AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Les Savants
Les Savants
Liry Mac Lir
Liry Mac Lir

Messages : 703
J'ai : 24 ans
Je suis : cartographe sur le Borée

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Pénélope de Bellancre
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Lancelot l'Adroit, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts EmptyJeu 26 Juil 2018 - 5:46


Livre III, Chapitre 4 • La Légion des Oubliés
Merle Consent & Liry Mac Lir

La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts

Où Liry appréhende les jeteurs de sorts



• Date : 20 juin 1003
• Météo (optionnel) : Il fait nuit, température agréable
• Statut du RP : Privé
• Résumé : De retour de son aventure en Outrevent, Liry reste bête d'avoir perdu la fiole, le seul objet de valeur du Manoir de la Rose.  Dépitée, elle se met en tête de retrouver Merle qui est très certainement responsable du fait qu'elle a été possédée et elle compte bien lui tirer les vers du nez avant de le faire payer cet outrage!
• Recensement :
Code:
• [b]20 juin 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3978-la-vengeance-est-un-plat-qui-se-mange-avec-les-doigts]La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts[/url] - [i]Merle Consent & Liry Mac Lir[/i]
De retour de son aventure en Outrevent, Liry reste bête d'avoir perdu la fiole, le seul objet de valeur du Manoir de la Rose.  Dépitée, elle se met en tête de retrouver Merle qui est très certainement responsable du fait qu'elle a été possédée et elle compte bien lui tirer les vers du nez avant de le faire payer cet outrage!

Revenir en haut Aller en bas
Les Savants
Les Savants
Liry Mac Lir
Liry Mac Lir

Messages : 703
J'ai : 24 ans
Je suis : cartographe sur le Borée

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Pénélope de Bellancre
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Lancelot l'Adroit, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts EmptyJeu 26 Juil 2018 - 5:48

Le retour à Lorgol s'est passé sans trop d'anicroches, fort heureusement pour toi.  Fatiguée du voyage pour une étrange raison, toi qui es habituée aux longs périples en mer, tu as dormi pendant deux jours entiers avant de te réveiller enfin, en pleine possession de tes moyens, comme si tu te relevais d'une sieste.  Tu n'as pas pu ramener rien d'intéressant à Penny, seulement quelques cailloux, choisis avec soin pour leur forme et pour lui montrer aussi que tu n'as vraiment rien trouvé.  Sauf la fiole.  Qu'on s'est dépêchée de te retirer, alors que c'était ton butin.  Outre toi, personne n'avait eu le courage de la prendre.  Heureusement, c'est Rackham qui l'a prise avec lui et ton indignation est légèrement moins forte que si ça avait été le gros musclé que tu as croisé dans les ruines.  Un cousin vaut mieux qu'un inconnu, même si tu avais été déçue de ne pas avoir le plaisir de la remettre toi-même à Pénélope qui l'aurait certainement mis en lieu sûr.  Quand tu récupères des objets de valeurs pour ta sœur, tu peux être certaine de ne jamais les revoir.  Comme pour le Sablier que tu as trouvé.  Il vaut certainement une fortune, mais tu ne l'as pas revu depuis que vous l'avez ramené sur Lorgol.  Tu n'as même pas pu au moins prendre une des pierres précieuses qui le décorait en paiement, rien.  Pourtant, sans toi, ils ne l'auraient jamais trouvé ce machin!  Pfff.  Au moins, tu as la satisfaction de pouvoir porter autour du coup une écaille de dragon d'or.  Parfois, dans l'espoir d'en trouver d'autres, tu oses aller te promener sur les quais près du point d'amarre de l'Égide.  Tu en profites pour saluer sa figure de proue.  Et parfois, tu espères croiser Justice.  Il est un peu bougon ce dragon, mais il te plaît bien.

Tu as donc eu une certaine compensation pour le sablier.  Pas vraiment ce que tu voulais, mais c'était mieux que rien.  Là, pour cette fiole, on t'a complètement flouée et tu dois demander réparation.  Et la première chose à faire, c'est retrouver l'homme que tu as apparemment attaqué sauvagement quand il te l'a prise des mains.  Tu ne t'en souviens pas, on te l'a raconté, mais clairement, si ce n'avait été de lui, elle serait en possession de ta grande sœur et elle t'aurait fait son éloge en posant un regard fier sur toi.  Mais non!  Il a tout gâché et voilà que tu es rentrée les mains vides!  Penny n'a rien dit, bien  sûr, elle est trop bonne pour ça, mais tu es persuadée de la déception qu'elle a dû ressentir à cause de toi et tu ne pourras t'en remettre aisément et encore moins sans demander réparation.

Plus facile à dire qu'à faire.

De retour à la Taverne de la Rose où tu as retrouvé la meilleure nourriture de tout le continent avec délice, tu as longtemps hésité, une fois réveillée bien sûr, sur la manière de procéder pour retrouver l'homme.  Si ça se trouve, ce n'est même pas un Lorgois.  Puis tu as songé qu'en tant que cartographe, il serait rapide de faire le tour des canaux de la Ville Basse et plus tard tu le poursuivrais dans le reste de Faërie, quand l'occasion se présentera d'y retourner.  Le plan est parfait et rapidement élaboré et c'est donc munie d'une carte pour marquer les endroits que tu auras fouillé que tu es sortie ce matin-là, après des jours de préparation.  Tu sauras le reconnaître, il t'a jeté un sort en te parlant à l'entrée du vieux manoir décrépi et c'est pour cela que tu as agi bizarrement.  Tu es rapidement arrivée à cette conclusion.

Au fur et à mesure de ton exploration, tu marques les endroits que tu as visité et la journée passe rapidement sans que tu ne t'en rendes réellement compte.  Tu as appréhendé par erreur quelques individus louches ressemblant à la cible sans jamais tomber sur lui.  Pas encore tout à fait découragée, mais certainement énervée de n'être arrivée à rien dans tes fouilles, tu te prépares à rentrer pour te coucher, pas de rhum pour ce soir, quand tu aperçois une silhouette du coin de l'oeil.

