, qui était de maintenir l’ordre. Si un incident survenait, il interviendrait, mais en aucun cas il s’imaginait brimer quelque enfant de Lorgol trafiquant ses denrées ou quelques hurluberlus à l’alcool et aux galipettes trop faciles. Ces deux journées étaient destinées à la débauche et aux festivités grandioses, aux sombres commerces comme aux grandiloquences. L’une comme l’autre face du Carnaval ne pouvait fonctionner sans son alter ego. Dans sa sobre tunique noire, aux éclats orangés et vivaces, Neve s’amusait à se perdre et à se retrouver, sous le regard amusé mais attentif d’Inespéré, les mille yeux de Lorgol. Le jeune ansemarien décida de prendre de la hauteur pour observer la foule comme jadis, de son promontoire de fortune qu’étaient les toits. Se hissant agilement sur un amoncellement de tonneaux destinés à abreuver cette foule houleuse, Neve jugea que le Carnaval s’annonçait sous les meilleurs auspices. Mais à peine eut-il le temps de savourer l’aboutissement de son escalade qu’un évènement sans importance attira son attention.
En contre-bas, deux inconnus venaient tout juste de se percuter l’un l’autre avec une certaine violence, due au rythme de plus en plus fébrile de la foule. Les deux intéressés se dévisagèrent un instant, une femme et un homme, très joliment masqués et déguisés avec soin. La scène si insignifiante connotait toutefois dans cette foule constamment en mouvement, et en plissant les yeux, Neve crut reconnaître l’intéressée. Oui, dans cette robe noire si consciencieusement taillée, c’était Eo qui se joignait au Carnaval. La jeune luthière, sa jeune amie complice, dont la carrure si fine et les traits si doux auraient accroché son regard à des lieux d’ici. La belle Eo, dont la relation avec Neve oscillait entre amitié fraternelle et distance pudique. Tous deux ne correspondaient pas par lettres, mais lorsque le jeune ansemarien désirait la rencontrer, il savait parfaitement où la trouver dans la capitale des peuples libres. Il en était de même pour Eo, dont la cabane de pêcheurs de Neve était une évidence à Port-Liberté. Le jeune ansemarien n’en crut pas ses yeux de la reconnaître ici. Il se glissa au sol avec souplesse et, annonçant la couleur de son intervention en inclinant légèrement le buste, comme un saltimbanque perdu, il affirma :
– Monsieur, il n’y a que dans les contes de fées que les duchesses comme Madame sont bousculées de la sorte.
Un sourire malicieux était né sur ses lèvres, appuyant son mensonge. Mensonge par ailleurs à l’image de tous ces nez proéminents qui parcouraient la foule.
– Mais pas d’inquiétude, les années de geôle se purgent avec hâte pour ce genre d’incident, ajouta-t-il en glissant un clin d’œil discret à Eo, espérant qu’elle l’avait reconnu.
Spoiler:
655 mots. Neve observe la foule du haut d'une pile de tonneaux, avant de reconnaître Eo sous son masque. Il l'aborde en faisant croise à son interlocuteur, Sigmar, qu'elle est une duchesse.
De loups somptueux aux magnifiques robes, l'heure du carnaval des miracles était venu. Cette période de l'année aussi folle que puisse être une foule désinhibée des codes sociaux. J'avais toujours aimé me rendre à cette fête, et ce, depuis ma première année d'études. Je me souviens encore de la première impression que m'avait laissé cette ambiance bigarrée, festive, qui m'avait tant marquée ; de cette union rare et libre entre riches et pauvres, pauvres et riches, le temps de quelques jours. Depuis, je me devais d'y participer et parfois même, de compter ma famille parmi les convives présents. Mais depuis mon entrée chez les Voltigeurs, l'ambiance me semblait emprunte d'un air différent, et cette année ne faisait, hélas, exception. Peut-être était-ce à cause de nos ordres ? Je puis le supposer. En effet, nous devions scruter les fêtards attentivement, à la recherche du moindre geste suspect, prêt à agir à moindre altercation, au moindre larcin. Mais soit ! Je n'allais certainement pas laisser ces directives gâcher la fête. Aussi, je préparais méticuleusement mon costume afin de passer inaperçu.
-Qu'en pense tu ?