Cette fois pas de doutes, c'est bien lui!  Tu l'as retrouvé!  Volga a guidé tes pas sur le bon chemin!

« Halte! » hurles-tu en te précipitant sur lui à la vitesse d'un drakkar, agrippant les pans de son vêtement pour l'empêcher de poursuivre sa route.  Un poing sur la hanche et un air dominateur sur le visage, tu le toises avec un sentiment de victoire brûlant.  « J't'retrouve enfin c'naille! »
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Merle Consent
Merle Consent

Messages : 372
J'ai : 48 ans
Je suis : Voleur - Maître du Charme au sein de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Au Fils de l'Ombre
Mes autres visages: /
Message Sujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts EmptyMar 28 Aoû 2018 - 21:20

Je fais un geste de la main aux autres, avant de sortir en tanguant un peu de l’auberge. Non, je ne suis pas ivre. J’ai un peu trop bu certes, mais je suis encore totalement maître de mes mots et de mes actes. Je crois. Et quand on m’offre à boire, je ne peux guère refuser, quand bien même il était un peu trop tôt pour ce genre d’exercice… Et même si je n’ai plus ni la santé, ni l’énergie de ma prime jeunesse. Or, cela, pour rien au monde je n’irai le reconnaître devant qui que ce soit. Ce n’estt pas vraiment étonnant pourtant, mais j’ai une image et une réputation à tenir malgré mon grand âge.
J’ai un sourire et je secoue la tête. Grand âge ou pas, c’est quand même à moi que la mignonne petite serveuse a adressé ses sourires et oeillades. Et c’est toujours aussi plaisant. Surtout quand tes compagnons se renfrognent et râlent. Je m’arrête et lève la tête. Oh, il fait nuit. Nous avons dû boire plus que de raison en vérité. Mais quelle meilleure occasion et raison que celle d’être bientôt papa ? Certes, ce n’est pas la première fois que je le célèbre, ni la dernière c’est certain. Mais je ne l’avais pas encore fait avec eux. Je crois. Et peu importe en vérité, c’était une excellente soirée.

Je soupire et me passe les mains sur le visage, avant de grimacer en me demandant si je ne pourrais reporter demain matin. Me lever tôt… Je reprends ma route et m’incline en souriant devant deux charmantes demoiselles, bien trop dévêtues pour être honnêtes, et elles me répondent en gloussant. Oui, c’est toujours aussi plaisant. Je dois avouer que le fait d’avoir bientôt un bébé, un vrai bébé à moi j’entends, me rend quelque peu… inquiet. Les parents sont tous tellement sages et posés, responsables. N’est-ce pas ce qu’il faut ?… Je le suis, responsable, mais ce n’est pas la même chose, pas le même poids. Je sais que cela fait rire Tara lorsque je lui en parle, qu’elle me rappelle gentiment que j’ai déjà des dizaines d’enfants, que cela fait plus de 20 ans que je m’occupe de ces garnements, et que je suis sans doute le plus apte et capable à m’en occuper. Et elle n’a pas tort. Mais de là à être convenable ou bienséant comme il le faudrait. Je souffle un rire. N’importe quoi. J’ai beaucoup trop bu. Je suis Maître à la Cour des Miracles, depuis quand suis-je censé être convenable ? Entre les voleurs et autres scélérats, je suis plus qu’à ma place. Ah oui. L’enfant. Bah, il sera heureux, plus que choyé, pourquoi se mettre en tête de vouloir être parfait ? C’est ennuyeux et inutile. Oui, entre deux verres, ils ont réussi à me glisser qu’il allait falloir que je me range, c’est parti de là. Quelle idée ! Je saurais fort bien m’en occuper sans devoir changer et sans correspondre à ces stupides moules des familles bourgoises… ou paysannes… ou nobles… Des autres donc.
Oui, tout ira bien.

Convaincu et marchant presque droit, en route pour retrouver mon lit pour un repos plus que mérité, je me retrouve alpagué en pleine rue. Je hausse un sourcil et me tourne lentement, mon regard posé sur la main qui me retient et remontant le long du bras pour se fixer sur la personne qui me fait face. Je plisse les yeux, essayant de mettre un nom sur ce visage. Mais je ne peux m’empêcher de laisser filer un rire en voyant sa posture et en l’entendant.

« C’naille ? Vraiment ? On ne me l’avait jamais faite celle-là ! » Je dévisage la demoiselle et sa tenue, toujours souriant. « Si tu voulais me trouver, il suffisait de demander, je suis toujours à l’écoute des jolies jeunes filles. » Car elle l’est jolie, même si ce n’est pas tant visible au premier abord… Ou peut-être ai-je vraiment trop bu pour m’en rendre compte. Je fronce les sourcils avant d’écarquiller les yeux alors qu’enfin la lumière se fait. « Oh, la petite harpie ! Je dirais bien que je suis heureux de te revoir, mais notre dernière entrevue m’ayant laissé quelques marques sans même que nous n’ayons eu d’étreintes passionnées, je ne suis pas certain d’apprécier. Mais je suis content de voir que tu es redevenue… celle que tu étais. Hum. » J’attrape sa main qui retient mon manteau et la porte à mes lèvres. « Tu peux m’appeler Merle, j’aime autant dans l’intimité, plutôt que canaille. Même si ce terme peut me correspondre. Que puis-je faire pour toi petite fleur? »
Revenir en haut Aller en bas
Les Savants
Les Savants
Liry Mac Lir
Liry Mac Lir

Messages : 703
J'ai : 24 ans
Je suis : cartographe sur le Borée

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Pénélope de Bellancre
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Lancelot l'Adroit, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts EmptyMer 26 Sep 2018 - 4:03

Quand il se retourne vers toi, tu as l'exacte confirmation qu'il s'agit bien de lui.  Cet ignoble être qui t'a volé ta fiole.  Celle que tu aurais remis avec fierté à Pénélope qui t'aurait louangé de ton habilité et de ton intelligence.  C'est de sa faute si tu as été privé de tout cela.  Une vague de haine te parcourt le corps alors qu'il tente visiblement de t'entortiller en te faisant de sourire de croque-cœur et ose même jusqu'à pousser la plaisanterie en te dédiant un compliment.  En fait, ça te surprend tellement que tu lâches par inadvertance ta prise et tu rougis violemment.  C'est tout de même pas tous les jours qu'on te dit que tu es jolie.  En fait, ça doit n'être jamais vraiment arrivé, on parle plutôt de toi comme étant la sauvageonne, la barbare des îles, toutes sortes de petits noms affectueux tirés du même registre.  Le mou te prend aux jambes un instant et tu es sur le point de flancher quand tu te reprends.  Voyons!  Foi de Liry mangée par les dents pointues du kraken!  Qu'est-ce que cette faiblesse au cœur!  Ça ne te ressemble pas du tout et puis il ne pourra te faire des compliments que lorsqu'il aura payé pour son affront en Outrevent et que justice soit faite.  Gloire à Messaïon.  Tu es sur le point de lui retourner ses compliments avec un langage tout aussi fleuri que le sien que déjà il se remet à babiller de longues phrases que tu n'arrives pas à suivre.  C'est que ces continentaux ont vraiment une fâcheuse manie de toujours s'éterniser quand ils parlent et ils n'aiment visiblement pas utiliser des mots simples que tous peuvent comprendre et prononcer sans se déformer la mâchoire dans l'exercice.  C'est agaçant à la longue, surtout que tu n'y comprends pas grand-chose.

C'est sûrement parce que tu n'as rien compris de ce qu'il raconte que tu ne ressens pas le besoin de rougir là où toute autre jeune fille l'aurait pressenti nécessaire.  D'ailleurs, tu n'as toujours pas le temps de l'invectiver que déjà, encore une fois il te prend de court en te prenant la main pour la baiser.  Tu le regardes surprise, mais surtout remplie d'incompréhension.  Qu'est-ce que ce drôle de vieillard qui te fait oublier tous tes discours soigneusement préparés pour ce jour où tu lui mettrais enfin la main dessus.  Tant de temps investis dans leur élaboration pour rien.  Ça t'enrage encore plus contre cet homme qui te devient de plus en plus agaçant et une fois revenue de ta stupeur naïve, tu retires ta main de son emprise avec brusquerie.  On va voir s'il est près à te dédommager.

« Merle ou Perle, rien à foutre de c'ment que tu t'appelles, sauf si les pierres précieuses sortent de ton cul à volonté, » réponds-tu d'abord avec férocité.  C'est peut-être un peu exagéré comme réaction, mais tu tentes autant que possible de masque le fait que tu es complètement déboussolée et que tu ne sais plus tôt où tu t'en vas.  Ah oui.  Le profit.  Comment as-tu pu oublier un seul instant l'or, cette brillante possession qui t'obsède.  C'est homme est un vrai danger, il faut t'en méfier.

« Mais t'peux ben faire que'qu'chose pour moi, ouais.  J'devais ramener les objets à mon p'tron.  Mais à cause que de toi, t'm'as pris la fiole, j'le sais, c'était à moi, j'l'avais vue en premier, j'suis repartie les mains vides. »

Tu le fixes avec un regard mauvais.  C'est de son entière faute si tu n'as rien pu ramener de valeur à Pénélope.  De sa faute si aucune lueur n'a brillé dans ses yeux devant ton talent.  Depuis que tu lui as ramené cet étrange sablier, tu ne rêves que de faire une nouvelle découverte du même genre.  Cela te rendrait l'existence sur le continent moins ennuyante qu'elle ne l'est en attendant de retourner sur le Borée.

« J'veux des dédofromages. »

Tu tends la main, paume vers le ciel pour qu'il y mette quelque chose de valeur que tu pourras échanger contre une grosse poignée de fleurons.  C'est le moins qu'il puisse faire après tout le tort qu'il t'a causé.
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Merle Consent
Merle Consent

Messages : 372
J'ai : 48 ans
Je suis : Voleur - Maître du Charme au sein de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Au Fils de l'Ombre
Mes autres visages: /
Message Sujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts EmptyLun 15 Oct 2018 - 23:13

Le monde tangue légèrement alors que je me tourne pourtant lentement, et je mets quelques secondes, voire quelques minutes, à faire le point et à me souvenir. J’entends d’ici les moqueries et quolibets de certains, concernant mon âge et ma capacité diminuant à tenir l’alcool et/ou la fatigue, je garderai donc tout ceci pour moi. Si tant est que je m’en souvienne à mon réveil. Ce que, vu la tête de la demoiselle, je ne souhaiterai nullement je pense. Sans oublier que, maintenant que la mémoire me revient et que j’ai mis, si ce n’est un nom, tout du moins un souvenir sur ce visage, ladite demoiselle n’avait déjà pas été des plus agréables la dernière fois, possession ou non. Mais elle parvient à me faire rire, l’alcool aidant sans doute un peu à cela, et je souris de plus belle. Est-ce mon imagination ou a-t-elle rougi pour de bon ? Quel dommage qu’il ne fasse point jour, j’en aurai eu la certitude. Même si cela ne change rien. J’arrive à la destabiliser et c’est bien assez amusant en soi.

Je la dévisage, reprenant de plus belle, sa main toujours dans la mienne, et mon rire file de nouveau.