De son regard doré, Quartz observait attentivement mes atours : une longue robe blanche de mariée. Il est bien saugrenu de demander conseils en matière de mode à son griffon, voir même paraître pour une mauvaise idée. Surtout que j'ignorais totalement les critères de beauté des griffons, et sa réaction positive à chaque essai ne m'aidait guère à vrai dire mais je n'avais personne sous la main à qui je pouvais, ou voulais, demander un tel service. Eh oui, tout le monde, ou presque, était déjà parti pour la fête. Moi pendant ce temps, je cherchais toujours quoi me mettre au milieu d'une pile colorée de vêtements achetés pour l'occasion. Finalement, la robe ne me convint pas. Je l'échangeais alors pour un,e plus courte, aux losanges bigarrés avec une sorte de corset noir...que jamais je n'aurais porté en tant normal mais qui allait de pair avec le ton de la fête. Légère, d'excellente facture, elle n'était affligée, contrairement à la robe de moariée, d'une ces affreuses baleines rigides. C'est sur cette dernière que je portais mon choix, il ne restais dés lors, plus que la touche finale : le masque. J'optai pour un loup noir aux bordures dorées, sobre et simple. Ceci fait, j'étais fin prête pour le Carnaval.
Je montai sur le dos de Quartz. Ça faisait déjà un bon moment qu'il m'attendait dans son « costume » : j'avais jeté sur lui quelques poignées de pigment sur son plumage blanc. Bien que le résultat fut résolument anarchique, il en ressortait tout de même une curieuse harmonie. Depuis combien de temps le ciel de Lorgol n'avait-il connu de griffons perroquets ?
Il me laissait dans un coin avant de repartir, trop heureux de pouvoir pavaner ses couleurs criantes. Quant à moi, je partais faire la f...patrouiller ! Hélas, il fallu que je trébuche sur une personne.
Spoiler:
517 mots. Aurore marche parmi la foule et trébuche sur un individu. Quartz fait des rondes dans le ciel non loin.
La Noblesse
Castiel de Sombreflamme
Messages : 2436 J'ai : 26 ans Je suis : duc décadent de Sombreciel et mage de l'Été amateur d'explosions
Feuille de personnage J'ai fait allégeance à : Sombreciel et à l'empire d'Ibélène. Mes autres visages: Louis • Octavius • Maelenn • Lionel • Matvei • Hermine
Tu n’as pas tardé à t’habiller, une fois les quelques préparatifs nécessaires à une soirée passée avec une pleine paix d’esprit complétés. Il faut dire que depuis l’annonce du Carnaval, tu as planifié ton costume avec soin ! C’est une occasion à ne pas manquer, toi qui t’es tenu à l’écart de bien des festivités pendant tes années de sevrage, et tu as l’intention de rattraper ce temps perdu. Oh, en toute responsabilité, évidemment ! Tu n’as pas l’intention de te perdre dans la ville, cette fois-ci, et si tu désires ramener quelconque dame ou damoiseau à ta tour, tu devras avoir l’esprit assez alerte pour te souvenir de chaque piège posé ça et là. Tes cheveux sont soigneusement léchés et ton masque attaché, touche finale à laquelle tu adresses un sourire satisfait dans le miroir avant de quitter la tour de Sombreflamme – et son odeur piquante de colle – pour les rues de la cité libre.
Ce soir, tu es Erelf.
À ta main une bouteille d’un excellent vin lagran, à ta ceinture pend un globe d’épais verre et de cuivre, et le demi-masque joufflu aux joues rougies et au nez proéminent du buveur invétéré transforme ton visage en celui du dieu qui te protège, accompagnant tes pas et chaque décision de ta vie. Le manteau est riche, sur les vêtements brodés et colorés, les bottes hautes, et les éclats de ceux que tu croises sur les routes de la Ville Haute. Le costume est reconnu et tu gratifies de tout autant de compliment ceux que tu croises et que tu admires. Nobles d’un soir, fous de la rue, dieux empruntés et inventés, tout Lorgol est en fête. Une Mirta, aussi nue que la déesse et tout autant couronnée de lierre et de roses, se pend à ton cou pour te voler un baiser, qu’elle accompagne de quelques mots : « Une bénédiction contre la vôtre, mon frère », avant de continuer sa ronde à travers les badauds, s’enfonçant vers la Ville Basse. Tu te sens déjà ivre, déjà envoûté, les lèvres chaudes de ce baiser inattendu, et lorsqu’un bras attrape le tien pour faire une ronde, tu le fais volontiers, venant ensuite prendre celui d’une dame vêtue d’écailles vertes et de cuir sobre. À peine quelques tours, au son de la musique, jusqu’à ce que celle-ci s’éloigne. Tu dois poursuivre ton chemin, la fête t’appelle, l’ivresse chante déjà à tes oreilles. « J’espère que vous délaissez la fête uniquement pour mieux y revenir, Dame Vipère. » Un sourire et tu déposes un baiser sur sa main, la laissant ensuite aller pour mieux te diriger vers la Ville Basse. Déjà tu entends les éclats des fêtards attroupés devant une représentation théâtrale qui risquerait bien de te choquer, si tu n’étais pas d’humeur aussi heureuse (ils ont pris un enfant, pour te caricaturer). Tu n’en as cure. Ce soir, tu veux t’amuser.