« Tant de vulgarités dans une si jolie bouche ! Oh, j’avais oublié, mais tu es… matelot ou quelque chose du genre, c’est cela ? » Je secoue la tête. « Je suis navré de te décevoir, mais je ne chie nullement de pierres précieuses. » Je fronce un peu les sourcils à cette idée, presque surpris de ma propre obscénité et je soupire, avant que mes sourcils ne se haussent. « Ton navire mouille en ville et toi, tu me cherches ? Combien de temps as-tu passer à parcourir la ville pour moi ? Je suis flatté que tu fasses tant d’efforts pour me retrouver, vraiment. »

Même si je me rends bien compte que ce n’est aucunement pour être agréable. Je la fixe alors qu’elle reprend, tachant de détacher et analyser les mots qu’elle prononce. La fiole. Tout ça pour ça ? Non, soit, ce n’est pas juste "ça"  je le sais bien, c’était bien plus important que ce qu’elle a même l’air de penser, mais je n’y suis pour rien moi si elle ne l’a plus… Bon, si, je lui ai pris, mais je ne l’ai pas gardé longtemps… Quant à ce qu’il s’est passé à la suite… J’ouvre la bouche pour lui répondre, avant de me figer, bouche ouverte, le regard braqué sur elle et son air effronté. Elle me rappelle vaguement certains des jeunes que j’ai connu, et j’avoue que sa hardiesse et son impudence pourraient me plaire. Et c’est le cas, elle m’amuse et me surprend à la fois.

Mais évidemment, je ris de nouveau en l’entendant. Je lève une main, comme pour la faire patienter. « Des dédofro… » J’essaie de reprendre ma respiration, sans grand succès alors que je regarde sa main, puis elle, puis de nouveau sa main, et je ris de plus belle. J’inspire profondément et ferme les yeux un instant. Mauvaise idée, le monde tangue de nouveau. Je finis par m’appuyer sur le mur derrière moi afin de pouvoir la fixer sans risquer de choir ou pire de vomir.Là, c’est mieux. J’ai du mal à vraiment assembler mes idées, mais cette petite aura au moins eu l’avantage de me faire oublier tout le reste. Même si le reste nest nullement à oublier je crois. Je la fixe un peu plus sérieusement, secouant la tête.

« Je ne t’ai pas pris la fiole ma jolie, je l’ai pris à… comment s’appelait-il ? Ton ami, le bourru ? Qu’importe ! Et toi, petite furie, tu m’as sauté dessus pour tenter de m’arracher les yeux, objectif auquel tu as heureusement échoué. Et la fiole m’a été reprise dans le même temps… par toi. Tu ne te souviens vraiment de rien ? C’est curieux… Tu n’as aucun souvenir de ce que tu as fait toi de cette fiole ? De ce qu’il s’est passé par la suite ? De qui est reparti avec au final ?… C’est amusant. »

Ou pas, mais c’est intéressant de savoir que rien ne lui ai revenu. Je la regarde de nouveau et attrape sa main que je referme sur le vide.  

« Navré de te décevoir ma jolie, je n’ai donc nul dédommagement à t’offrir. Je peux t’offrir un verre par contre si tu le souhaites. Ce serait plus agréable pour discuter que debout ici, tu ne crois pas ? »

Oui, je sais, j’ai dit avoir assez bu, mais qu’est-ce qu’un verre de plus ou de moins ? Qui plus est, je doute qu’elle accepte. Mais après tout, sait-on jamais…
Revenir en haut Aller en bas
Les Savants
Les Savants
Liry Mac Lir
Liry Mac Lir

Messages : 703
J'ai : 24 ans
Je suis : cartographe sur le Borée

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Pénélope de Bellancre
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Lancelot l'Adroit, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts EmptyLun 7 Jan 2019 - 0:31

Matelot?  Quelque chose du genre?  Tu es bien mieux que matelot, tes mains tachées d'encre noire le prouve bien!  S'il regardait un peu mieux, il verrait aisément que tu vaux mieux que ça!  Mais bon, en même temps, il te répond avec tellement de naïveté.  Naturellement qu'il ne pond pas de pierres précieuses, c'est dans la logique même des choses.  Tu voulais simplement lui signifier qu'il t'importe peu qui il est, son nom, son âge, son sexe, sauf s'il est aussi riche de Mansour – tu ne connais pas Mansour, mais tu as entendu dire qu'il était fabuleusement riche et tu aimerais bien mettre la main sur son trésor un jour, quand tu seras revenue du bout du monde.  À ce moment-là, c'est ton intérêt pour sa petite personne pourrait être plutôt négociable, bien qu'éphémère.  Après tout, la seule personne, ou plutôt la seule créature qui puisse conserver ton attention sans que tu ne détournes les yeux n'est nul autre que le puissant seigneur des cieux, Justice, dragon doré, une montagne d'or ambulante.  Si quelqu'un peut arriver à surpasser pareille merveille, nul doute que tu lui serais entièrement dévouée jusqu'à ce que toute sa splendeur dorée t'appartienne.  L'écaille d'or de Justice se fait d'ailleurs réconfortante contre ton cœur : jamais on ne te fit plus beau présent que celui-là.  Visiblement, ce Merle – c'est pas une sorte d'oiseau d'ailleurs ça – n'a pas du tout le plumage magnifique nécessaire à capter ton attention plus longtemps que pour récupérer compensation pour le tort qu'il t'a causé.  Tort irréparable même, puisque certainement Penny a été très déçue par ta faute et on ne déçoit pas Penny.  C'est mal. Très mal.  Très très très mal.  Il faut qu'il paie son crime et tu ne comptes pas le laisser s'échapper aussi facilement.  D'ailleurs, tu n'as aucune honte à réclamer ton dû sans aucun détour.  Peu importe ce qu'il croit, tu n'as pas le temps d'expliquer pourquoi tu es à Lorgol alors que ta vivenef est plus loin, beaucoup plus loin au sud, ça ne le regarde pas et puis c'était une mission top secrète à la base, ta sœur t'a bien prévenue qu'il ne faut dire à personne que tu as trouvé ce drôle de Sablier.  Et en près d'un an, tu as plutôt bien réussi à ne pas lâcher un seul mot à ce sujet, ce qui est une grande fierté pour toi.

Tu ne t'attendais toutefois pas à ce qu'il te rit en plein visage!  Ça n'a rien du farce et tu es très sérieuse.  Tu n'attends pas moins qu'il t'offre compensation pour ta peine et tu agites la main avec insistance sous son nez pour qu'il s'exécute et plus vite que ça.  Tu n'as pas toute la journée, ni la soirée et encore la nuit pour attendre après lui.  Avec un peu de chance, il aura bien quelque chose de sympathique à te donner que tu pourras remettre à Penny.  Ou au moins qui te permettra d'obtenir encore plus de fleurons.  Ton amour des fleurons est si fort.  Peut-être  vas-tu devoir sortir les grands moyens et devoir le menacer?  Il rit beaucoup trop et c'est un peu long à la fin.  Tu as d'autres fleurons à débusquer.

Quand il attrape ta main, après une longue tirade que tu n'as comprise qu'à moitié, tu tentes de te défaire de sa poigne, elle est tout de même forte pour un vieillard imbibé d'alcool, ça se sent à des kilomètres à la ronde.  Tu la secoues, avec un peu moins  de force que tu n'en as eu pour lui reprendre la fiole, cette fois-ci n'ayant pas la puissance décuplée par un esprit.

« J'l'aurais dû te l'arracher ton œil!  Comme que ça, j'rais pu en faire un collier! »

Ça aurait fait une décoration admirable au milieu des dents du chien de la Chasse Sauvage que tu as décapité.  Tu es tout de même furieuse, parce qu'au travers de son charabia, tu as bien compris qu'il ne t'offrira rien pour t'avoir privée de ton petit moment de gloire.  Rien à foutre de savoir qui de comment a pris la fiole, tu sais qu'il l'a prise et qu'après l'avoir reprise, on te l'a enlevée et sans lui forcément, elle serait encore en ta possession.  Rien de plus limpide que ce fait.

Tu arrêtes toutefois de te débattre quand il te propose un verre.  Ça n'a rien à voir avec les pierres précieuses ou artéfacts dont tu rêves, mais… ça pourrait faire le travail.  Parce que tu ne veux pas avoir l'air de céder trop vite et que tu veux garder l'avantage de la situation, tu craches par terre avec grand bruit, l'air farouche.

« Trois verres. J'mais deux sans trois.  Et du rhum.  D'vrai. »

Un air de défi brille dans tes yeux.  Tout de même, tu ne vas pas te laisser avoir comme une gamine.  Puis si tu calcules bien ton coup, tu pourrais peut-être arriver à le faire boire suffisamment pour qu'il t'offre plus que trois verres.  Enfin, il a pas une tête à rouler sur l'or, mais tu n'auras qu'à t'éclipser avant le moment de régler les comptes.  Suffira d'être discrète.  Tu peux bien faire ça si ça peut te sauver des fleurons.

« Et moi c'Liry, pas m'jolie. »

Faut pas abuser.  Tu le sais que tu es plutôt banale et ça ne t'a jamais dérangée.  Au contraire, tu es fière de tes vilaines taches de rousseur sur ton nez retroussé, la preuve que tu tu ne chômes pas et passe beaucoup de temps sur le pont du Borée.  Et puis, il y a des avantages à être une gueuse des caniveaux : on peut s'habiller comme on le désire sans être encombrée de tulles et de rubans et de dentelles, on peut être sale, mal coiffée et s'asseoir avec les jambes écartées pour boire bruyamment.  Quand tu penses à Penny qui doit se tenir toujours toute propre, tu n'envies pas son sort.  Même si elle mérite d'être une princesse telle qu'elle l'est.

Excuse-moi pour l'attente interminable, c'est impardonnable :sad:
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Merle Consent
Merle Consent

Messages : 372
J'ai : 48 ans
Je suis : Voleur - Maître du Charme au sein de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Au Fils de l'Ombre
Mes autres visages: /
Message Sujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts EmptyLun 4 Fév 2019 - 20:59

Je ne devrais pas me moquer ainsi. Je m’en rends bien compte, quelque part, sans parvenir pour autant à garder mon sérieux. Il faut dire qu’elle ne m’aide pas la demoiselle, entre ses demandes extravagantes et sa façon de manier des mots inexistants, surtout avec son air si sérieux et mécontent. Mais j’ai bien plus de mal que d’ordinaire à rester maître de moi-même, sans doute parce que j’enflammerai une allumette si on l’approchait trop près. Néanmoins, rien n’est perdu, je garde encore le contrôle de mes mots et de la quasi-totalité de mes pensées, c’est bien là le principal. Et de mes gestes, bien qu’approximatifs, étant donné qu’elle a du mal à me faire lâcher prise.

« Un collier ? Non seulement l’image est peu ragoutante, mais je doute qu’un œil tienne correctement sur un fil. Je doute que cela soit fort seyant ou impressionnant. Ne se vident-ils pas de toute substance si on les perce ? »

Question intéressante, mais assez répugnante. Heureusement que mon estomac ne se retourne pas pour si peu malgré l’alcool ingurgité. Au milieu des crises de rire, j’essaie de lui expliquer que non seulement je n’ai point cette fiole, mais que je n’ai nul dédommagement à lui fournir étant donné qu’elle est la seule responsable de la perte de son trésor, sans grand résultat soit.
Cependant, un sourire étant mes lèvres alors que je finis par piquer son intérêt. Ou par détourner son attention de son envie de m’arracher les yeux donc. Elle cesse de gesticuler, et je hausse un sourcil alors qu’elle crache à terre. Ah les marins… Aucune élégance ni savoir-vivre, homme ou femme, rien ne les distingue…

« Évidemment du vrai rhum, pour qui me prends-tu ? Et trois verres, c’est noté ! »

Souriant toujours, et sans lui demander son avis, je m’empare de son bras, m’appuyant sans doute un peu trop sur elle, et lui indique la direction à prendre. Qu’elle connaisse ou non la ville et les tavernes s’y trouvant, je sais moi où je veux aller, où le rhum est bon… et où l’on m’offrira des verres pourquoi pas.
Je la fixe, m’arrêtant un instant, et je m’incline, avant de me rendre compte que c’est là une bien mauvaise idée. Je tangue un peu, et me saisis de sa main comme pour me stabiliser. J’inspire lentement et reprends quand je suis certain que le monde a cessé sa danse.