Spoiler:
481 mots. Castiel est déguisé en Erelf l’Opulent; il effectue une courte ronde avec Aelis, puis rejoint la limite de la Ville Basse, où s’exhibe la caricature de théâtre des régnants d’Arven.
Le Carnaval reste dans mes souvenirs d'étudiante comme la fête la plus folle et la plus débridée qu'il puisse exister sur les terres d'Arven. Extravagances colorées, excès en tout genre, spectacles hilarants, kiosques à gourmandises, tout est là pour une orgie de festivités. Après la désastreuse fête d'anniversaire de la jeune Impératrice, voir faës, ibéens, savants, mages, voleurs, pirates anonymes derrière leurs masques qui tous et toutes participent à l'animation dans les rues est rassurant. Griffons et dragons semblent se partager le ciel et pareront certainement aux éventuels débordements.
Revenir à Lorgol est toujours une joie pour moi parce que j'y retrouve mes amis, mais cette fois j'y reviens en tant que compagne d'Ismaïl, et c'est à la fois étrange et agréable. Nous avons une autre raison de nous réjouir, si pendant toutes nos années d'amitié, de visites ponctuelles, de courriers, je n'ai cessé de l'encourager à limiter sa consommation d'alcool, j'ai pu constater qu'il faisait de gros efforts pour y parvenir pendant notre séjour à Ibelin. Grâce à mon amie Lucille et à ses potions miracles, j'ai pu l'aider à passer le cap difficile de la désintoxication. Même si je suis tout à fait consciente qu'il y aura des rechutes, je pense qu'il a compris que je lui en pardonnerai quelques-unes, mais je ne supporterai pas de le voir se détruire …
Venir au Carnaval est un défi de taille, car les tentations seront nombreuses, mais je compte sur la présence d'un deuxième chaperon, pour qui je suis certaine qu'Ismaïl aura à coeur de respecter ses résolutions, car il l'aime trop pour la décevoir : Lena. C'est pour elle, pour les enfants de la Taverne de la Rose, que nous transportons ce grand sac rempli de masques, et déguisements variés. J'espère que chacun d'entre eux y trouvera son bonheur. Je me doute que Lena a du longuement insister auprès de sa mère pour qu'elle accepte de me la confier pour la soirée. Je ne suis pas de la famille, et même si elle me connaît un peu, si elle m'a vue à l'oeuvre que ce soit sur l'Audacia ou à la taverne, je ne suis pas aussi proche d'elle que Marianne, ou bien Grâce. Mais je veillerai sur Lena comme si elle était ma fille. C'est d'ailleurs ce que je promets en serrant dans ma main celle de la petite fée toute de rose vêtue, et en l'entraînant vers la rue bigarrée.
- Allons-y, ma fée jolie, que la fête commence ! Nous rejoignons Ismaïl, et nous laissons porter par le flot joyeux et bruyant de la foule multicolore. Soudain sous un porche, des éclairs de lumière attirent mon regard :
- Regardez des cracheurs de feu ! Approchons-nous ! Mais pas trop près … J'entraîne mes deux compagnons vers la petite scène dressée devant un estaminet. Le torse nu, bariolé d'inscriptions mystérieuses, deux hommes se jouent des flammes et font sensation en vomissant des torrents de feu, pendant qu'un troisième rythme leurs exploits en tapant sur une caisse de bois avec des baguettes. Machinalement je vérifie que mon sac à malices est bien là, gonflé du nécessaire pour panser, désinfecter, et même suturer d'éventuels bobos. Que voulez-vous, je suis médecin, même affublée de cette robe exubérante de froufrous, camaïeu étonnant de prune et d'or, assortie au masque qui me dissimule le visage, et aux plumes égarées dans mes cheveux … J'aurais peut-être du me travestir en Callia, la guérisseuse …
Spoiler:
572 Mots Siméane emmène Lena, elles rejoignent Ismaïl et assistent au spectacle de cracheurs de feu.
J'émerge de ma discrète encoignure dès que mes deux donzelles déboulent dans la ruelle, la main dans la main. Joli tableau que voilà. Lena, gracieux bonbon rose sautillant comme une puce d'eau, et ma Samy, somptueuse et élégante, vêtue de safran et d'aubergine. Je suis un rustaud, un pignouf, mais mon cœur se gonfle d'allégresse. Les sentiments ne sont pas l'apanage des nantis, heureusement. Même les pirates ont droit à une once de bonheur. Et je souffre suffisamment pour mériter la mienne, car je suis le seul à savoir ce qu'endurent mes tripes, privées de leur venin au parfum épicé de canne à sucre. Je bouscule un arlequin, contourne une girafe, évite un crapaud jouant du tambourin, et je m'agenouille devant Lena la crevette, tout en m'accrochant d'une main à la gambette de mon toubib. Elle s'est allongée, la musaraigne, elle a pris une poignée de centimètres depuis notre dernière rencontre, mais je ne vais pas certainement pas le lui dire, je préfère la taquiner gentiment.
- Eh bien, tu n'as même pas grandi, depuis tout ce temps ! Et tu as mis un masque de fée, pas celui de singe que j'avais choisi rien que pour toi ! Il t'aurait pourtant été comme un gant, du moins si on peut utiliser cette expression pour un visage ! Mais ce n'est pas grave, tu es quand-même très jolie en fée. Je lui adresse un sourire et un clin d’œil complice, en espérant qu'elle les distinguera par les orifices de mon masque de polichinelle. J'ignore si elle saisira l'importance de mes propos, mais je chuchote encore. Tu sais, je suis toujours gentil maintenant. Je ne me bats plus jamais. Mais ne dis quand-même pas à ta mère que j'étais là, il lui faudra du temps pour remarquer à quel point j'ai changé !
En route. C'est la foule bruyante et dissipée qui mène la danse et gère notre marche. Trois pas à gauche, deux pas à droite. Il nous faudra des heures pour profiter de tout le spectacle. J'ignore si Lena a une heure imposée pour rentrer à l'auberge, mais j'évite le sujet, il est beaucoup trop tôt pour se tracasser. Et sans doute Siméane connaît-elle la réponse à cette question.
Ma compagne nous attire soudain dans une direction précise, là où retentissent des rires et des exclamations, méli-mélo d'admiration et d'angoisse contenue. Entre deux escogriffes coiffés d'improbables galurins, j'aperçois tout-à-coup deux cracheurs de feu, expectorant vers le ciel d'immenses flammes vives et chatoyantes. Derrière eux, les façades s'en trouvent métamorphosées en un décor changeant de zébrures orangées et violettes. Il y a foule autour de ces deux artistes, et je hisse Lena sur mes épaules afin qu'elle ne rate rien de l'exhibition. Du coin de l’œil, j'observe furtivement ma Samy, qui s'assure discrètement que la petite trousse qui l'accompagne partout contient bien ses principaux accessoires thérapeutiques. Elle est toubib jusqu'au bout des ongles, ma tendre amie. Je prends sa main dans l'une des miennes, et, de l'autre, je m'efforce de maintenir notre crevette haut perchée. J'entends grogner dans mon dos, sans doute obstruons-nous la vue de l'un ou l'autre zigoto, mais je n'en ai rien à cirer, ils n'ont qu'à se déplacer un brin s'ils veulent mieux voir. En catimini, je porte à ma bouche les doigts de Siméane et je les embrasse furtivement, puis je me tords le cou afin d'observer notre petite fée-princesse.
- Ça te plaît, moussaillon ? Baisse la tête s'ils envoient des flammes par ici, tu risquerais d'avoir un incendie dans ta tignasse ! Il n'y a aucun danger, bien entendu, mais j'adore l'asticoter, notre grenouille.
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607 mots - Lena, Siméane et Ismaïl assistent à un spectacle de cracheurs de feu.