« Enchanté Liry. C’est un bien joli prénom, cela te va tout aussi bien que ma jolie il est vrai. » Je reprends le chemin vers l’auberge, avant de reprendre l’air de rien. « Mais dis-moi ma chère, sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, pourquoi tiens-tu tant à cette fiole ? Surtout quand on voit le résultat après son ouverture… Tu ne t’en souviens vraiment pas ? » Je me passe inconsciemment une main sur le visage, là où la petite furie qu’elle était avait frappé, et je la dévisage. « Sur quel navire voyages-tu ? Je n’ai pas souvenir de t’avoir vu à Lorgol, je ne connais certes pas tout le monde, mais j’ai tendance à me souvenir des jolies frimousses. Je me souviendrais de toi si je t’avais déjà croisé… en dehors de ces ruines s’entend. »

Poussant la porte de la taverne, je la laisse entrer en premier et salue le patron d’un sourire et d’un d’une poignée de main.

« M’sieur Consent ! Ça fait presque longtemps qu’on t’avait pas vu. Parait que tu vas être papa ? » J’ai une grimace et je hoche la tête, l’air faussement vaincu. « Ouais, il paraît. Je ne sais pas qui plaindre le plus, du bébé, de la mère… ou de moi. » Il se marre et nous indique une table dans l’établissement encore bien rempli à cette heure-là, sans compter quelques ivrognes affalés ici et là. « Qu’est-ce vous voulez, ton amie et toi ? La tournée est pour moi. » Je lui souris de plus belle en m’installant. « Du rhum, du vrai évidemment. Et laisse la bouteille ! » Il plisse les yeux en me regardant, une tournée, c’est pas une bouteille, faut pas exagérer. « Je paierai le reste t’en fais pas. Je paie toujours non ? » Son haussement de sourcil me blesse profondément, mais il finit par soupirer et par nous amener verres et bouteille. Je lève mon verre en regardant Liry, un sourire jusqu’aux oreilles. « À la tienne ma jolie ! » Mais non, je ne le fais pas exprès pour la taquiner, absolument pas.
Revenir en haut Aller en bas
Les Savants
Les Savants
Liry Mac Lir
Liry Mac Lir

Messages : 703
J'ai : 24 ans
Je suis : cartographe sur le Borée

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Pénélope de Bellancre
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Lancelot l'Adroit, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts EmptyMer 20 Fév 2019 - 17:22

Le vieux, qu'est-ce qu'il est lourd!  Qu'est-ce qu'il fait à te toucher le bras?  Une ribambelle d'insultes se pressent contre tes lèvres, mais tu les retiens en songeant qu'il retirerait peut-être alors son offre pour du rhum et pour une bonne boisson… rien ne se refuse ou presque.  Presque.  Tu ne vas pas rater cette occasion, pour rien au monde, même s'il pue le vieillard qui a trop bu.  Avec un peu de chances, tu pourras avoir plus de verres que tu ne l'escompte déjà et c'est très bien.  Tu ne vas certainement pas te plaindre d'une telle situation.  Penny serait sûrement inquiète de savoir que tu suis le premier inconnu en échange d'un peu de rhum, mais tu sais bien te défendre et elle n'a pas besoin de connaître tous les risques auxquels tu t'exposes.  Et puis, tu retourneras bientôt sur le Borée et ce n'est pas trop tôt.  Ce qu'elle ne sait pas ne peut pas lui faire de mal et c'est tout aussi bien ainsi.  Par contre, les poignées de main, ça t'écœure un peu et tu ne peux t'empêcher de faire la grimace en sentant celle de ce croûton se frotter contre la tienne : nul besoin de toutes ces politesses, après l'avoir bien plumé et t'être bien enivrée, tu ne comptes pas le revoir.  Surtout qu'il est vraiment agaçant à toujours complimenter ton apparence.  Tu n'es pas une poupée en robe de soie, ça t'énerve un peu toutes ces flatteries et toutes ces questions qui ne le regardent pas.  C'était ta fiole, pourquoi tu la veux, ça ne t'appartient qu'à toi.  Tu ne vas tout de même pas te mettre à raconter les secrets de ta sœur à un parfait inconnu, d'autant que toi-même tu n'es pas au courant réellement des objectifs de Pénélope.  Probablement que si elle te l'expliquait, tu resterais perplexe.  Les histoires des continentaux, ça ne t'intéresse pas et tu ne sais pas pourquoi elle s'en mêle autant.  Elle serait certainement mieux sur un beau bateau ou à l'Archipel que dans cette Académie.  Même si elle perdrait à ne plus pouvoir porter ses jolies.  Parce que Penny, c'est vrai qu'elle est drôlement belle elle!  Visiblement, ce vieux-là n'a jamais vu de réelle belle femme.

« T'reg'rde pas! » réponds-tu sur un ton bourru.  Toutefois quelque chose te chicote.  Pourquoi parlent-ils tous de quelque chose dont tu devrais te rappeler?  Tu te souviens avoir vu la fiole, mais pas de l'avoir ouverte, pas vraiment.  Ça t'intrigue un peu, mais poser la question à ce guignole, ça lui ferait trop plaisir.  Tu restes butée.  Par contre, il chatouille un point sensible en te demandant sur quel navire tu travailles.  Tu n'es toujours que trop fière d'annoncer à tous ceux qui le demande ton appartenance au Borée.  Il n'y a certes pas de plus belle vivenef à travers tous les océans qui entourent le continent.  Mais comme tu allais t'enthousiasmer sur les exploits du Borée et la supériorité de Vagabonde – parce que vous ne vous contenter pas d'être un petit navire marchand vous – vous arrivez à la porte d'une taverne où tu n'as encore jamais mis les pieds.  Tu espères que le rhum y est bon.  En tout cas, il semble connaître le tenancier.  C'est toujours bien, sauf quand il arbore un air aussi sceptique : tu ne veux pas devoir payer à sa place…

« S'rement pas à tienne! » bougonnes-tu en levant ta choppe.  Ce vieillard est de plus en plus désagréable, ça ne fera pas un bon partenaire de beuverie.  Tu espères qu'il tombera rapidement raide mort à terre pour avoir trop but.  Il doit pas être loin, non?  Mais tu ne sais que trop bien que les ancêtres sont toujours ceux qui tiennent debout le plus longtemps, on dirait que l'esprit têtu acquis avec l'âge les propulse vers des sommets en ce qui concerne la tolérance à l'alcool.