De longues minutes durant, ses doigts avaient minutieusement confectionné ce nœud, vague souvenir d’une enfance passée les pieds dans l’eau, pour qu’il soit d’une symétrie et d’une efficacité parfaites. Une fois satisfait, il enfila le manteau posé non loin de lui, scrutant rapidement que les broderies ne filaient pas et qu’aucune tache ne s’était malicieusement déposée sur le précieux tissu. Mais le tout était parfait, témoignant de l’entretien minutieux que leur accordait de leur propriétaire : il ne boutonna pas complètement son long habit, laissant dépasser l’immaculé jabot de sa chemise, et glissa quelques pièces dans l’une des poches intérieures. Un long manteau pourpre aux broderies argentées, un loup aux mêmes couleurs qui descendaient sur ses la moitié de ses joues et même, pour l’occasion aucun chapeau : sa tenue était certes identique d’année en année, mais il l’appréciait beaucoup et n’en possédait qu’une seule qui était réellement adéquate. Il n’était qu’un professeur qui n’avait aucun rôle à jouer, hormis le sien ; il pouvait se masquer, mais ne voyait pas l’intérêt de se cacher. Citalphe Brusquevire n’était personne de bien important au point de vouloir se couvrir d’un parfait anonymat durant le Carnaval des Miracles. Dans les couloirs de l’Académie, les rumeurs de quelques élèves lui parvinrent et le firent sourire. Les enfants étaient excités par les évènements de la capitale, nombre d’entre eux les vivant pour la première fois : et ils allaient de leurs expectatives sur la présence de tel ou tel noble du continent, allant jusqu’à citer des noms tels que la jeune impératrice Chimène de Faërie et exagérant sur la couleur ou la forme de leurs atours. Souriant, le professeur se dirigeait donc vers les rues animées. Si les Voleurs n’avaient pas encore lancé les festivités, les Arveniens présents, eux, ne les avaient pas attendus : et déjà les forains commençaient à offrir leurs spectacles à qui souhaitaient en profiter. De toute part, ils hélaient les passants, jusqu’à les prendre par la main pour les amener à participer à leurs ménageries et leurs artifices. Citalphe vit plus loin une femme entraînée par un colosse vers ses étales qui ne laissaient pas deviner l’activité proposée. Si c’était bien une femme, car nombre des déguisés s’était amusé à se travestir, à même titre que des roturiers certainement devenus nobles, ou inversement. Dans tous les cas, elle semblait se prendre au jeu, et cela intrigua le professeur qui se rapprocha pour observer. Il n’en profita pas longtemps, sentant soudain que l’on trébuchait sur son pied. Par chance cela fut dans une configuration assez propice à ce que le professeur rattrapât in extremis la jeune femme, lui évitant ainsi une chute dans une foule qui se densifiait toujours plus ce qui, en plus du ridicule, pouvait s’avérer problématique.
« Enchanté, » déclara-t-il en la relevant.
Il s’assura rapidement que la jeune femme à la tenue aux éléments disparates soit bien redressée et bien posée sur ses deux, se sentant plutôt fier d’avoir réussi à la retenir.
« Faites attention à votre robe, il serait bien dommage de l’abîmer et d’ainsi gâcher la fête – vous n’aurez pas toujours l’opportunité d’être rattrapée par un galant homme. Profitez bien du Carnaval. »
Citalphe la salua d’une révérence, exagérément théâtrale pour arracher un sourire à son interlocutrice, puis il se mêla à la foule et disparut du champ de vision de la jeune femme dont il ne voulait pas déranger plus longtemps la soirée.
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571 mots. Citalphe vient de l'Académie et observe un stand. Il rattrape Aurore qui trébuche sur lui avant de repartir flâner dans la la ville.
Ce soir, c'est le grand bal. Mets du fard sur tes idées pâles. On va faire tanguer les étoiles. Bien plus haut.
Un masque noir avec des plumes sur le visage orné d’une araignée sur le côté, une robe de bal assortit. Le masque cache une partie de mon visage, mon sourire et mes yeux vont me trahir. Je ne cherche pas réellement à me cacher juste admirer, observer les décorations sur les gondoles, profiter de la fête, faire de nouvelles rencontres. J’arpente les rues de Lorgol, car ce soir tout est permis. Le Carnaval est l’endroit où les secrets inavouables peuvent être avoués. Cette période de l’année me rend nostalgique. Elle me rappelle Sombreciel, Euphoria et son atmosphère chargée de luxure et de dépravation. Je ne peux rater cet événement à Lorgol, ne serait-ce que pour admirer les sublimes parures des autres Dames qui oseront franchir toutes leurs limites.
La Cour des Miracles, un lieu que j’évite sans l’éviter, c’est le domaine de Mélusine et surtout Arsène y est. En cet instant, j’ai une pensée pour lui, que fait-il en ces festivités folles ? Je n’ai jamais osé le regarder dans les yeux, je le surveille toujours de loin constatant qu’il est en bonne santé et qu’il est heureux, ça me suffit. En me baladant dans les rues de Lorgol, je croise le couple que forme Jhali et son frère, je les salue d'un signe de tête anodin. Je ne suis pas certaine que derrière ce masque se cache l'écoutante des assassins à l'aspect des poisons, ses cheveux à la couleur de feu me font quand même penser que je n'ai pas totalement tord...Je ne la dérange pas, après tout, aujourd’hui nous sommes qui l’on veut et sans sa robe traditionnelle pourpre, ce soir elle n’est plus une assassin, ce soir elle est la cavalière de l’homme à qui elle tient le bras, ce soir elle est qui elle veut.
Me mêlant à la foule, marchant tranquillement, je profite de l’ambiance de fête qui règne dans Lorgol. Je salue les passants ici et là, hochant la tête telle une marionnette désarticulée, je ne regarde personne et tout le monde à la fois. Mon regard accroche une demoiselle, mes mots volent en sa direction : « Très joli masque » lançais-je. Nous avions toutes deux opté pour des loups noirs, je ne pouvais qu'apprécier. Je lui souris tout en baissant la tête gracieusement.
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405 mots - Mélisende vêtue de noir avec un masque à plumes arpente les rues de Lorgol, elle salut Jhali qu’elle pense avoir reconnu et s’adresse à Aurore - après l’intervention de Citalphe - en la complimentant sur son masque. Compliment sincère. Elle ignore que Maximilien et Ismalia sont en ville.
Comment ? Ma marraine est depuis quinze minutes entre nos murs et personne ne m'a prévenue ! Par toutes les catins des ports, c'est inacceptable ! Décidément, cette taverne est à vau l'eau ! Enfin, ne le répétez pas à maman... À peine informée, je bondis dans l'escalier, déjà prête de pied en cape. Pour moi, nuls jupons ni simagrées et faire un choix n'a pas été une mince affaire. Faire le carnaval sans déguisement était inenvisageable, me résoudre à porter ces horreurs à dentelles plus encore. Finalement, c'est en gentilhomme que je me suis vêtue, culotte et veste de velours noire. J'ai bandé ma poitrine comme j'ai pris coutume de le faire à bord – je vous assure que briquer le pont peut vite devenir une torture sans cette précaution ! – et rassemblé mes mèches rousses sous un tricorne flambant neuf. Il ne me manque qu'un masque et alors je doute que quiconque pourra deviner que je suis fille sous mes guêtres. J'esquive Lena et ses masques ridicules, sans même lui botter le cul d'un coup bien senti – ce doit être le carnaval qui me rend magnanime. Bon, c'est aussi que je ne voudrais pas écoper d'une remontrance, pas maintenant ! Ce soir, c'est fête et j'ai bien trop à faire pour me préoccuper de cette princesse ridicule. Ce soir, je m'en vais dans les rues de Lorgol, accompagnée de ma marraine. Je glisse devant sa porte dans un dérapage parfaitement contrôlé – croyez moi, le pont de l'Audacia est bien plus ciré et glissant que ce parquet grinçant ! Et me recomposant un visage bien plus neutre, presque indifférent, je passe la tête par le chambranle. Elle est là, effectivement, dans une robe qui m'fait un peu penser à un soleil couchant. Et je dois bien reconnaître qu'elle est belle, habillée comme ça. Mais avant que j'ai pu ouvrir le bec, elle m'accueille avec entre les mains, le plus beau des masques et orne mon beau chapeau d'une plume magnifique. Parbleu, nous allons faire un joli couple de renards ! Les yeux pétillants, je lui prends le bras tel le gentilhomme que je suis ce soir et nous sortons flâner par les rues. Ce Carnaval promet d'être aussi grandiose qu'un abordage !
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372 mots Déguisée en petit gentilhomme, Lou-Ann sort dans les rues au bras de Marianne, toutes deux affublées de masques de renards.
Hier la fleur a éclot, ce matin l’oiseau a chanté, ce soir le carnaval commence. Il y a certains signes qui ne trompent pas, le printemps est là, bien installé. Et si les senteur vernales et les trilles joyeux sont agréables au nez et aux oreilles ce sont là de bien tristes plaisirs à coté du carnaval des miracles. Deux jours insensés de fête, de défilé, de spectacles incessants, de surprises, de beuverie,de musique et de tellement plus encore. Partout autour de moi, les préparatifs colorent et égayent la grande cité de Lorgol, teintes criardes et chamarrées, tintamarres mélodieux, cris et rires partout. Mille effluves et parfums emplissent l’air, charriés par un vent encore frais. Une foule endiablée et polychrome parcourt les rues comme un fleuve insensé et délirant et je souris sous mon stoïque masque doré. Les vraies festivités n’ont même pas encore commencé. Je repense à mes propres préparatifs et aux airs affolés de Sigismer, mon intendant, quand je lui ai confié mes projets extravagants.
Je n’ai, hélas, pu assister à la dernière occurrence du carnaval et je compte bien me rattraper en profitant de tout ce qu’il a à m’offrir. Ce n’est pas qu’une distraction, une fête… Attention, je ne cherche pas là à gâcher le plaisir que toute cette effervescence peut procurer, moi même j’en suis ô combien friand. Mais, il y a tellement plus, demandez aux voleurs ce qu’ils en pensent, demandez à ce mari volage ce qu’il en pense, à ce faussaire talentueux, à cette gueuse aux atours de reine, à cette jeune fée tout en rose… Le carnaval des miracles a quelque chose d’unique, un parfum d’infini, de liberté, pendant ces deux jours, dans l’anonymat des masques, tout devient possible. Tant que vous ne vous révélez pas, vous êtes qui vous voulez être, faites ce que vous voulez. Les intrigues se nouent, complots et farces, amours sans lendemain, corps sans noms qui s’enlacent, amitiés et haines éphémères… Des objets disparaissent, des effets personnels changent de propriétaires, des mains se serrent, des transactions inimaginables ont lieu un peu partout. Chacun y trouve son compte, liberté, exutoire, audace, émulation... Lorgol devient une vitrine vivante où l’on s’exhibe, caché et anonyme, à la vue de tous. Quelle meilleure occasion pour démontrer mon talent ? J’ai là plusieurs milliers de spectateurs plein de fougue et d’envie et je ne compte pas les décevoir.
Je déambule encore un moment dans les rues puis, avisant le soleil qui décline vers l’horizon, je rejoins la tour de Séverac où je dépose précieusement mon second costume, plus sombre, plus sophistiqué, quelques affaires et trois fois rien d’inventions de réserve. J’installe également quelques pièges retors, ma sœur est membre de la cour mais sait on jamais. Puis, rassuré, je prends le temps, un court instant, de regarder par la fenêtre le ciel s’enflammer. L’heure arrive, j’espère que les valets de Sigismer ont bien suivi mes instructions et qu’ils ont fait preuve de diligence et d’application. Ô comme j’ai hâte, qu’ils voient tous, en dénouement, le fruit éblouissant de mon génie, sans savoir qui se cache derrière. Jamais le carnaval n’aura aussi bien porté son nom, je vais leur offrir un miracle.
Mais le temps n’est pas encore venu et je compte bien m’amuser et profiter pleinement du carnaval d’ici là. Je redescends dans la rue et me mêle à la foule tapageuse et euphorique pour attendre le coup d’envoi officiel des festivités.
Spoiler:
565 mots. Melbren se promène dans les rues et croise Lena toute vêtue de rose avant de rejoindre la tour de Séverac pour y déposer des affaires puis retourne se mêler à la foule en attendant le coup d'envoi.
La Cour des Miracles • Admin
Mélusine de Séverac
Messages : 5858 J'ai : 34 ans Je suis : marquise de Sinsarelle, dame de Séverac, Voleuse de la Cour des Miracles
Feuille de personnage J'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles Mes autres visages: Quitterie ♦ Ljöta ♦ Rejwaïde ♦ Faustine ♦ Pénélope ♦ Shéhérazade ♦ Chasteté
Dans les rues, les cortèges s’assemblent et se séparent, divergent et se rejoignent : le Carnaval va commencer, les masques sont de sortie. A la Cour des Miracles, l’effervescence règne : les pavés résonnent des derniers accords, les consignes sont données – et j’ai une mission à remplir qui ne réjouit guère mon cœur. Mais allons, nous verrons ; ce soir, je veux briller de mille feux, étinceler et me fondre dans la foule. Et pour cette fois, je laisse de côté les très révélateurs vêtements cielsombrois de côté. Cette fois, je serai erebienne, dans la splendeur de ces tenues du désert qui savent parer une femme sans la dévoiler vraiment.
De mon palais de Sinsarelle, j’ai fait venir une couturière expérimentée, une joaillière adroite, et tous les tissus, pierres et accessoires que les chariots pouvaient porter. Ma Tour à Lorgol s’est changée en friperie géante et j’ai passé les deux dernières semaines à me faire confectionner trois habits de fête, assortis de trois masques travaillés. Une robe couleur de lune pour ce premier soir : l’éclat argenté des astres de la nuit étincellent de perles fines. Le bleu sombre est celui de l’océan lorsque Alder, la lune du Savoir, vient s’y plonger ; le rose sombre est celui des nuages lorsque Aura, la lune de la Magie, caresse le soleil en se couchant.
Le départ abrupt de Hiémain pour Sylvamir me laisse un goût d’inachevé ; peut-être la soirée saura-t-elle me distraire. Coiffant mon masque ailé, de ces phalènes éphémères qui ne vivent qu’une journée et ne connaissant aucune nuit, je me glisse dans les rues de la capitale, prête à me laisser emporter par la foule. Je ne sais pas où est Mélisende, j’ignore si le reste de notre famille sera là ; je veux simplement me détendre, et m’amuser.
Spoiler:
305 mots. - Mélusine regrette de se rendre seule au Carnaval suite au départ de Hiémain. - Elle se mêle à la foule dans les rues. - Elle ne sait pas si sa famille est là.
Dernière édition par Mélusine de Séverac le Dim 14 Fév 2016 - 23:13, édité 1 fois
PNJ • Admin
Le Destin
Messages : 1321 J'ai : un âge au dessus de toute raison.
Le premier feu d'artifices est tiré et illumine la nuit. Cela fait quelques heures à présent que les participants se réjouissent sur les pavés, dans les gondoles, ici et là entre la Ville Haute et la Ville Basse, profitant des étals, des bateleurs, des vendeurs à la sauvette. Les cortèges se font et se défont, au gré des virages et des farandoles, les groupes se séparent, d'autres se forment.
Des couples se forment, se quittent, se retrouvent ; les alcôves des auberges et les salons privés des tours de la noblesse hébergent nombre de coupables étreintes. Des bourses dodues changent de mains, soit dans une transaction très honorable, soit sous les doigts agiles d’un tire-laine adroit. De très respectables complots échouent lamentablement : ainsi, la tour de Sombreflamme n’a pas livré son précieux trésor, mais moult voleurs en sont sortis passablement amochés. D’autres sombres dessins, hélas, ont été accomplis ; et de bien basses tractations ont porté leurs fruits…
Dans la foule, une femme s’exclame que son enfant a disparu. D’autres renchérissent – la nouvelle court de cotillon en domino, et rapidement c’est tout la foule présente dans le quartier du port pirate qui réalise, choquée, l’incroyable réalité. Dans le bruit, dans la fête, dans la cohue – quantité d’enfants a disparu. Où sont-ils, que font-ils ? Nul ne sait le dire, et surtout pas celui qui les a pris…
Comment les retrouver, sous les robes à volants et les habits chamarrés ? Comment savoir à qui faire confiance, à qui se fier ? Trouvez vos alliés, et venez en aide aux infortunés.
Le Destin invite les enfants de l’assemblée à consulter leurs MP…
Deuxième Tour
Consignes
IRL : du lundi 15/02 au dimanche 21/02. IRP : dans la nuit du 29 au 30 mars, entre le jour 1 et le jour 2 du Carnaval.
• Lou-Ann et Lena : vous avez été capturées, vous et quelques jeunes enfants et adolescents. Le Destin vous a donné des éléments sur votre lieu de captivité...
• Mélisende, Marianne, Grâce, Louis, Freyja, Alméïde, Ismaïl et Siméane : Arsène, Aymeric, Qasim, Lou-Ann, Lena, Lucy et Leo font partie des portés disparus. Trouvez des alliés pour vous aider à les chercher, des amis pouvant vous apporter leur aide et leur soutien !
• Les forces de l'ordre(Chevaucheurs et Voltigeurs) : il faut retrouver les petits ! Personne ne se souvient du dernier moment où ils ont été vus, comme si... comme si la magie était à l'oeuvre. Investiguez, et surveillez votre boîte à MP, le Destin vous aiguillera...
• Chaque RP devra compter moins de 700 mots : indiquez le nombre de mots + un résumé de vos actions sous spoiler à la fin de votre message.