« J'pas L'goise moi.  C'te ville a pue.  Ya qu'les croc'diles, ça c'plutôt bien.  Fais l'temps j'suis sur l'mer.  C'est l'Borée.  Belle vivenef.  Trouvras pas une m'lleure dans tout l'céan! »

Comme Vagabonde te manque!  Et les explorations!  Retourner marcher pied nus sur son pont te fais mourir d'envie.  Au prochain hivernage, tu les rejoindras.  Ton absence a assez duré, ils ont besoin de leur cartographe pour aller vers les confins du monde, toujours plus loin en direction de l'horizon, jusqu'à par-delà le bout du monde.  Tu seras la première exploratrice à y parvenir et en revenir.  Un sourire béat étend tes lèvres et tu portes ton verre à tes lèvres avant de le vider d'un coup.  C'est comme ça qu'on le boit le rhum, à longues goulées, jusqu'à voir le fond du verre sale.  Ce n'est pas de la boisson de fillette.  Tu pousses un soupir, de contentement, mais aussi d'ennui.  Naviguer te manque.

« P'mal, p'mal, » lâches-tu en approbation.  C'est du bon ce rhum, pas de la piquette de faible.  Tu pousses ton verre vers le centre de la table et tapote sur le bord pour qu'il te le remplisse à nouveau.  Boire au goulot de la bouteille serait plus agréable, mais il paraît que ça ne se fait pas toujours.
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Merle Consent
Merle Consent

Messages : 372
J'ai : 48 ans
Je suis : Voleur - Maître du Charme au sein de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Au Fils de l'Ombre
Mes autres visages: /
Message Sujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts EmptyMar 2 Avr 2019 - 20:56

On ne pourra pas dire de moi que je manque à mes devoirs, même en étant presque saoul ! Je suis toujours courtois et amène, souriant et attentionné, et tout ces trucs qui font la panoplie du Maître du Charme, avec qui que ce soit, surtout les femmes, même si elles semblent aussi aimables que cette petite harpie. Certes, je reconnais qu’il y a une partie de moi s’amusant follement de cette situation et de la gêne que tout cela provoque chez elle. Enfin, un mélange de gêne et de colère, ce qui me satisfait sans doute davantage qu’il ne faudrait, mais il ne faut pas trop m’en demander. Je crois que n’importe quoi pourrait me distraire, mais que cette situation est particulièrement cocasse.
Je hausse un sourcil, sans me départir de ma bonne humeur ou de mon sourire alors qu’elle me rembarre sans ménagement.

« Bien évidemment que si, cela me regarde ! Tu m’arrêtes et m’invectives en pleine rue à ce sujet, je suis concerné ! Surtout avec ce qu’il s’est passé. C’était impressionnant. Mais tu ne pourras pas le reproduire je le crains, la fiole s’est vidée. Encore une fois, tu devrais en discuter avec ton ami, le grand grincheux là. »

Dont j’ai oublié le nom. En même temps, il s’était passé bien trop de choses. Et puis surtout, il n’était pas paré de ce qu’il faut pour pouvoir retenir mon attention. Je finis par hausser les épaules, non sans lui jeter des coups d’œil amusés alors que nous marchons d’un bon pas. Du moins, ai-je la sensation que c’est d’un bon pas, mais peut-être me traîne-t-elle ou que j’avance en zigzaguant un peu trop. Qu’importe ! Nous finissons par arriver, même si j’ai l’impression que cela la coupe alors qu’elle s’apprêtait à me répondre. Mais pas le temps de s’y appesantir de toute façon, et nous nous retrouvons attablés autour d’une bouteille de rhum. Je fais claquer ma langue en secouant la tête d’un air désolée., les sourcils un peu froncés

« Liry... » Oui, je l’admoneste comme une enfant, et alors ? « Il va te falloir apprendre à être un peu plus… un peu moins... » Je la désigne vaguement. « Tu ne peux pas espérer obtenir des renseignements ou de l’aide des gens en te comportant ainsi. Tout le monde n’est pas aussi compréhensif et gentil que je le suis. Je t’offre même un des meilleurs rhums du coin, c’est pas rien ! »

Je lui souris en buvant mon verre.

« Et je ne peux pas te laisser dire ça. Cette cité est magique si tant est qu’on sache où regarder. Pour ce qui est des crocodiles, je ne sais pas trop. Mais des hippopotames, ça oui, il y en a ! Et qu’est-ce que ça mange ! Des kilos et des kilos d’herbes et trucs du genre ! J’en ai une, qui était encore toute petite hier, je la revois me suivre avec ses petites pattes potelées, oscillante et incertaine, et sa bouille, elle était tellement mignonne… Et maintenant, elle est énorme. Avec des dents ! As-tu déjà vu des dents d’hippopotames ma jolie ? Ça pourrait t’arracher le bras je pense, si l’envie lui en prenait. Mais elle reste adorable. Je pourrais te la présenter si tu veux ! D’autant qu’il fait nuit, elle doit se promener à cette heure-là ! Oh, j’irai la voir après, elle sera contente elle de me voir je pense. » Je soupire, mon regard se perdant autour de nous, avant que je ne secoue la tête et finisse mon verre en la regardant de nouveau. « La Borée donc ! Je l’ai déjà vu, de loin, et il est vrai qu’elle semble magnifique. Je trouve cela fascinant les vivenefs, même si beaucoup ont un caractère de cochon non ? Depuis quand y sers-tu ? Tu y fais quoi ? Ça a l’air de te plaire en tout cas, c’est une bonne chose, toujours faire les choses que l’on aime, c’est le seul moyen d’être heureux ! » Je souris de plus belle, nous resservant dans la foulée vu qu’elle aussi l’a déjà descendu. « Évidemment qu’il est bon. Ce serait dommage de passer une soirée de libre en sirotant un mauvais breuvage. Mais tu as de la chance, tu m’as moi et du bon alcool ! Tout pour passer une soirée inoubliable ma douce. » Je lui fais un clin d’œil en laissant filer un rire. Si elle n’était pas aussi revêche, elle s’en apercevrait et en profiterait… M’enfin, comme dit, on ne peut pas tout avoir.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Les Savants
Les Savants
Liry Mac Lir
Liry Mac Lir

Messages : 703
J'ai : 24 ans
Je suis : cartographe sur le Borée

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Pénélope de Bellancre
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Lancelot l'Adroit, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts EmptySam 18 Mai 2019 - 18:24

Il a presque le même ton que Penny quand elle te gronde pour quelque chose, ce qui arrive tout de même assez fréquemment.  Ça ne te fait plus rien, depuis l’enfance tu es habituée à être réprimandée.  Le seul qui ne prenait jamais cette expression de reproche, c’était ton père et puis souvent c’était lui qui t’entraînait dans des situations que Maura considérait dangereuse pour une enfant et avant de se mettre à pousser d’étranges cris languissants, elle se disputait toujours avec lui.  Même si tu étais encore bien petite à l’époque où ton père vivait encore, tu t’en souviens vaguement.  Tu regrettes de n’avoir pas mieux connu ton père maintenant que y penses.  Désormais que tu es grande, vous auriez pu naviguer ensemble à bord du Borée en compagnie de Vagabonde, toujours dans le but d’aller plus loin encore vers l’horizon.  C’est regrettable qu’il vous ait quitté si tôt, mais son esprit continue de vivre en toi et tu te fais une fierté de braver le danger en sa mémoire.  Il serait fier de toi s’il pouvait te voir en ce moment.  Cartographe du Borée, ce n’est pas rien!  Et certainement, il ne te laisserait pas croupir dans Lorgol, oh non!  Toute absorbée par tes pensées centrées sur ton père, tu n’entends presque rien du discours qu’on te sert, de toute façon ça ne peut pas trop varier de l’habitude, tu as cessé d’écouter presque dix ans plus tôt.

Quoique tu aurais peut-être bien fait d’écouter cette fois parce que lorsque tu daignes redonner ton attention à l’homme, il est en train de délirer à propos d’hippopotames.  Tu sais très bien que dans les canaux de Lorgol, il y a des crocodiles, tu les as vu.  Mais des hippopotames?  Tu les aurais déjà vu à la taille que ça a.  Enfin, tu as entendu dire que c’est énorme.  Paraît que ça vit dans les marais en Lagrance, mais t’es jamais allée là-bas.  Les fleurs et manger des feuilles, ça n’a jamais trop été ton truc.  C’est vraiment un drôle de bonhomme que celui-là, mais si ça lui fait plaisir de parler de ses hippopotames.  Tu hausses les épaules moyennement intéressée en songeant que tu pourrais le suivre et attendre qu’il soit à moitié dévoré pour récupérer sa bourse.  En espérant qu’avec un peu de chance, les prédateurs préféreraient croquer de l’autre côté.  Des fleurons, il paraît que c’est indigeste.

« Car’tère d’cochon?  C’que t’sais pas parler.  Vag’bonde est très agréable.  Forc’ment, s’tu y parles mal, a t’aimera pas.  Mais d’façon, t’es pas pour la mer.  Des b’hommes comme que toi, y s’font av’ler en pas d’temps.  T’langue trop… trop… bizarre. »

C’est qu’il est capable d’un déluge de paroles celui-là et toi qui détestes les gens qui parlent trop parce que ça t’étourdit, te voilà bien gâtée dans le domaine.  Tu secoues la tête.  Un tête à tête avec ce rhum serait certainement plus agréable, mais il faudrait alors se débarrasser de quelques fleurons et alors autant endurer ce moulin de paroles qui parle sans arrêt.  Tu te demandes s’il a même le temps de respirer et tu songes qu’il faudrait vraiment que tu le présentes à Mélinda : ensemble, ils feraient bien la paire, tous les deux intarissables.  Et tandis qu’ils se feraient causette, tu en profiterais pour tout boire, tout manger.  C’est presque un bon plan.

« J’fais les cartes.  Ç’fait p’t’ête sept ans, j’sais plus. »

Enfin, ton poste de cartographe est plus récent que cela, mais reste tout de même que ça fait longtemps que tes pieds foulent le pont du Borée.  Il fallait attendre que l’ancien cartographe ne laisse sa place et c’est vieux c’est plutôt coriace, comme les cals aux pieds, ça s’entête et ne veut pas disparaître, jamais.  Il faut beaucoup d’effort pour les décrouter de là où ils sont.

« Inoubliba?  Si c’tait pas d’rhum, j’vois pas. »

C’est qu’il parle toujours par énigme celui-là et ça t’agace.  Déjà qu’il faut que tu fasses des efforts pour parler comme un continental alors que la langue chantante des îles où tu es née est plus simple et mélodieuse, s’il se met à placer sous-entendus sur sous-entendus, vous êtes pas sorti du bois.

« T’un peu bizarre.  J’comprends rien t’dis quoi. »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Message Sujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts   La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» La vengeance est un plat qui se mange froid
» Tyr Parle-d'Or ~ La vengeance est un plat qui se mange froid
» Un bruit qui mange la musique
» Achille Ocre-Doigts, Rose des sables
» Tes doigts pansent mes plaies, ta présence apaise mon coeur

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Arven :: Archives V18 :: Archives Pré-reboot :: Territoires Libres :: Lorgol aux Mille Tours :: Ville Basse-
Sauter vers: