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| Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent | |
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Quel est votre choix ? | Aider les Amoureux du Vent et donner de mon sang pour éveiller les vivenefs | | 80% | [ 12 ] | Refuser mon aide aux Amoureux du Vent et rejoindre le peloton d'exécution | | 20% | [ 3 ] |
| Total des votes : 15 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Lun 9 Mai 2016 - 16:33 | |
| Fichtre, nous v'là dans de beaux draps, alignés en rangs d'oignons face à nos ravisseurs encapuchonnés. Que vont-ils faire de nous ? Je ne pense pas qu'ils désirent nous zigouiller, ils en ont eu plus d'une fois l'occasion et ils s'en sont abstenus. Mais s'ils nous ont amenés ici, aux confins des mondes, par la force, la ruse et la magie, ce n'est sans doute pas pour qu'on y construise des châteaux de sable. Ils ont un but précis. P't'être même qu'ils ont besoin de nous ? Bon, je sais, c'est la vision la plus optimiste qui soit, mais on peut rêver, non ?
Une excellente nouvelle surpasse tout le reste : ma toubib est là aussi. En jouant des coudes, je me suis rapproché d'elle. J'suis ému, bouleversé. Bougrement heureux. L'instant n'est pas propice aux effusions, ni aux explications, mais la sentir là, contre mon épaule, me comble. P't'être que c'est égoïste de ma part, p't'être que ce serait préférable qu'elle soit ailleurs, en sécurité, mais c'est plus fort que moi. Celui qui n'a pas connu de tels sentiments, une telle attirance, ne peut pas comprendre. P't'être qu'en lui prenant furtivement la main ? Non, vaut mieux m'abstenir.
Nos sauveteurs forment une autre rangée. J'reconnais celui à côté duquel j'ai ferraillé comme cent mille diables. Il n'a pas l'air trop mal en point. Super. C'est la Tour Noire de la Rose Écarlate, murmure quelqu'un dans mon dos. Ça me fait une belle jambe. Enchanté, moi c'est Isma, gueux, pirate et cartographe. Bien. Mes yeux s'arrachent alors à la contemplation du profil de ma Samy, qu'ils couvent sans cesse, avec une farouche obstination, pour remonter la suite de la file. J'y trouve aussitôt de quoi me réjouir. Grâce est présente, les enfants disparus itou, notamment ma crevette aux dents de lapin, puis y'a Marianne et plein d'autres bouilles connues, et même ce pignouf de Mayeul, lui que je croyais boulotté par les pieuvres et les requins. Ils ont tous été vachement secoués, ça se lit sur leurs visages blêmes et las, mais dans l'ensemble ils se portent bien. Crotte ! C'était trop beau ! Y'a aussi cette horrible teigne de Chevaucheuse, celle qui m'a sauvagement catapulté au centre de la horde des Amoureux du Vent ! Elle a vraiment la peau dure, cette drôlesse, car elle était sur le point d'être écrabouillée par un nombre conséquent d'adversaires lorsque je l'ai perdue de vue. P't'être qu'elle a réussi à se débarrasser d'eux en faisant appel à sa magie, en les bombardant de cailloux, par exemple. Faut s'attendre à tout avec ce genre de morue. J'sais pas si elle m'a vu, mais je lui adresse un sourire de murène prête à mordre. C'est pas grand chose mais ça soulage. J'aimerais bien expliquer tout ça à ma Samy, en le lui chuchotant au creux de l'oreille, mais voilà tout-à-coup que nos agresseurs, retirant masques et capuchons, se mettent à implorer notre aide. Comment dire ? J'suis sur le cul. Tout ça pour ça ? Tant de blessures et d'angoisse pour en arriver là ?
Une vieille haridelle à la peau aussi émoussée que le cuir de mes bottes s'avance alors et prend la parole. Elle parle longtemps, d'une voix chevrotante, et, peu à peu, la vérité s'épanouit à travers ses mots. Et moi j'suis à nouveau sur le cul. Ventrebleu, quelle histoire de fous. Quand j's'rai papy, quand ma Samy sera mamy, et quand nous raconterons tout ça à cette bande de morveux braillards qu'on appelle habituellement « nos petits-enfants, la chair de notre chair », jamais ils ne voudront nous croire. D'ailleurs, à la réflexion, j'pense que je leur raconterai plutôt autre chose, vu que j'suis pas sûr d'avoir vraiment tout pigé.
Ce que je retiens d'abord de ce long discours, c'est que nos braves « Amoureux du vent » ont bâti un village à proximité de cet endroit où nous glandons depuis un moment, et qu'ils vont nous y emmener. Bien. P't'être qu'on pourra s'y rafraîchir, manger un bout, et que ma Samy et moi on y trouvera enfin quelques instants d'intimité. A dire vrai, je m'en tamponne le coquillard du sort de ces pignoufs !
- Spoiler:
695 mots – Les révélations de Carmine surprennent bien évidemment Isma, mais il a retrouvé Siméane ainsi que d'autres visages connus, et il en est ravi.
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| | | La Rose Écarlate La Rose Écarlate | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Lun 9 Mai 2016 - 17:06 | |
| Le Roi
La Rose Noire | | Ô, inutilité de la fuite. Inutilité de ses idées, dont la mise en œuvre n’a été que catastrophique. Inutilité même d’accepter de transporter un Chevaucheur à sa ceinture, dans les derniers mètres d’une fuite désordonnée. Leur course est vaine et ils sont bientôt cernés de toutes parts, escortés jusque devant ceux déjà capturés. Ils sont enfin réunis, tous les sauveurs, pirates, Voltigeurs, Chevaucheurs, prisonniers, en deux rangées serrées, étroitement maîtrisées. On ne s’approche pourtant pas de lui. Il s’est lui-même mis en rang, sans qu’aucun Amoureux du Vent n’ait à l’y forcer, à le toucher. Le sang appelle le sang et la Rose Écarlate est faite de cette même magie. Ordalie chante, dans sa main, joignant la voix d’Hypérion à celle des ravisseurs, sa supplique devenant un écho envoûtant à ses oreilles. Toute son âme écoute les paroles de Carmine et mesure l’ampleur de la tragédie qui enchaîne ces hommes et ces femmes à cette île, mages répudiés, chassés, enfants enlevés, êtres maudits.
Alors qu’ils se dirigent vers le village, construit à leur intention, le Roi Noir s’adresse à ses camarades de la Rose, d’une voix calme : « Je n’ai plus à être ici. » Ce n’est plus à lui de décider. La Rose Écarlate agit en médiatrice, en protectrice, et le Roi Noir a tenu sa promesse. Envers Maria, il est sauf : elle est parmi ses sœurs. Envers les prisonniers, il l’est également. Son devoir est accompli. « Ce choix ne m’appartient pas. » Son sang, millénaire, porteur de souvenirs, de guerres, de batailles, ne peut éveiller une vivenef – et Ordalie n’a pas à tuer ces êtres enchaînés par le Destin. Ce n’est pas lui, que les Amoureux du Vent recherchent. Du sang, le Roi Noir est un élu, mais il ne pourra jamais faire mieux que tous ces mages. Hypérion en a trop vu, a trop vécu, et le carmin de ses veines transporte la même folie. Ainsi, le Roi s’incline devant la Tour Noire, le Fou Blanc et le Fou Noir, en une révérence respectueuse. « Je vous remercie encore, mes amis. Puisse notre prochaine aventure être tout aussi distrayante. » Rit-il ? Appréhende-t-il une aventure du même acabit ? La voix grave et moqueuse d’Hypérion laisse deviner l’un et l’autre. Il y a longtemps, le Destin leur en soit témoin, qu’ils ont eu tant à faire. Le chemin reprend donc, en sens inverse, à la recherche de son griffon, mais il s’arrête à la hauteur de la charmante Chevaucheuse qui l’a sommairement soigné. (« Quelle futilité ! » « Quel amusement ! » « Quel bête divertissement ! ») Peut-elle le reconnaître, dans le soleil qui se reflète sur sa couronne d’argent ? Son contact, alors qu’il s’empare doucement de sa main ? Sa voix, alors qu’il lui chuchote quelques paroles, destinées uniquement à ses oreilles ? « Puisse notre prochaine rencontre être plus paisible. Et vous tout aussi charmante. » Il soulève la main de Louison et la porte à son masque, baisemain factice qui se devine plus qu’il se réalise, les lèvres cachées mimant un sourire charmeur et amusé. L’orgueil se gargarise de peu, chez Hypérion, et se flatte de ces simples joues rosées.
Saura-t-elle le reconnaître, lorsque le masque sera effacé, la voix bien réelle et le Roi Noir un simple murmure au fond d’un esprit ?
Il se détache de la Chevaucheuse et se dirige vers la crique où, il le sait, il le sent, Vif-Argent l’attend. Le griffon piaffe, prêt à reprendre le vol, et dès que son cavalier est en place, il décolle sans plus attendre.
- Spoiler:
598 mots. Le Roi Noir quitte l'Île des Vents, non sans un dernier clin d'oeil à Louison, pour le simple plaisir de la chose. Sa sensibilité à la magie du sang et sa nature l'empêchent autant de donner de son sang que d'occire les Amoureux du Vent, et il laisse ainsi les véritables héros choisir ce qui doit être fait.
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| | | La Rose Écarlate La Rose Écarlate | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Lun 9 Mai 2016 - 17:40 | |
| La Tour
La Rose Noire | | Tu es la Tour Noire, toujours défensive, jamais offensive. À ton bras, seul un bouclier pour te sortir des mauvais pas car ton but n'est pas de tuer, il est de protéger. Tu sembles pourtant avoir échoué dans cette mission, puisque le pirate que tu tentais de protéger se fait tout de même capturer à tes côtés. Ta seule consolation réside à l'idée que les autres ont pu profiter de cette diversion. Du moins, jusqu'à ce que vous soyez tous réunis réunis sur le rivage. Captifs et fuyards, tous présents pour comprendre enfin ce qu'il en est réellement. Tout cela n'a donc servi à rien ? La fuite, le combat. Il ne s'agissait que d'un appel au secours. Et comme le récit conté te touche profondément ! Comme elle est douloureuse cette voix qui s'adresse à vous dans des supplications sans nom. Tu écoutes sans un mot et Simon, dans ton esprit, reste silencieux également. Lèvres scellées, regard acéré. Qu'adviendra-t-il désormais de ces Amoureux du Vent et de leurs Sirènes tourmentées ?
Enfin libérée, tu retrouves tes camarades de la Rose et marches à leurs côtés en silence. La coupure provoquée par la lame de l'un des assaillants provoque encore quelques élancements à ton flanc. Tu y appuies ta main gantée, t'attendant déjà à un sermon de la part de Justice qui se fait bien discret depuis quelques temps. Le récit de Carmine tourne encore dans ton esprit et tu te questionnes quant au choix à faire. Ton Roi, lui, semble ne pas vouloir y prendre part. Mais encore, tu t'interroges.
Le village n'est plus très loin, tu le vois devant toi qui apparais pour accueillir les voyageurs. Dans ton cœur, des doutes, encore et toujours. Le choix ne t'appartient pas, tu es là pour veiller sur Arven et ses habitants, rien d'autre. Et c'est ce que tu comptes faire. « Justice, rejoins-nous sur l'île et reste à proximité. On ne partira que quand cette histoire sera terminée. » Que les Amoureux du Vent soient sincères ou non, leurs méthodes ne sont pas à ton goût, toi la Tour si droite et honnête. Enlever des enfants, les emmener sur cette île d'où ils ne pourront peut-être jamais partir, en voilà une façon de faire qui n'est pas à ton goût. Peut-être sont-ils simplement désespérés, certes. Tu ne seras pourtant tranquille que lorsque chacun des êtres présents ici pourront repartir sains et saufs. Ton regard se pose sur les Fous, camarades de toujours, tandis que tu sens déjà ton Roi s'éloigner. Tu t'inquiètes peut-être trop, comme toujours. Mais c'est sans un mot, droite et fière, que tu suis la petite troupe de loin jusqu'au village.
- Spoiler:
444 mots. La Tour décide de rester pour s'assurer que tout le monde pourra rentrer sain et sauf. Mais elle ne compte pas donner son avis sur la question.
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| | | Les Guerriers Serenus Dardalion Messages : 1267 J'ai : 36 ans Je suis : Guerrier a l'antenne de la Volte. Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : La Guilde des GuerriersMes autres visages: | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Lun 9 Mai 2016 - 20:12 | |
| Un balancement, un bruit d'eau, des vagues s'écrasant contre des rochers ou sur la plage... Il n'y avait rien de plus agréable. Puis vint la douleur. Une douleur d'abord sourde puis de plus en plus intense au niveau de son crane. Serenus pensa : je croyais qu'on avait plus mal après la mort... Le balancement cessa puis reprit après quelques instants. Le temps que Serenus comprenne qu'il n'était pas mort, la sensation de douleur avait fini par diminuer même si elle restait presente.. Puis il reprit conscience. Serenus ouvrit les yeux et la première chose qu'il vit fut le sol et deux pieds qui avançaient l'un devant l'autre. Le guerrier leva la tête et s'aperçut qu'un homme colossal, encapuchonné le transportait sur son épaule, tel un sac à patate. L'homme regardait droit devant lui, sans prêter attention à lui et semblait concentré sur sa destination. Serenus porta la main a sa tempe et soupira en constatant qu'elle était couverte de sang, il avait prit un sale coup à cause de ce rocher. Il toussa, ce qui fit reagir l'homme qui le transportait qui se contenta de dire : - Tu es réveillé, tant mieux.- Je pense que je peux marcher. Merci. - Tu peux toujours courir, je n'ai pas envie de te voir détaler une fois les pieds au sol. Je te tiens et je ne te lâcherais pas. Si tu te débat, tu risque de le regretter. Serenus soupira et se concentra sur ce qu'il y avait autour de lui. Il vit d'autres personnes encapuchonnées qui avançaient. Ils arrivèrent au bout d'un moment vers la plage. Tous les autres prisonniers étaient alignés et face à eux, d'autre personnes avaient subi le même sort. Le colosse déposa Serenus à terre et, après avoir vérifié que celui ci pouvait tenir sur ses jambes, s'éloigna pour rejoindre ses congénères. Serenus regarda ses compagnons et fut soulagé de voir qu'ils allaient tous à peut près bien. Il lança un sourire a Mayeul puis se tourna vers les personnes qui leur faisait face. Il apprit par des murmures des autres prisonniers que ceux ci avaient embarqué sur des vivenefs dans le seul et unique objectif de leur porter secours. Serenus reconnu Neve parmi l'équipe de sauvetage et fit un grand sourire, qui se transforma en petite moue. Leurs sauveteurs. Le guerrier se demanda si Neve allait le reconnaitre après ces longs jours de captivité. Le visage de Serenus etait maintenant recouvert d'une courte barbe hirsute et ses cheveux partaient dans tous les sens. Sa peau était pâle et de grosses cernes avaient fait leur apparition. Il avait également perdu beaucoup de poids et semblait flotter dans ses vêtements, sans parler du fait que du sang avait coulé sur ses joues et avaient tâché sa chemise. Serenus se dit qu'il devait faire peur et, malgré la précarité de leur situation, cela le fit sourire. Des clameurs s'élevèrent parmi les amoureux du vent puis une vieille femme s'avança. Elle se mît à parler et leur raconta leur histoire puis leur expliqua pourquoi ils étaient la. Serenus écouta avec attention même si la plaie sur sa tete le faisait souffrir. Les amoureux du vent s'agiterent et les amenèrent jusqu'à leur village. Serenus suivait tant bien que mal puis croisa le regard moqueur du colosse encapuchonné. Serenus se redressa et fit mine d'aller parfaitement bien. Il savait qu'ils allaient devoir tous faire un choix. Serenus avait déjà fait le sien. Si perdre un peu de sang pouvait aider ces drôles de personnes et leur permettre de partir d'ici au plus vite, il etait prêt a s'ouvrir le bras dès maintenant. Il finit par rejoindre Mayeul et les autres prisonniers. Il constata que le Roi Noir n'était plus des leurs. Il avait surement décidé de repartir chez lui vu qu'il avait accompli sa mission. Serenus en profita pour observer le village et ses habitants. Mis à part leur tenue, ils etaient comme eux et vivaient comme eux.. Mis à part leur malédiction bien sur. Une odeur de viande chaude vint chatouiller ses narines. Son ventre, instinctivement, se mît a gargouiller. Serenus, l'ignora et se tourna vers les prisonniers afin d'entendre leurs avis sur la situation. - Spoiler:
Serenus se réveille après sa chute et est amené sur la plage avec les autres prisonniers. Il apprend ainsi l'histoire des amoureux du vent et les suit jusqu'à leur village avec les autres prisonniers et les sauveteurs. Même si pour lui le choix est evident, il préfère d'abord en parler avec ses compagnons. 700 mots tout pile
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| | | Les Voltigeurs Mayeul de Vifesprit Messages : 3250 J'ai : 32 ans Je suis : Voltigeur de Nuage, Major du Vol de Valkyrion, division de Svaljärd
Héritier de Vifesprit, petite barronie à l'Ouest de Sombreciel Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : IbélèneMes autres visages: Arsène Albe - Maximilien de Séverac | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Lun 9 Mai 2016 - 23:00 | |
| Ils avaient succombé sous le nombre. Plus d’espoir, plus d’alternatives. Les Vivenefs assemblés, ou les Amoureux du Vent. Mais alors que chacun appréhendait leur sort, c’est une supplique qui leur arriva. Une prière. Émanant des femmes, des enfants, des vieillards. Libérez nous. Et Carmine avait pris la parole. Elle leur avait expliqué. Ils avaient été conduit en sécurité, jusqu’à un village. Priés d’aider, de prendre une décision. Mais Mayeul ne s’était pas mêlé à la foule : il n’avait pas envie de parler, ou même d’affronter les regards de ceux qu’il connaissait. Non. Cela faisait trop longtemps qu’il n’avait rien pris, et maintenant qu’ils étaient en relative sécurité, la peine et la détresse venaient de le frapper de plein fouet. Mayeul ne mit pas longtemps à s’éclipser avec Nuage. Retrouver le griffon était la seule lueur dans la tristesse qui lui enserrait le coeur, dans cet océan de pensées désastreuses qui s’agitait en lui. Il ne pensait pas à la peine des Amoureux du Vent, à leur histoire plus que triste, non : il ne pensait qu’à lui. A Mathilde. A sa propre peine. Pourquoi diriger ses pas vers le Berceau, accompagné de Nuage toujours léthargique? Il n’en savait rien. La drogue qui lui restait, soigneusement emballé dans son papier huilé, semblait lui brûler la peau. Il ne l’avait pas perdu malgré les lacérations de ses vêtements, courtoisie du griffon lors de son sauvetage en mer. Mayeul finit par arriver devant ces Vivenefs assemblées, l’air aussi désemparées que lui. Etait-ce le cas? Tordues, brisées. Désespérées. Comme lui. Le voltigeur se laissa tomber dans le sable, collé à son griffon, la drogue dans ses mains. Il ne lui restait pas grand chose, mais au moins, cela le calmerait pour ce soir. Une inspiration, deux. Plus de drogues, plus de douleur, plus de pensées. Mayeul ferma les yeux, serré contre son griffon, face à l’océan et aux Vivenefs. Il s’était probablement endormi. Quand il ouvrit les yeux, le ciel était clair, un nouveau jour qui se levait. D’ici peu, ils devraient faire leur choix. Un tel retournement de situation le laissait perplexe, en réalité. Qu’attendaient vraiment les Amoureux du Vent? A ce qu’en savait Mayeul, ils étaient toujours prisonniers. Non gardés, nourris, logés, mais prisonniers quand même. Les griffons et les dragons, Nuage le lui avait confirmé, étaient toujours plongés dans une espèce de torpeur qui n’avait rien de naturelle. Rien que pour ça, le voltigeur n’arrivait pas à leur faire totalement confiance. Laissant son regard se porter sur le Berceau, une Vivenef attira soudain son attention : la figure de proue était une belle jeune fille aux longs cheveux, aux lèvres pleines et à la moue malicieuse. Un je-ne-sais-quoi de familier qui lui rappelait Mathilde. Encore une hallucination? Mû par une soudaine inspiration, il enjoignit Nuage de le suivre. Griffon comme voltigeur n’eurent aucun mal à se glisser à bord, les pas de Mayeul se dirigeant vers l’avant du bateau où il s’arrêta, les doigts serrés sur le manche de la dague subtilisée aux Amoureux du Vent. Il n’était même pas vraiment conscient de la tenir. Il aurait sans doute dû réfléchir. Probablement, en réalité. C’est une très mauvaise idée. La désapprobation du griffon arriva trop tard cependant. Entaillant la paume de sa main, il se pencha sur la figure de proue, laissant le bois aspirer son sang, goutte à goutte, avant de prendre la parole Douce Dame, m’accorderez-vous une promenade à vos côtés? Charmeur, toujours. Après tout, cela répondrait à ses questions : si les Amoureux du Vent ne voulaient pas le voir quitter l’île, ils feraient quelque chose, et il pourrait les confronter. Et si non, Nuage et lui gagnait une promenade sur une Vivenef mutilée, et sans doute complètement folle. Une idée stupide. Et il en était très fier. - Spoiler:
695 mots. Incapable de faire totalement confiance aux Amoureux du Vent, Mayeul décide d’agir en s’offrant une petite balade, sans même réfléchir aux possibles conséquences désastreuses de son plan. Quel plan, d’ailleurs?
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| | | | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Mar 10 Mai 2016 - 16:23 | |
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Nuit de courbatures, de rêves agités, entrecoupés de spasmes et de réveils brutaux. Blottie entre mes bras, Siméane gesticule aussi dans son sommeil. Même endormie, elle demeure tendue, aux aguets. La pauvrette en a bavé durant son emprisonnement. J'avoue d'ailleurs que j'éprouve toujours autant de mal à en cerner les raisons. Pourquoi s'en prendre à elle et à la princesse Sixtine, par exemple ? Offraient-elles un intérêt particulier ? Ce sont pourtant les gosses qui étaient recherchés en priorité ! La vioque nous l'a confirmé dans son laïus. Certes, elle a également cité les savants, les personnes particulièrement courageuses et honnêtes, et ma Samy entre certainement dans ces deux catégories, mais elle n'est pas la seule. Elle est plutôt discrète et n'étale pas ostensiblement ses innombrables qualités. Elle n'était pas une cible incontournable, ni même particulièrement indiquée. Bref, cette fichue histoire me préoccupe vraiment.
La présence de ces satanés autochtones autour de notre maisonnette me turlupine également. Pouvons-nous réellement leur faire confiance ? Sommes-nous réellement à l'abri de tout danger ? Mon choix est fait. Plutôt que de gigoter sans arrêt sur ma couche comme si je roupillais sur un nid de fourmis, je vais aller rôder un tantinet. Je trouverai peut-être de quoi me rassurer. Je pose délicatement la nuque de mon toubib sur un coussin, j'effleure son front de ma bouche, pour un baiser fugace, et je gagne les ténèbres de la ruelle.
D'exquises senteurs de grillades viennent me titiller les narines. Je mangerais une baleine entière. Par l'odeur alléché, je m'approche d'une table dressée sous un auvent taillé dans une voile. Un couple y est assis. Un long plateau de bois brut, garni de tranches de viande et de légumes grillés, en occupe le centre. C'est de là que s'échappe le fumet. Je n'éprouve aucune sympathie pour ces chiens galeux qui nous ont pris au piège, même si je comprends leurs raisons, mais j'pense qu'en contrepartie de leurs méthodes barbares j'pourrais p't'être bénéficier d'un morceau de bidoche, non ?
C'est un sourire un peu moqueur qui m'accueille. Et j'reconnais à son allure le gars qui me l'adresse, c'est celui qui m'a écrabouillé les bijoux de famille avec sa botte durant la bagarre. Je lui rendrais volontiers la monnaie de sa pièce, mais le bonhomme se lève et vient vers moi amicalement. Il va sans dire que je me méfie quand-même. Un geste louche et je lui colle une mornifle sur la tronche. Mais le zig me prend par l'épaule et me force gentiment à partager sa tablée. Pas le temps de dire ouf, j'ai devant moi deux belles tranches de rôti et un petit verre d'alcool. Il m'adresse quelques banalités, et moi, la bouche pleine, je lui articule un « Mpfff, miam, wii-bon » en guise de réponse. Il rit. Sa femme aussi. Et moi itou. Et nous trinquons joyeusement. « Alcool de papaye », me lance t-il avec les yeux de celui qui n'en est pas à son premier verre, « Whaa, bonméfort », répliqué-je en m'étranglant à moitié avec son tord-boyaux qui, telle une cataracte de montagne, se précipite dans les sinuosités des profondeurs de mes entrailles. Le temps d'essuyer une larme, et mon verre est à nouveau rempli. Au bout du quatrième, nous rions de plus belle, sans trop savoir pourquoi, et, au huitième, Adalbert et moi nous sommes copains comme cochons et nous entonnons en chœur les premiers couplets d'une chanson de marin, celle où Baron rime avec Morpion, et Général avec Trou de Balle.
L'instant d'après, Adalbert s'écroule avec son tabouret et se met illico à ronfler comme un soufflet de forgeron. La reconnaissance ne m'étouffant pas, j'empoigne la bouteille et je m'éclipse en douce, pendant que Germaine, sa moitié, le tire par les pieds vers son lit. Je ne suis guère en meilleur état que lui, je sens confusément que je titube, et je décide à l'unanimité qu'il est grand temps que j'aille prendre l'air plus loin, par exemple au bord de l'eau. L'air y est vivifiant, même si c'est à quatre pattes que j'y arrive ...
- Spoiler:
676 mots – La papaye est délicieuse sur cette île, ventrebleu !
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| | | Le Pavillon Noir Louis de Brunante Messages : 1179 J'ai : 33 ans Je suis : pirate sur l'Audacia, père de trois enfants Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : Philippe JedidiahMes autres visages: Castiel • Octavius • Maelenn • Lionel • Matvei • Hermine | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Mer 11 Mai 2016 - 5:51 | |
| Louis est étrangement silencieux, depuis leur capture par les Amoureux du Vent. Depuis les révélations de Carmine, qui ont semé le trouble dans son esprit autant que dans celui de tous les autres. Pas parce qu'il n'a rien à dire, oh non, mais bien parce qu'il en a trop à dire. Il veut se convaincre qu'il n'en a strictement rien à foutre, mais c'est faux. Il en veut, à ces Amoureux du Vent (quel nom idiot, en plus), pour tous ces enlèvements, siècle après siècle. Il leur en veut pour presque avoir réussi à s'emparer de son fils et de ses cousines, tout ça pour... pour quoi ? Pensaient-ils sincèrement que les sacrifices d'enfants enlevés à leurs familles fassent de meilleurs vivenefs que ceux d'adultes enlevés ? Louis ne se sent aucunement coupable d'avoir tué une des leurs; c'est un service qu'il lui a rendu, même, à ce point, de l'avoir libérée de cette misérable vie. Puis, qu'est-ce qui leur dit que les vivenefs qu'ils pourraient éveiller ne seront pas aussi dingues que les autres, mh ? Après tout, lui-même n'a certainement rien d'un vrai héros, ni plus rien de droit, ou d'honnête. Ils sont pirates, par Atal, pirates ! Ou encore, qu'eux aussi seront maudits ? Ah, ce n'est certainement pas pour rien qu'il y a mille ans, cette magie a été interdite ! Le Brunante n'est pas mage, mais il n'est pas non plus ignorant. Franchir les interdits ne le dérange pas, mais le danger que cela peut représenter, en cet instant, a de quoi retenir le plus fougueux des chevaux. Mais est-il cruel ? Est-il curieux ? Est-il avide de savoir s'il peut réussir où tant d'autres ont échoué ? Est-il envieux de ce lien unique qu'a Philippe avec Rhéa ? Est-il un enfant des mers, un protégé d'Atal depuis sa naissance, et donc redevable à ces filles et ces fils des flots ? Est-il, Louis de Brunante ou Eric Voile-Ardente, un homme dont le sang peut éveiller ? La tempête gronde, sous son front, derrière les sourcils froncés en une moue boudeuse qui ne se déride pas. Pas même alors qu'il cheminait jusqu'au village, coude à coude avec les membres de sa famille, ou alors qu'il mangeait du bout des lèvres un poisson admirablement cuit. La douleur dans son bras élance furieusement, le sang tache sa méchante chemise, mais il n'a pas osé demander s'il y a un mage de l'Hiver parmi eux, ou quelqu'un qui puisse l'aider – Marianne a vécu assez d'aventures ainsi. Et quand une Amoureuse du Vent lui a timidement proposé d'un : « Monsieur vous... voulez-vous que je panse votre bras ?, il lui a répondu bien sèchement : Non. » Non, et qu'ils ne l'approchent pas avec leurs... leurs manigances du sang ! Son sang est bien où il est et que Lida le laisse là pour encore longtemps. Il s'est endormi à la belle étoile, à côté d'un feu, après avoir mangé. Quand il ouvre l'oeil, on a jeté sur lui une couverture et laissé un verre d'un alcool fruité à ses côtés. Seuls quelques autres camarades sont éveillés, un peu épars. Plusieurs dorment, après des semaines de mauvais traitements, récupèrent un tantinet. Louis trempe prudemment sa langue dans l'alcool, mangue?, puis en boit une gorgée. Fort. Mais bon. Il relève sa manche de chemise et verse l'alcool directement sur la blessure qui traverse son bicep, désinfectant au moins un peu la plaie. Mieux que rien. Le commentaire à voix haute, un peu râpeuse la voix, est une réflexion pour lui-même – et peut-être aussi un peu pour faire avancer le débat autour de cette si difficile question : « Ça ne servirait à rien de les tuer. Pas pour modeler des vivenefs. » Pas au risque que ce sang qui n'a jamais pu éveiller une vivenef digne de ce nom n'en éveille encore mille autres complètement folles. - Spoiler:
649 mots ; Louis boude Comme il sait si bien le faire. Il ne sait pas encore s'il veut aider ces cramés du ciboulot d'Amoureux du Vent, ou tous les occire En attendant, il boude et se méfie et passe une nuit à la belle étoile, parce que le panorama est tout de même bien agréable et que ça permet de cogiter.
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| | | Les Voltigeurs Marianne d'Orsang Messages : 1217 J'ai : 44 ans Je suis : Voltigeuse, médecin Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : Ibelin officiellement, mais aussi à l'Audacia !Mes autres visages: | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Mer 11 Mai 2016 - 19:25 | |
| La course-poursuite s'achève lorsque le groupe sort de la jungle pour déboucher sur une crique. Où qu'elle pose son regard, Marianne ne voit que des Amoureux du Vent sur la plage. Elle repère aussi leurs prisonniers, soulagée de voir vivants Mayeul, Melsant, Siméane. Mais où sont Lou-Ann et sa sœur, où est Grâce ? Un cri de panique lui fournit la réponse. C'est une véritable forêt de mâts qui flotte sur le bras de mer. A bord d'un des navires, voulant fuir les Amoureux du Vent, une petite princesse rose tente un baptême de l'air du haut d'un mât blanc, suivie par une renarde que la médecin connaît bien. Belle prestation, Marianne en rirait si la situation n'était pas aussi désespérée. Les trois résistantes sont vite attrapées et rejoignent les prisonniers. La Voltigeuse s'attendait à tout, mais pas à ça. Elle pensait leur sort scellé, mais les Amoureux du Vent se découvrent le visage et se mettent à les supplier. Une Aïeule prend la parole pour eux et raconte leur histoire. Abasourdie, Marianne découvre le récit des créateurs de vivenefs, modeleurs maudits qui ne parviennent plus à éveiller des esprits complets. Elle comprend que le Berceau des Sirènes abritent des vivenefs qui sommeillent et qui attendent leur sang. Alors que l'ancienne explique et raconte, avec de la tristesse et du désespoir dans la voix, Marianne sent la colère monter. Elle a la sensation d'avoir été manipulée pour être amenée jusqu'à cette île, mais surtout, elle revoit des flammes, des pont éventrés, des mâts brisés. Quand Carmine parle des sirènes qu'ils souhaitent éveiller, la médecin voit les figures de proue torturées de l'Île des Murmures, et elle contient difficilement sa fureur, serrant les poings. La peine de la vieille femme ne la touche pas, à présent qu'elle saisit l'ampleur de la souffrance des vivenefs abandonnées à leur folie, sur l'autre île. Elle a encore assez de présence d'esprit pour éviter d'exploser devant tous les habitants de l'île. Lentement elle se dirige vers le village créé pour tous les rescapés du voyage, silencieuse et la démarche raide. Elle voudrait serrer Lou-Ann dans ses bras, rejoindre Iode, s'enfuir, faire demi-tour pour tenter les drogues de Mayeul. Trop de choses se bousculent dans sa tête. Elle se détend un peu en retrouvant Siméane et Grâce. Mais lorsqu'en chemin elle entend ces mages de sang justifier tous les enlèvement d'enfants -dont celui de sa filleule-, parler du massacre d'anciens équipages, elle craque. « Je me fiche éperdument de vous, arrogants qui ont créé tant d'estropiées sur l'Île des Murmures. Vous nous demandez de faire un choix ? Croyez bien que je vais réfléchir longuement, non pas pour vos vies, mais pour celles de toutes ces vivenefs. Les mutilées que vous avez abandonné à leur sort sans plus vous soucier de leur existence, et les dormantes que vous avez créé pour votre serment et qui vous ont servi d'excuse pour commettre tant d'horreurs ! »Et elle les plante là, tous. Elle va vers la jungle pour calmer sa colère, pas bien loin du village cependant. Elle a besoin d'air et de silence, ayant vécu trop d’événements en trop peu de temps. Malgré ce qu'elle vient de dire, elle est incapable de penser au choix qu'elle devra faire. Dans l'immédiat elle voudrait s'isoler pour remettre ses idées au clair et calmer la rage qui bouillonne en elle. Dans son sillage, elle croit voir une petite renarde qui sautille d'arbre en arbre derrière elle, jouant avec les ombres du soir. La nuit porte conseil dit-on, la médecin pense la passer aux abords du village, avec les étoiles et le souffle du vent. Sa filleule se montrera sûrement dès qu'elle aurait l'air moins énervée. - Spoiler:
614 mots. Marianne est contente de retrouver tous les captifs sains et saufs, mais elle déteste les Amoureux du Vent et leur méthodes, repensant à l'Île des Murmures et ses vivenefs folles. Elle part calmer sa rage à l'entrée de la forêt, près du village. Pour l'instant elle n'a pas fait de choix.
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| | | | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Mer 11 Mai 2016 - 20:40 | |
| Escortés par des Amoureux du Vent, tous les prisonniers sont alignés sur la plage. La situation semble désespérée, en face de nous se tiennent nos sauveteurs, mais leurs arrières sont bloqués par les silhouettes inquiétantes des Vivenefs. Je reconnais quelques visages de l'Audacia, Freyja, Philipppe, Éric et Mayeul, Marianne. En vain, je cherche Ismaïl. Je me débats, je veux savoir. Enfin je l'aperçois parmi les captifs, il joue des coudes et se rapproche, mais impossible de le serrer contre moi. Nos regards s'accrochent, s'épousent, se caressent, heureux de se retrouver. Nous en sommes en vie, et c'est tout ce qui compte en cette minute.
Et puis une lueur rousse attire mes yeux au-delà d'Ismaïl. Je n'ose y croire et pourtant ... Elles sont là. Toutes les trois. Grâce, Lou-Ann et ma petite fée rose, Lena. Ma joie se ternit de confusion, de remords. J'ai tué le capitaine de la Marie-Sanglante parce que je les croyais perdues. Retiendrai-je un jour la leçon ? La vengeance est toujours ce qui me vient en premier lorsqu'on me prive d'êtres chers. La rancune est tenace, difficile à combattre, et pourtant ce n'est pas la première fois que je constate qu'elle est vaine …
Soudain dans un silence troublé uniquement par le clapotis des vagues qui murmurent inlassablement au pied des vivenefs, les cris et les menaces des « encapuchonnés » s'éteignent. Un à un, ils se découvrent et ce ne sont plus les guerriers implacables qui nous retiennent mais des hommes, des femmes de tous âges et même des enfants qui demandent de l'aide. Quel incroyable revirement de situation !
Une femme au visage ridé comme une vieille pomme s'avance. Carmine se fait leur porte parole et nous conte leur histoire. Désespérée, désespérante, abracadabrante, sanglante, celle-ci me laisse pantoise, abasourdie. La Magie du Sang, prohibée depuis des lustres est à l'oeuvre et sa puissance est phénoménale, puisqu'elle a isolé ces gens, les emprisonnant depuis des siècles pour les punir de leurs échecs. La supplique de la vieillarde, relayée dans tous les regards noyés d'espoir braqués vers nous, est poignante. Elle me touche, c'est indéniable, qui pourrait rester de marbre face à un tel désespoir ? Mais il reste tant de questions, tant d'incertitudes, sans parler de tous ces malheureux qui ont payé de leur vie le sang volé. Avons-nous réellement tous les tenants et les aboutissants ? Ne fonçons-nous pas tête baissée dans un piège ?
Le Roi Noir s'éloigne, jugeant probablement que nous n'avons plus besoin de lui. Il laisse derrière lui la Tour qui semble plus indécise. Craint-elle encore pour notre sécurité ? Je ne sais que penser. Si nous sommes libres de nous restaurer, de nous reposer, nous restons prisonniers de cette île, jusqu'à ce que nous décidions du sort des Amoureux du Vent. Je promène mon regard sur mes compagnons, des sentiment contradictoires animent leurs visages, colère, stupéfaction, tristesse, dégoût, soulagement. La fatigue y est omniprésente, une bonne nuit de sommeil nous permettra sans doute d'y voir plus clair demain.
Je n'ose pas m'approcher de la famille Jedidiah réunie, je crains les foudres de Freyja qui doit m'en vouloir encore d'avoir perdue sa fille, je m'en veux terriblement déjà, donc je la comprends. Je me contente d'un petit baiser destiné à Lena, que je souffle sur mes doigts. Par contre, j'étreins avec bonheur Grâce et Marianne, heureuse de les revoir en vie. Mais le devoir nous appelle et quelques plaies et bosses plus tard, au bras d'Ismaïl, je suis conduite dans une maisonnette toute simple. Une famille nous y accueille et nous offre le gîte et le couvert.
Exténuée, affamée, je ne peux, ni ne veux discuter. J'avale ce que l'on m'offre, remerciant d'un sourire, je n'ai qu'une envie, être seule avec Ismaïl, pour qu'il me raconte comment l'Audacia a fini par nous retrouver, et surtout pour soulager ma conscience, pour lui avouer mon crime. Dès la fin du repas, je m'éclipse poliment, entraînant avec moi mon compagnon. Mais les confidences, ce sera pour plus tard, nous avons besoin d'exorciser l'angoisse de ces terribles semaines de la façon la plus naturelle et la plus tendre qui soit … Puis je m'endors pelotonnée dans ses bras, savourant ce semblant de normalité.
- Spoiler:
700 mots Siméane est heureuse de retrouver son pirate, et de découvrir que Grâce, Lena, Lou-Ann sont en vie. Si l'histoire de Carmine l'émeut, elle a besoin de temps et de renseignements avant de se décider ...
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| | | | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Mer 11 Mai 2016 - 20:45 | |
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Trois pas z'en avant, puis deux su'l'côté, bouteille levée bien haut, comme un étendard, comme un défi lancé au monde entier, j'avance.
« C'est la belle Suzon qui m'a r'filé la chtouille, Maudite'soit cette guenon ventrebleu ça m'chatouille ... »
Et oui, pirate, poète et gentil troubadour maniant la rime riche avec talent, ça n'a rien d'incompatible. Je braille comme un âne à qui on a enlevé sa ration de picotin, mais j'm'en fiche, là où j'vais y'aura pas un chat !
L'alcool et la flibuste ont toujours fait bon ménage. Ils sont complémentaires. Alors zou, j'm'enfile une nouvelle lampée de papaye au goulot, comme si j'étais en train de mourir de soif en plein désert. Et puis, de toute manière, les fruits, c'est bon pour la santé, non ? J'm'essuie les lippes du revers de la main, j'rote un bon coup, avec une rare élégance, j'fais deux autres pas su'l'côté, contre ma volonté, puis je repars dans le sentier en m'écorchant aux branches. Rien n'à foutr' !
A gauche, à droite ? Non mais hooo, vous voulez rire ? J'suis cartographe, jamais je ne me perds. A gauche ! Par là ! ... dis-je en prenant à droite, et en déversant sur cette île de pignoufs une once de délicatesse et de poésie à laquelle elle n'est sûrement pas habituée.
« Et quand ça m'chatouille trop, faut bin que j'me grattouille ... »
Les dieux et les étoiles sont avec moi. Sans doute parce que mon cœur est pur. Voilà, je touche au but. J'entends chanter la mer et le vent, du moins lorsque je cesse de beugler. Par contre, j'sais plus très bien où j'suis, du coup. Trop de calamités, trop de mauvaise fortune, trop d'inquiétude en quelques jours, en quelques heures. Trop de papaye. Trop de coups sur la tronche. Une presque noyade à cause d'un idiot de lézard volant. J'suis vraiment en colère, mais c'est parfait, là où j'vais, j'vais pouvoir me venger de la terre entière. Tous dans le même sac. Les nobles et leur arrogance, les patrouilles de la milice à Lorgol, ceux qui me prennent pour le roi des cons, ceux qui me font la gueule, ceux qui veulent nuire à ma Samy, toute cette magie qui me débecte, la Marie-Sanglante, cette Chevaucheuse qui m'a offert un voyage dans l'espace, et surtout ces « Amoureux du vent », leurs mésaventures, leurs Vivenefs, leurs sirènes, leurs magouilles ! Un grand feu ! Oui, un grand feu de joie ! Et moi je danserai autour, et je rirai, et je chanterai ! Et je serai fier de ce que j'ai accompli !
Hop ! Une dernière rasade, en vérifiant bien qu'il m'en restera suffisamment pour ce que je vais entreprendre, puis une dernière sérénade en direction des étoiles !
« C'est la belle Suzon qui m'a r'filé la chtouille, Maudite'soit cette guenon ventrebleu ça m'chatouille, Et quand ça m'chatouille trop, faut bin que j'me grattouille ... »
Je foule la plage, enfin. Berceau et cimetière. La grillade du siècle. Elle servira d'exutoire à ma colère, à mon mépris. « Me voilà, marquise, fermez les yeux, ça va piquer un peu ! Comment? C'est du sang que tu veux ? Voilà de la papaye, tu devras t'en contenter ! »
Mes phrases n'ont sans doute un sens que pour moi, mais je m'en fiche, je verse la fin de la bouteille sur la tête de la première figure de proue qui se présente à mes yeux. Je perds un instant l'équilibre, et l'alcool se répand à mes pieds, sur le pont. M'en fiche. Maintenant, mettre le feu. Briquet à silex, mèche d'amadou. J'ai tout ça au fond de mes poches, parmi ce bric-à-brac qui m'accompagne partout. Bon, j'dois m'y reprendre à plusieurs fois. L'émotion, peut-être ? Ou trop d'empressement ? Ou trop d'alcool ? Mais bon, j'vais y arriver.
- Spoiler:
642 mots – Complètement bourré, Isma s'apprête à mettre le feu à une Vivenef – ou même à plusieurs – pour se venger du monde entier
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| | | Les Guerriers Serenus Dardalion Messages : 1267 J'ai : 36 ans Je suis : Guerrier a l'antenne de la Volte. Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : La Guilde des GuerriersMes autres visages: | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Mer 11 Mai 2016 - 21:29 | |
| Une voix d'homme le fit se reveiller en sursaut. Serenus se redressa et sortit de sa couchette. Il se releva en faisant craquer son dos et comprit que la voix venait d'un pirate ivre qui chantait d'une voix pâteuse. Serenus soupira et rejoignit une table qui avait été dressée pour eux. Il massa ses tempes tout en regardant le pirate tituber, la bouteille à la main, vers la plage, La ou etait le berceau des Vivenefs. Il avait vu Mayeul s'éloigner lui aussi dans cette direction mais il n'était pas revenu. Serenus cligna des yeux et chercha le voltigeur du regard. Il se dit qu'il était peut être rentré pendant qu'il dormait et qu'il devait cuver dans une des couchettes. Une silhouette imposante s'approcha et posa devant lui une assiette remplie de rôti fumant. Serenus leva la tête et croisa le regard du colosse qui l'avait porté sur son épaule jusque ici. Le colosse pointa le plat du doigt et dit d'une voix forte : - Mange.Serenus ne se fit pas prier. Après plusieurs longues journées de quasi jeûne, ce repas était une bénédiction. Il avala sa viande tout en discutant avec le colosse. Il apprit que celui ci etait un pêcheur qui vendait ses prises sur le port de Lorgol. Mais il n'en dit pas plus. Serenus lui demanda ce que les Amoureux du vent attendaient d'eux mais l'homme resta silencieux. Celui ci se leva après un moment et s'éloigna. Le guerrier resta seul, les mains autour d'un verre d'infusion brûlante, plongé dans ses pensées. Il caressa son alliance et soupira. Il s'était passé tellement de choses depuis sa capture qu'il n'avait pas eu le temps de penser à sa femme. Mais maintenant qu'il etait la, assis à cette table, dans ce village rempli d'illuminés encapuchonnés, il se demanda s'il allait la revoir un jour. Allait il rentrer chez lui apres cette aventure ou allait il demeurer sur cette ile jusqu'à la fin de ses jours ? Comme tous les captifs, il doutait de la sincérité de ces amoureux du vent. Meme s'il pensait avoir pris sa decision, maintenant qu'il avait mangé, dormi, et qu'il avait les pensées plus claires, toute cette histoire lui paraissait insensée. Le guerrier finit son infusion et se leva. Sa barbe le démangeait terriblement, et tandis qu'il la grattait, il chercha un couteau pour pouvoir remédier a ce désagrément. Mais il se demandait s'il était prudent de demander un couteau à un amoureux du vent. Il se dit qu'il pourrait garder sa barbe encore un moment puis décida de suivre le pirate afin de voir ce fameux berceau. Il se dirigea d'un pas déjà plus décidé vers la plage. La mer paraissait calme, et le sable crissait sous ses bottes. Il sourit et retira celles ci pour mieux profiter du sable. Il etait doux et frais grâce à l'air de la nuit. Il posa ses bottes par terre et se dirigea vers le Berceau. Il baissa la tête et croisa le regard d'une sirène qui barbotait. Il recula légèrement et chercha le pirate du regard. Celui ci divaguait toujours sur la plage et remarquait qu'il essayait d'allumer un feu. Il pencha la tête, intrigué puis décida de s'approcher. Il demanda en souriant : - Monsieur ? Vous allez bien ? - Spoiler:
Serenus est réveillé par un Ismael presque ivre mort, il prend un repas en compagnie d'un amoureux du vent puis decide d'aller se balader sur la plage. Il recroise le chemin du pirate et remarque que celui ci essaye d'allumer un feu. Curieux, il va l'accoster 548 mots
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| | | Les Voltigeurs Grâce de Séverac Messages : 5649 J'ai : 39 ans Je suis : Voltigeuse, major de la division d'Est d'Erebor, sigisbée de la cour d'Erebor, dame de Sombregemme, marquise d'Automnal Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : Anthim, duc d'EreborMes autres visages: Astrée Aubétoile, Tristan d'Amar | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Jeu 12 Mai 2016 - 14:16 | |
| Grâce s’était battue avec toute l’énergie dont elle disposait – peu, en considérant que les jours de captivité subie l’avaient considérablement affaiblie, qu’elle était armée de manière bien insuffisante. Elle n’en restait pas moins une combattante, avec l’énergie d’une lionne, bien décidée à protéger sa tribu. Et Lou-Ann et Lena en faisaient partie, aussi vit-elle d’un bon œil qu’elles s’échappent de la portée de ces êtres belliqueux. Et ce malgré l’effroi qui la prit, en voyant l’aînée pousser la cadette du haut du mat, craignant qu’elle ne se brise le crâne contre ce dernier, du fait de l’impulsion bien trop forte. Profitant malgré tout de la distraction, elle courut, montant sur Soie, qui semblait moins soumise à la torpeur prenant Serment et Corail, espérant ainsi s’envoler, sans succès aucun. Repoussant malgré tout ses assaillants, elle avait fini capturée. Elle écoperait de bleus, ses flancs étaient douloureux. Elle espérait n’avoir aucune côté brisée, mais étant donné la douleur irrépressible qui l’enflammait, elle en doutait. Elle avait été grandement malmenée, après tout.
Elle avait, malgré elle, été rassurée de revoir tous les captifs sains et saufs – en apparence, tout du moins. Sur une impulsion, elle avait étreint brièvement Melsant, qu’elle avait craint d’abandonner à un sort pire que leur emprisonnement, l’informant que Soie l’avait rejointe sans qu’elle ne sache comment, qu’elle se portait au mieux considérant les circonstances. Qu’elle avait craint de perdre, dans cette tempête effroyable, à laquelle les Jedidiah et elle auraient pu ne pas survivre non plus. Elle avait fait preuve de plus de mesure avec Mayeul, surprise de le trouver là, lui adressant un sourire sincère. Ainsi qu’à tous ceux qu’elle reconnaissait. Freyja. Marianne. Eric. Philippe. L’équipage de l’Audacia. Si elle s’efforçait de paraître inébranlable, elle était à bout, en réalité, et terriblement soulagée de les savoir là. Et inquiète, quant à leur sort.
Rien n’était fini. Ils n’auraient pas été, en premier lieu, fermement maintenus, n’est-ce pas ? Grâce était remontée. Comment, sinon, expliquer cette colère après toute l’inquiétude ressentie au fur et à mesure que les jours passaient ? Pour Siméane, pour la Princesse. Celle qu’elle avait juré de protéger. Elle semblait secouée, la petite Princesse, mais elle était indemne – dans la mesure du possible. Grâce avait peut-être été neutralisée, mais elle flamboyait malgré tout de rage, de colère. Elle écoutait, pourtant. Attentivement, très attentivement. L’aïeule, qui requérait leur aide. Après les avoir meurtris, combattus, avoir manqué de tuer bien des leurs en les forçant à s’aventurer jusqu’à eux, en dérobant des êtres chers sur lesquels ils n’avaient pas le moindre droit, elle demandait aide et soutien ? Se jouait-elle d’eux ?
D’un regard peu amène, elle se dégagea d’un coup sec de la poigne de ses tortionnaires croisant les bras, silencieusement, malgré son mécontement des plus évidents. Oh, elle n’allait pas faire de cadeau, pas accéder à leur requête aussi simplement. Non, assurément pas. Mais elle retenait. Chaque mot, chaque silence. Mages maudits, mages démunis ? Mages impuissants. Concepteurs de vivenefs, et davantage? Gardiens de navires imparfaits, incomplets ? Qu’attendaient-ils donc ? Pourquoi en concevoir autant ? Héros, courageux, savants ? Donner notre sang ? Ça, ou brûler leurs enfants, les achever eux ? Avoir sur les mains le massacre d’une communauté ? Comment pouvaient-ils être sûrs que faire couler leur sang n’en gorgerait pas la terre, les vivenefs ? Comment penser que les navires pouvaient brûler sans représailles, eux qui étaient gorgés de magie ?
Le voyage jusqu’à l’île avait été éprouvant, comment être sûre qu’ils puissent en partir indemnes, s’ils décimaient la communauté qui s’y était formée ? Ce n’était qu’une infime partie des questions que se posait Grâce, pas plus calmée qu’auparavant. Sa colère était à vrai dire exacerbée par les non-dits et les conséquences masquées de ce qu’on leur demandait. Car ces êtres, sous couverts de désespoir, essayaient d’attirer leur compassion et leur pitié, après avoir agi de manière plus que condamnable. Ils allaient sans nul doute leur jouer un tour. Peu importait, la femme était fourbue. Gardant sa lame en main, elle se servit à manger bien que suspicieuse – la nourriture pouvait être empoisonnée. Elle allait se laisser profiter du sommeil du juste, avant d’interroger la vieille femme qu’elle supposait fourbe. - Spoiler:
700 mots. Grâce écoute avec attention, en colère et remontée contre les Amoureux du Vent, sceptique quant à leurs intentions, et les réelles possibilités qui s’offrent à eux. Elle décide de se restaurer et de dormir, malgré sa crainte d’empoisonnement. Elle souhaite se procurer une arme plus efficace que la petite dague volée à Valaar, et questionner Carmine le lendemain.
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| | | Les Chevaucheurs Tristan d'Amar Messages : 4809 J'ai : 33 ans Je suis : Capitaine de Vol de l'Escadron de Chevaucheurs de Lagrance
Marquis d'Amar Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : Fluctuante. S'il était fidèle à l'impératrice, il l'est nettement moins à l'empereur, bien qu'il se soit éloigné de Chimène de son vivant, par son attitude envers les mages du Sang. Il est malgré tout toujours fidèle à son duc, à son duché, et à Faërie.Mes autres visages: Grâce de Sombregemme | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Jeu 12 Mai 2016 - 14:17 | |
| Altruiste Tristan, surprenant Tristan. Soucieux de toute chose, soucieux de tous. Ferveur sent leur lien, ténu, amenuisé par la torpeur qui le prend bien malgré lui. Il est troublé, le chevaucheur appliqué, désireux d’en savoir toujours plus, de mieux comprendre. Troublé par l’attitude de Maelys, par son état après la torture qu’elle a subie, par ses actions. Troublé, aussi, par le discours de Carmine. Troublé par la détresse, le désespoir que trahissent ses paroles. Troublé par sa résolution de mourir. Troublé, surtout, par le parallèle qu’il fait bien malgré lui. Le mage n’est-il pas prêt à tout pour protéger l’héritage transmis par sa mère, par ses grands-parents ? N’est-il pas prêt à tout pour mener à bien ce à quoi il a dédié sa vie : la fierté de sa famille ? De sa réelle famille, de celle qui n’est pas corrompue comme peut l’être son père et ses demi-frères ? Il se sent lié, mon petit mage, à ces mages maudits. Oui, Tristan d’Amar est bien troublé, et je ne peux lui venir en aide.
• Je suis à côté de Maelys, ne la quitte pas d’une semelle. Ne la quitterai plus d’une semelle, tant qu’elle ne m’aura pas assuré de ne plus s’en prendre à qui que ce soit, et d’aller présenter ses excuses. Les humains, pleutres ou non, honorables ou non, n’étaient pas de la chair à canon. Et il faudra qu’elle me promesse que nous aurons une discussion à ce sujet à mon retour. J’écoute attentivement l’aïeule. Tout n’est pas clair, dans ses paroles. Quelle importance, cependant ? Avons-nous d’autres choix ? Pouvons-nous réellement, de sang froid, les assassiner jusqu’au dernier ?
Je fronce les sourcils, alors qu’elle indique de brûler leurs créations. J’ai vu l’effet sur Maelys. J’ai vu la souffrance, impossible, insoutenable, sur ses traits. La jeune femme espiègle, métamorphosée. Impossible de reproduire une telle chose. Jamais. Je la laisse parler, m’approche. Je ne me tairais pas. Pas à ce sujet. Comment se résoudre à une telle chose ?
« Vous avez choisis vos captifs, dites-vous, pour leur pureté et leur jeunesse, la délicatesse de leur esprit qui ne devrait pas tourmenter les vivenefs. Comment pouvez-vous penser cela, et nous penser capables d’éveiller les vivenefs, tout en supposant que nous pourrons vous exterminer jusqu’au dernier ? Cela n’est-il pas incompatible ? Et comment pourrions-nous brûler une vivenef, sans représailles ? La magie dont elles sont gorgées est palpable, prégnante. Une vivenef sur l’ïle aux Murmures a été brûlée dans l’optique de secourir une jeune femme prise aux pièges, et la contrepartie a été insoutenable. Comment l’expliquez-vous ? Comment expliquez-vous qu’il n’en sera pas de même ? N’est-ce pas un piège auquel nous nous livrerions ? »
• Il est doux, mon humain, dans ses paroles. Il n’accuse pas. Il cherche à comprendre. Ni plus ni moins. Il veut aider, avec ferveur, mais il est perplexe, perdu.
• J’écoutais attentivement, certain de devoir réfléchir. Les tuer était malgré tout inconcevable pour moi. Leurs actes étaient condamnables, mais je savais le désespoir qui pouvait nous étreindre, face à une situation qui apparaissait sans fin, sans solution. Fort confus de la discussion avec Carmine, je m’éloignais, m’approchais de nombreuses vivenefs échouées non loin de la plage. Folles ? Impossible à éveiller ? Un échec ? Je n’en suis pas certain, dans la pénombre. Je suis resté longtemps à méditer sur les propos de Carmine. Mais ce que je vois, c’est le pirate qui a été la cible de Maelys. Je reconnais sa silhouette, mais ne distingue que difficilement ce qu’il fait. Une chose est sûre, je dois m’excuser auprès de lui, de mon élève. Et lui assurer qu’elle ne restera pas impunie. Mais une forte odeur d’alcool m’étreint, et à la lumière des deux lunes, je distingue les objets tenus. Je comprends, je pense, ses intentions. Sans réfléchir, j’évoque un élémentaire d’eau, afin qu’il asperge pirate, vivenefs, plage, moi, de ce liquide dont il est constitué. Qu’il inonde le tout, empêche que tout s’enflamme.
« La magie est pernicieuse, ami. Elle est traitre, et ces navires en sont gorgés. Nous pourrions vivre un éternel tourment, connaître un trépas prématuré, si vous les brûliez. » - Spoiler:
700 mots. Tristan sermonne Maelys, lui indique qu’ils discuteront davantage à leur retour, interroge Carmine. Il tombe sur Ismaïl, en fâcheuse posture, prêt à commettre un acte irréparable et probablement très dangereux, inonde les lieux à l’aide d’un élémentaire pour l’arrêter.
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| | | Les Voltigeurs Grâce de Séverac Messages : 5649 J'ai : 39 ans Je suis : Voltigeuse, major de la division d'Est d'Erebor, sigisbée de la cour d'Erebor, dame de Sombregemme, marquise d'Automnal Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : Anthim, duc d'EreborMes autres visages: Astrée Aubétoile, Tristan d'Amar | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Jeu 12 Mai 2016 - 14:17 | |
| Une nuit est bien loin de suffire, pour reposer Grâce, la délivrer de cet épuisement qu’elle ressent. Mais peu importe. La voltigeuse va confronter l’aïeule. Elle avale un déjeuner frugal et se présente à elle. Marianne se joint à son amie. Elles ont échangé quelques mots, elles sont sceptiques, toutes les deux. Elles n’hésiteront pas à poser leurs questions.
« Bonjour, Carmine. Nous tenons à vous remercier pour la nourriture que nous avons pu avaler. Nous avons cependant, Marianne ici présente et moi-même, de nombreuses questions à vous poser. Ce n’est pas choix aisé que vous nous donnez à faire, aussi vous devez le comprendre. »
Elle est peu amène, bien qu’elle essaye de faire preuve de courtoisie.
« Une totalement égoïste – avez-vous des armes, à nous donner ? Nous, captifs, sommes forts démunis. Nous allons en avoir besoin, quelle que soit notre décision. Ne serait-ce que pour rentrer. »
Elle n’y va pas par quatre chemins, n’hésite pas. Se tournant vers Marianne, elle lui laisse l’opportunité de commencer. Elle est encore moins amène, sa chère amie.
« Ce serment du sang deviendra-t-il nôtre ? Nos yeux seront-ils parsemés de rouge ? »
Grâce jette un œil interloqué à Marianne. C’est une fort curieuse question, mais pertinente. Il me semble.
« Ne nous interrompez pas, nous y perdrons le fil de nos pensées. Nous nous répèterons, si nécessaire. Ce serment a-t-il dégénéré sur les kidnappés des centenaires passés ? Sont-ils maintenant maudits, et immortels tout comme vous, du fait de la malédiction ? Quelle différence y a-t-il entre eux et nous ? Les captifs sont issus de guerriers des couronnes d’Ibélène et de Faërie. Certains des gens ici sont des pirates. Comment pourraient-ils ne pas teinter l’esprit des vivenefs de manière négative ? »
Il y a tant à demander, tant à savoir. Tant à éclaircir. Trop, peut-être. Mais elle veut, elles veulent, des réponses.
« Serons nous, nous aussi, contraints par votre malédiction, soumis à elle ? Immortels, si nous échouons ? Bloqués ici ? Nous avons dû traverser une effroyable tempête pour parvenir jusqu’à l’île, comment pourrions-nous en partir ? Avons nous d’autres choix que l’éveil des vivenefs, ou de décimer les mages ? Sommes nous prisonniers, malgré nous, malgré vous, si nous ne mettons pas fin à la malédiction ? »
Elle s’arrête, la voltigeuse de Bellifère méfiante, sollicite du regard Marianne, elles partagent des questions, alors elle la laisse parler. « Avez-vous éveillé quelques vivenefs dans le berceau ? Dans quelles circonstances ? Le sang n’a-t-il jamais fonctionné ? Marianne s’interrompt, comme perturbée, ou touchée. Pourquoi avez-vous créé d’autres vivenefs, au lieu de vous préoccuper de suppliques des vivenefs de l’ïle aux murmures ? De les… réparer, soigner ? »
Grâce reconnaît son amie, altruiste, soucieuse du bien être de tous – même d’entités magiques, entité de bois. Est-ce leurs liens avec les Jedidiah, avec l’Audacia, qui les rend toutes deux soucieuses des vivenefs ? Peut-être. Elles ne doivent pas s’arrêter à ces considérations, cependant, et Grâce le sait. Elle reprend la parole, d’un air plus assuré qu’elle ne l’est réellement.
« Quelques gouttes de sang suffiront-elles réellement, comme vous l’avez affirmé hier ? Combien de vivenefs doivent-être éveillées ? Pouvons-nous toutes les éveiller ? Qu’implique le lien que nous créerons alors avec ces vivenefs ? Que leur devrons-nous, et que nous devront-elles ? Leur capitaine leur offre du sang, pour que le navire les reconnaisse. Deviendrions-nous leurs capitaines ? Si l’on a déjà offert, récemment, du sang à une vivenef, est-ce incompatible avec le fait d’en redonner ? Les capitaines de vivenef qui nous accompagnent, leurs équipages dont le sang a coulé plus d’une fois sur le pont, peuvent-ils seulement donner leur sang ? Si plusieurs vivenefs reçoivent le même sang, peuvent-elle revendiquer une même personne ? Revendiquent-elles seulement les personnes ? J’ai donné mon sang à Maria, pour solliciter son aide, qu’est-ce que cela implique pour moi ? »
Tant de questions, mais elle en aurait beaucoup plus, Grâce. Elle reste interdite, pourtant. Pas Marianne.
« Pourquoi ne pas aller vous faire tuer sur le continent, au lieu de nous confier ce fardeau ? »
Grâce est surprise, douce Marianne, si véhémente. Mais à raison. - Spoiler:
Marianne et Grâce, énervées, vont questionner Carmine. L’inondent de questions. En ont beaucoup d’autres (Grâce du moins) !
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| | | PNJ • Admin Le Destin Messages : 1321 J'ai : un âge au dessus de toute raison.
| Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Jeu 12 Mai 2016 - 18:51 | |
| Chroniques d'Arven Les Amoureux du Vent Intrigue 1.3 Intrigue animée par Aura· Intervention de Carmine
MARIANNE : « Je me fiche éperdument de vous, arrogants qui ont créé tant d'estropiées sur l'Île des Murmures. Vous nous demandez de faire un choix ? Croyez bien que je vais réfléchir longuement, non pas pour vos vies, mais pour celles de toutes ces vivenefs. Les mutilées que vous avez abandonné à leur sort sans plus vous soucier de leur existence, et les dormantes que vous avez créé pour votre serment et qui vous ont servi d'excuse pour commettre tant d'horreurs ! »
CARMINE : « Qui est responsable, arrogante enfant ? Qui a proscrit notre magie, qui nous a privés du secours de l'Académie, nous ordonnant cependant de modeler au plus offrant ? La Guilde des Mages est devenue hypocrite et cupide, mais c'est nous qui en avons payé le prix. Que sais-tu du poids d'un serment brisé qui échappe à ta volonté, toi qui te permets de juger ? Nous sommes enchaînés tout autant qu'elles, et leur tourment est le nôtre. Quelle mère pourrait jamais oublier ses enfants ? »
Carmine lui tourne le dos, révoltée par l'arrogance dont Marianne fait preuve.
TRISTAN : « Vous avez choisis vos captifs, dites-vous, pour leur pureté et leur jeunesse, la délicatesse de leur esprit qui ne devrait pas tourmenter les vivenefs. Comment pouvez-vous penser cela, et nous penser capables d’éveiller les vivenefs, tout en supposant que nous pourrons vous exterminer jusqu’au dernier ? Cela n’est-il pas incompatible ? Et comment pourrions-nous brûler une vivenef, sans représailles ? La magie dont elles sont gorgées est palpable, prégnante. Une vivenef sur l’ïle aux Murmures a été brûlée dans l’optique de secourir une jeune femme prise aux pièges, et la contrepartie a été insoutenable. Comment l’expliquez-vous ? Comment expliquez-vous qu’il n’en sera pas de même ? N’est-ce pas un piège auquel nous nous livrerions ? »
CARMINE : « Nous avons depuis toujours voulu quérir l'aide d'enfants au regard encore innocent, qui pourraient éveiller les vivenefs en leur accordant un esprit léger, curieux et bienveillant, dénué des travers et des défauts que l'humanité développe en vieillissant. Jadis, les vivenefs étaient éveillées sous les efforts d'une quinzaine de modeleurs au bas mot ; et bien peu sombraient dans la folie. La plupart de celles que vous avez vues sur l'Île des Murmures sont nées de modeleurs isolés après le bannissement de la magie du Sang - ici, sur nos rivages, nous avons eu quelques succès. Mais nous sommes âgés, aigris, pleins de rancœur et de désespoir - comment vouloir insuffler ça à une vivenef ouvrant ses yeux sur le monde ? Nous voulions des enfants, pour leur donner l'espoir et l'émerveillement de ceux qui ont encore tout à découvrir, mais nous avons dû admettre que cela ne suffisait pas. Alors... Alors, cette fois, les sirènes ont chanté dans le vent leur soif de découverte, leur envie d'aventure, leur prière désespérée qu'on vienne enfin les éveiller. Nous, nous n'osons plus, et n'avons sculpté aucune vivenef depuis le dernier appel. Vous pourriez nous tuer, oui : à notre demande, par charité. Par vertu. Cela n'a pas de prix, mon jeune ami. Quant à nos filles qui sommeillent dans le Berceau... Messaïon sait faire la différence entre l'agression et la compassion. Sithis ne s'y est pas trompé, lui qui vous a marqué pour vous mener jusqu'à nous. » Un triste sourire étire les lèvres de Carmine. « Nous savons. Nous savons : nous sommes du Sang, la Sombre Mère et le Dieu sans Visage président à notre magie. Ne craignez pas de représailles si vous agissez avec de nobles intentions pour les opprimés, Chevaucheur. »
Carmine invite ses visiteuses à s'asseoir et leur propose à boire. Elle n'accorde pas un regard à Marianne.
GRÂCE : « Une totalement égoïste – avez-vous des armes, à nous donner ? Nous, captifs, sommes forts démunis. Nous allons en avoir besoin, quelle que soit notre décision. Ne serait-ce que pour rentrer. »
CARMINE : « Nous n'en conservons pas ici. Nous avons des outils de culture, de sculpture, pour bâtir nos maisons également ; mais pas d'armes, non. Notre magie suffit à nous défendre en temps ordinaire. Nous pensions que vous auriez le nécessaire avec vous. Mais si vous le demandez, Voltigeuse, nous pouvons vous en façonner. Il y a longtemps que les armes du Sang ont disparu d'Arven, à part les douze enchantées pour la Rose. J'étais de ceux qui les ont fabriquées et enchantées ; je n'ai pas oublié comment les faire. Réfléchissez, et revenez me voir si vous voulez que nous vous en façonnions. »
MARIANNE : « Ce serment du sang deviendra-t-il nôtre ? Nos yeux seront-ils parsemés de rouge ? »
Carmine, froidement, secoue négativement la tête sans regarder Marianne et ne s'étend pas plus avant.
GRÂCE : « Ne nous interrompez pas, nous y perdrons le fil de nos pensées. Nous nous répéterons, si nécessaire. Ce serment a-t-il dégénéré sur les kidnappés des centenaires passés ? Sont-ils maintenant maudits, et immortels tout comme vous, du fait de la malédiction ? Quelle différence y a-t-il entre eux et nous ? Les captifs sont issus de guerriers des couronnes d’Ibélène et de Faërie. Certains des gens ici sont des pirates. Comment pourraient-ils ne pas teinter l’esprit des vivenefs de manière négative ? »
CARMINE : « Les captifs ont vieilli et sont morts parmi nous, paisiblement. Nous n'avons jamais levé la main sur quiconque posant le pied sur nos rivages ; ceux qui furent massacrés l'ont été par leurs vivenefs désespérées avant que nous ne puissions l'empêcher. Nous protégeons les sirènes, nous ne les contrôlons pas : quand elles appellent leurs sœurs à l'aide, leur chant est intensément poignant, et certaines vivenefs ne peuvent y résister. J'étais là quand Rhéa a brisé de ses mains chacun des hommes qui vivaient entre ses ponts, et j'ai vu son désespoir ensuite de n'avoir pas réussi à éveiller les enfants du Berceau. Toutes n'agissaient pas avec autant de violence : la plupart déposaient leurs captifs sur le port. Ils n'étaient pas mages, ils n'ont pas essayé de modeler, le cours de leur vie s'est poursuivi naturellement, comme celui des enfants qui naissent sur nos rivages s'ils ne tentent pas l'éveil. Vous ne pouvez être maudits ni enchaînés, car vous n'êtes pas mages de sang et ne pourrez donc pas mener l'éveil. » Carmine marque une pause et cherche ses mots. « Vous êtes des combattants, des soldats et des guerriers, mais vous êtes originaires de tout le continent. Vous êtes des époux, des parents, des amoureux de la liberté : les pirates sur les flots, Chevaucheurs et Voltigeurs dans les cieux. Parmi les captifs, il y a une princesse qui peut apporter la notion de responsabilité, des guérisseurs pour l'altruisme, des professeurs pour la pédagogie, des mères pour cet instinct d'amour envers ceux qui arpenteront leur pont. Ces vivenefs ont beaucoup à gagner de vous, par votre vécu, par votre expérience, par vos attentes et vos souvenirs. C'est cela dont elles ont besoin et que nous ne sommes pas en mesure de leur donner. »
GRÂCE : « Serons nous, nous aussi, contraints par votre malédiction, soumis à elle ? Immortels, si nous échouons ? Bloqués ici ? Nous avons dû traverser une effroyable tempête pour parvenir jusqu’à l’île, comment pourrions-nous en partir ? Avons nous d’autres choix que l’éveil des vivenefs, ou de décimer les mages ? Sommes nous prisonniers, malgré nous, malgré vous, si nous ne mettons pas fin à la malédiction ? »
CARMINE : « La tempête était nécessaire pour parvenir jusqu'à l'île, pas pour en partir. Vous pourrez vous en aller sur le dos même des vivenefs qui vous ont amenées ; et si vous le choisissez, avec celles que vous aurez contribué à éveiller. Vous n'avez d'autre choix, hélas, que de contribuer à leur éveil ou les détruire : vous pourriez repartir sans agir personne ne tentera de vous en empêcher, mais sauriez-vous vivre avec la pensée qu'elles risquent de se briser car vous avez refusé votre aide ? C'est injuste, c'est cruel, j'en conviens et je regrette que vous ayez à le subir ; mais cette responsabilité vous revient, ce choix incombe. Vous êtes notre espoir et nous avons placé en vous toute notre foi. »
MARIANNE : « Avez-vous éveillé quelques vivenefs dans le berceau ? Dans quelles circonstances ? Le sang n’a-t-il jamais fonctionné ? Pourquoi avez-vous créé d’autres vivenefs, au lieu de vous préoccuper de suppliques des vivenefs de l’Île aux murmures ? De les… réparer, soigner ? »
Carmine ne regarde toujours pas Marianne. Ses poings se crispent.
CARMINE : « Crois-tu vraiment que nous n'avons pas essayé ? Tu les as vues, les brisées, les perdues, celles qui se sont d'elles-mêmes jetées sur le rivage des Murmures. As-tu compté les os blanchis de ceux qu'elles ont massacrés ? Leurs corps ont été brisés, mais leurs esprits demeurés éternels sont condamnés à hanter l'île, ajoutant au tourment des échouées. Elles sont au-delà de toute tentative de soin : la magie du Sang ne peut les sauver, et celle qui le pourrait a été bannie, elle aussi, des terres d'Arven. Leurs esprits ne sont pas fonctionnels : elles ne vivent pas, elles réagissent. Elles n'ont ni pensée construite ni conscience de leur propre existence. Nous les laissons sommeiller en priant Messaïon pour qu'il les garde en sécurité. Nous ne pouvons rien faire d'autre : elles sont au-delà de notre emprise. Nous en avons éveillé plusieurs au sein du Berceau, oui : votre Maria en fait partie, née à la dernière Moisson. Elle a failli s'éveiller brisée. Pourquoi vouloir les éveiller ? Pourquoi, en vérité ? » Carmine regarde Marianne, très froide et très distante soudain. « Vis pendant des siècles, enfant. Vis pendant un millénaire, incapable de quitter cette île car tu es hantée par le souvenir de cette vivenef que tu n'as pas su éveiller et qui se désagrège lentement au fil du temps sur les rivages des Murmures. Sous ta responsabilité. Autour de toi, ta communauté, ceux des tiens qui ont survécu à la persécution. Vous essayez, tous ensemble, de modeler et d'y croire encore ; mais vos doutes vous rongent, l'indécision vous ravage, vous n'osez pas. Certains essaient et échouent, doublant leur charge de remords. Que ferais-tu ? Tu resterais assise sur un rocher, immortelle et loin de tout, ressassant pour l'éternité la litanie de tes tourments ? Tu te ferais exécuter par le premier visiteur arrivé là, abandonnant tes enfants encore au Berceau, la tienne propre et celles des autres que tu as aidés ? Nous sommes arrivés au bout de notre espoir, mais l'égoïsme nous est étranger. Nous restons pour elles, pour ne pas les abandonner. Elles sont notre responsabilité. Tu es bien prompte à nous condamner, Voltigeuse. Tâche de voir au-delà de tes préjugés. »
Carmine plisse les lèvres et tourne le dos à Marianne, reportant son attention sur Grâce.
GRÂCE : « Quelques gouttes de sang suffiront-elles réellement, comme vous l’avez affirmé hier ? Combien de vivenefs doivent-être éveillées ? Pouvons-nous toutes les éveiller ? Qu’implique le lien que nous créerons alors avec ces vivenefs ? Que leur devrons-nous, et que nous devront-elles ? Leur capitaine leur offre du sang, pour que le navire les reconnaisse. Deviendrions-nous leurs capitaines ? Si l’on a déjà offert, récemment, du sang à une vivenef, est-ce incompatible avec le fait d’en redonner ? Les capitaines de vivenef qui nous accompagnent, leurs équipages dont le sang a coulé plus d’une fois sur le pont, peuvent-ils seulement donner leur sang ? Si plusieurs vivenefs reçoivent le même sang, peuvent-elle revendiquer une même personne ? Revendiquent-elles seulement les personnes ? J’ai donné mon sang à Maria, pour solliciter son aide, qu’est-ce que cela implique pour moi ? »
CARMINE : « Une simple goutte apporte une partie de toi à la vivenef qui la reçoit. Plus cette offrande est répétée, plus le lien est fort ; plus la vivenef pourra s'imprégner de parts importantes de ton existence. Le mage modeleur n'offre pas son sang, petite. Ce sont les passagers et le capitaine qui doivent offrir cette partie d'eux à la figure de proue : le mage ne fait que la modeler. Notre exil ici a chamboulé nos pratiques, et de là viennent nos échecs... L'on ne peut être à la fois l'instrument et la main qui le manie. Ton sang offert, le sang de tous ceux portant offrande - ça, c'est l'instrument. Notre magie, forgeronne et modeleuse - ça, c'est la main qui manie l'instrument. Et la vivenef, son esprit et sa raison, son caractère et sa mémoire - ça, c'est la mélodie. L'harmonie ne peut naître si l'instrument et la main ne sont pas accordés. C'est pour cela que tout don doit être offert et non dérobé, librement consenti pour faire résonner la magie. Toutes peuvent être éveillées, vous êtes nombreux ; et toutes devraient l'être, car je ne peux concevoir de choisir celles qui pourront accéder à l'éveil. »
Carmine boit quelques gorgées et pèse ses mots.
CARMINE : « Le lien... Le lien est puissant, entre la vivenef et ses modeleurs, et entre la vivenef et ses donneurs. Ils sont tous parents, et elle est leur enfant. Si elle porte de toi en elle, ta personnalité influencera la sienne. Tes expériences, tes souvenirs, le torrent de tes larmes et l'écho de tes rires se déverseront en elle pour compléter et nuancer le regard qu'elle portera sur le monde. Lorsque son capitaine meurt, la vivenef choisit parmi tous ceux ayant offert de leur sang celui qui la commandera ensuite. Tu peux donner une goutte de ton sang à chaque vivenef du Berceau, mon enfant : elles auront toute une petite part de toi, un trait de ta personnalité, elles choisiront en toi ce dont elles ont besoin. Tu peux aussi choisir d'en donner plusieurs fois à la même vivenef : elle portera en elle plus de toi. Concernant Maria... Elle pourrait te revendiquer sienne et te faire sa capitaine, c'est vrai, c'est possible. Une autre pourrait aussi te revendiquer si tu donnais ton sang ailleurs ; et là, elles seraient tiennes toutes les deux. Cependant, elles sont cinquante-et-une dans le Berceau : vous êtes une centaine et il y a parmi nous quarante-et-uns Amoureux du Vent qui ne sont pas mages. Je gage que nous pourrions trouver un berger pour chaque esprit éveillé du troupeau. »
Pas d'autre question pour le moment. Carmine s'excuse auprès de ses visiteuses et part vaquer à ses occupations au sein du village. Plus tard dans la journée, du côté de l'Audacia et de la Marie Sanglante que l'on a amarrées dans le Berceau, l'on peut apercevoir Carmine assise dans la main de Rhéa, en pleine conversation avec elle.
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| | | | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Jeu 12 Mai 2016 - 21:21 | |
| Mes grosses pattes tremblotent un peu. Mes guibolles itou. Nous appellerons ça : « l'effet papaye ». J'éprouve le curieux sentiment que mes neurones pataugent dans la glu, et que mes mains sont incapables de répondre à leurs rares injonctions. Mais bon sang de bonsoir, vais-je réussir à l'allumer, ce foutu feu de joie ! Une violente quinte de toux me ploie en deux, et je laisse choir mon briquet sur le pont humide. Je tâtonne en vain dans l'obscurité, il ne réapparaît pas. Les dieux sont décidément contre moi. Que faire ?
Alors que je me redresse laborieusement, m'accrochant au bastingage pour trouver une stabilité satisfaisante, une voix inconnue m'arrache à mes réflexions. Si je vais bien ? La question a beau être accompagnée d'un sourire aimable, il va de soi que ce pignouf me dérange. Je le regarde mieux, à travers le voile sombre de la nuit. Je le situe vaguement, il faisait partie du contingent des sauveteurs alignés sur la plage. Peut-être est-il intervenu dans la libération de Siméane ou de l'une ou l'autre personne que j'apprécie ? Si tel est le cas, je pourrais sans doute accomplir un léger effort de courtoisie. Je m'efforce donc de lui présenter un visage engageant en lui répondant, d'une voix pâteuse. Il me vient d'ailleurs une idée en ouvrant le bec, p't'être que je vais pouvoir l'utiliser, ce bonhomme.
- J'pense que j'ai abusé un peu de la bibine locale. De ce fait, j'ai paumé mon briquet à silex sur le pont de ce rafiot. Il doit être tombé à côté de cette grosse tête en bois, à la proue. Tu fais partie de ceux qui ont sauvé le docteur Adelphe ? C'est ma compagne. Dis-moi, mon gars, pourrais-tu m'aider à retrouver ce satané briquet ? Et, en même temps, boute donc le feu à ces saloperies de bateaux. Mes propos sont un peu décousus, je passe du coq à l'âne, ce qui m'arrive parfois même quand je n'ai pas bu, mais j'ai bien réfléchi, peut-être que ce gaillard pourrait lui-même mettre le feu à ces rafiots, puisque je n'y arrive pas. Il est p't'être un peu naïf. Il contribuerait ainsi, sans le savoir, à la réussite de mon plan. J'suis sans nul doute vach'ment bourré, mais pas totalement con. J'n'étais pas planqué derrière la porte quand on a distribué les jugeotes, moi.
J'l'invite donc à me rejoindre, mais voilà qu'un autre enquiquineur surgit de je ne sais où, au moment le plus inopportun qui soit. Celui-là, je l'identifie aussitôt, c'est le Chevaucheur qui accompagnait la garce qui m'a projeté dans les airs. D'instinct, je me méfie de lui. Il ne vaut sans doute pas mieux qu'elle. Mais que fabrique t-il, cet abruti ? Sans même m'adresser la parole, le voilà qui nous inonde de la tête aux pieds en faisant appel à je ne sais quelle magie infernale. Y'a de la flotte partout, en quelques instants. Pour brûler ces bateaux, c'est fichu maintenant ! Je n'écoute absolument pas ce que ce gringalet me raconte pour se justifier ! Je suis furieux ! Je m'extirpe du rafiot et fonce droit sur lui, le poing en avant. Misère, dans ma hâte, je me prends les panards dans un cordage, m'étale comme un étron tombant du ciel, mais fichtre, je me redresse aussitôt, avec la rage au ventre. J'vais lui éclater la tête ! Du moins si je suis capable de le toucher ...
- Spoiler:
574 mots – Isma réagit face aux enquiquineurs qui pullulent sur cette plage
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| | | Les Voltigeurs Mayeul de Vifesprit Messages : 3250 J'ai : 32 ans Je suis : Voltigeur de Nuage, Major du Vol de Valkyrion, division de Svaljärd
Héritier de Vifesprit, petite barronie à l'Ouest de Sombreciel Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : IbélèneMes autres visages: Arsène Albe - Maximilien de Séverac | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Jeu 12 Mai 2016 - 23:44 | |
| Visiblement, son charme n’agissait guère sur les femmes de bois. La Vivenef resta silencieuse, et Mayeul l’imita. Assis sur le pont, les yeux perdus sur les autres Vivenefs du berceau, ses pensées étaient à peine dérangées par celles de Nuage. Le griffon était toujours somnolent, ce qui ne manqua pas d’inquiéter, encore, le voltigeur. Rien que pour ça, il ne pouvait s’empêcher de se montrer méfiant envers les Amoureux du Vent. Et ce n’était pas la seule chose qui l’inquiétait, en vrai. Rien dans toute cette histoire ne lui inspirait confiance : ni les propos de Carmine, ni l’attitude de ces Amoureux du Vent. Mais Mayeul commençait à avoir faim, et l’idée d’aller manger quelque chose finit par le sortir de sa léthargie, et de ses pensées moroses. Partageant l’image d’un repas avec le griffon qui ne semblait guère enclin à autre chose qu’à aller dormir, il se résolut à découper une partie de son vêtement déjà en lambeau pour bander sa main blessée. Inutile de s’attirer des questions auxquelles il n’avait pas envie de fournir une réponse. Un dernier tapotement sur la figure de proue -il l’aimait bien, cette Vivenef-, et le voltigeur enjamba le bastingage. Un regard à Nuage, pas vraiment en condition de voltiger, et il décida de revenir sur la plage à la nage. De toute façon, ses vêtements étaient ruinés, cela ne changerait plus grand chose maintenant. Le griffon prit pesamment son envol, l’esprit aussi embrumé que celui de Mayeul quelques heures auparavant, et le voltigeur plongea. Il n’était pas loin du bord, et tandis qu’il pataugeait sur les derniers mètres avant de rejoindre la rive, des voix connus attirèrent son attention. Le pirate, Ismaïl, et Serenus. Qui... Parlaient de mettre le feu aux Vivenefs? Si son idée à lui n’était pas bien brillante, celle là était totalement stupide. Avant qu’il ne puisse intervenir, une troisième voix intervint, qui fit naître un sourire amusé. Tristan. Ils avaient été proches, amis même, à l’Académie. Le Lagran était bien trop sérieux à l’époque, et visiblement, il n’avait pas changé. Mayeul l’avait croisé de temps en temps, l’avait même aperçu sur le pont de l’Orichalque avant leur départ, mais leurs chemins ne s’étaient guère recroisé. Ils s’étaient attiré des ennuis, tous les deux, durant leurs années à Lorgol, et visiblement, cela continuait : Mayeul arriva à temps pour voir Ismaïl tomber du pont d’une Vivenef pour, à priori, se jeter sur le Chevaucheur. Mauvaise idée : Tristan était un mage doué, et sans aucun doute un épéiste accompli. Les laisser se battre n’était probablement pas une bonne chose : ils devaient être soudés, pour prendre la décision qui s’imposeraient d’ici quelques jours. Se taper dessus pour des broutilles n’aiderait en rien. Mayeul finit par se montrer, brossant ses vêtements trempés, avant de prendre la parole et de s’adresser à Serenus, sachant pertinemment qu’il capterait également l’attention des deux autres. Je mets vingt fleurons sur le rouquin. Plaisanta-t-il, avant de se laisser tomber sur le sable. Son repas attendrait. Calmer Ismaïl qui semblait furieux, bien que Mayeul ne sache pas vraiment pourquoi, attendrait aussi. Il fallait bien que le pirate dépense son énergie en trop, non? De toute façon, s’interposer ne semblait guère indiqué, et puis, le spectacle serait bien plus intéressant que de regarder les Amoureux du Vent vaquer à leurs occupations, maintenant qu’ils étaient invités et non plus prisonniers. Tout était bon pour se changer les idées avant d’aller chercher Carmine et d’exiger qu’elle libère son compagnon à plumes de sa somnolence. Parce que c’était de la Magie, et ils étaient les seuls à en être responsable. La confiance se gagnait, et clairement, celle de Mayeul était loin d’être acquise. - Spoiler:
699 mots. Mayeul délaisse sa Vivenef silencieuse et son compagnon à plumes somnolent pour prendre des paris sur le match de catch de la plage du Berceau. Calmer tout le monde serait peut-être mieux, mais il n’a jamais été un très bon négociateur.
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| | | | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Ven 13 Mai 2016 - 0:26 | |
| Elles sont partout, omniprésentes. Leur berceau nous a stoppé dans notre fuite, et maintenant, nous sommes obligés d'évoluer autour en attendant qu'une décision soit prise. Je veux partir. Je meurs d'envie de retrouver mon dragon et de quitter ce lieu de désolation. J'ai envie d'entendre sa voix s'élever à nouveau dans mon esprit, pour qu'il me guide, pour que je cesse de me sentir acculée et effrayée. Je déteste cette sensation. Je refuse qu'elle prenne le dessus, alors quand ce pirate me rend un sourire de travers, je me contente d'un regard noir, le même que je lance à cette voltigeuse qui nous a abandonné à notre sort, Mirage et moi, après que nous ayons tout fait pour la sortir de ce faux-pas. Je ne veux plus approcher une vivenef de ma vie, ni sentir ces flammes irréelles. Il n'est pas question de brûler ces vivenefs pour moi. Je ne reproduirais pas deux fois la même erreur... Je boue de rage alors que la vénérable nous livre la différence entre agression et compassion. Mirage et moi cherchions à sauver quelqu'un de leur emprise ! Ce n'était pas une raison suffisante pour les enflammer peut-être ? De quelle agression parle-t-on, finalement ? - Ce sera sans moi. Eliminer un danger imminent n'est visiblement pas une raison suffisante pour les éradiquer, selon Messaïon. Je ne me risquerais pas deux fois à mettre le feu à une vivenef. Quant à leur donner forme et vie... Et que se passera-t-il, si ceux qui font ce choix échouent aussi ? Nous aurons encore d'autres vivenefs brisées pour peupler ce mouroir. Parce que c'en est un. Et sincèrement, vous voulez vraiment mettre à l'eau une cinquantaine de nouvelles vivenefs ? Que deviendront-elles ensuite, si au moins elles ont toutes leurs raisons ?Des refuges à pirates, sans aucun doute. Ou alors... Ces mages du sang s'en serviront à leurs propres fins. Je crains que nous ne soyons manipulés depuis le début, et même si nous avons fini par retrouver nos disparus, le doute n'est plus laissé sur les raisons de notre venue. Depuis le début, nous devions tous échoués ici. L'histoire doit être écrite par les héros appelés, et je n'en fais pas partie. Je suis trop réticente pour les tuer avec de bonnes intentions, trop réticente aussi pour offrir quoi que ce soit de positif à ces figures de proue. Tristan choisira. De toute façon, à l'entendre, j'en ai déjà trop fait. J'affiche une mine revêche alors que je me prends des reproches, qui ne sont encore qu'un préambule. - Tu crois que ça m'a fait plaisir de balancer cet homme ? J'ai simplement choisi une personne à portée, qui était fichue d'avance... Oui, il l'était ! Et ça nous a permis de fuir ! Bon, je sais, on n'est pas allé bien loin finalement mais... Qu'est-ce qui est le plus important entre nous, Faerie, et un de ces pillards ? Si le choix doit être fait...Tristan est déjà reparti sauver des vies sans vraiment m'écouter. Je pousse un soupir retentissant avant que la surprise ne prenne le pas. Quand on parle du loup... J'écoute Tristan lui faire la leçon, celle-là même que j'ai dû retenir amèrement. Même sans la moindre compassion pour lui, je me serais empressée de l'arrêter pour éviter le drame, pour ne pas que quelqu'un d'autres ait à revivre ce tourment. Mon Capitaine est plus rapide que moi, et déjà le bois est entièrement mouillé, difficilement inflammable maintenant. Je vais pour me détendre, quand l'ivrogne lui fonce dessus, poing en avant. Je vois rouge, immédiatement. Je repère la corde dans laquelle il s'est empêtré et fait jouer à nouveau de ma magie pour qu'elle s'enroule autour de sa jambe et le renverse. Elle se déroule à toute vitesse quand je la fais léviter vers le mât le plus proche pour le pendre proprement par les pieds. Sans véritable nœud, ça ne tiendra pas longtemps, mais en attendant j'éprouve un plaisir malsain à le voir tête à l'envers... En espérant que cela lui rafraichisse les idées et lui passe l'envie de s'en prendre à mon Capitaine ! - Et c'est à lui que tu voulais que je fasse des excuses ? - Spoiler:
Maelys intervient auprès des Amoureux du Vent, vive et amer. Par la suite, elle fait (encore) voler Ismail dans les airs !
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| | | La Rose Écarlate La Rose Écarlate | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Ven 13 Mai 2016 - 0:27 | |
| Le Fou
La Rose Noire | | Elle chante, Valda, dans la main vengeresse masquée par les ombres. Glorieuse et rayonnante, elle résonne et s’envole, la voix de l’Étoile qui vibre au son de la corde, tandis que Vespéral entonne sa funeste chanson. Point d’entrechat élégant, plus d’envolée lyrique : le Fou Noir danse le gracieux ballet de la mort et ses impitoyables flèches pleuvent en un torrent adroit. La Fureur des Étoiles s’enflamme et tonne à son bras, extension de sa volonté ; et le Fou plongé dans la transe de la bataille ne sent presque pas la brûlure sur son épaule là où une arme mieux maniée que les autres lui a entaillé la peau. Une part de lui se demande si ce n’est pas Ordalie elle-même qui l’a blessé, tant le Roi Noir est dangereux dans la bataille lorsque l’ivresse du combat l’emporte.
Puis le tumulte s’apaise, et le Fou écoute. Curieux. Grave. Solennel même, tant l’importance de ce qu’on lui raconte est tragique. Il l’écoute, cette femme ployée devant eux comme un roseau gracile bien près de s’effondrer. Une part de lui comprend. Il est né de la magie de sang, lui aussi, et il a rêvé aux vivenefs de jadis. Celles d’aujourd’hui ne sont pas tant intelligentes, il l’a bien remarqué. Maintenant, il comprend pourquoi, et il ne sait pas vraiment ce qu’il pense de tout ça.
Les jours passent. Il réfléchit. Il ne sait pas comment aider, quoi faire. Il est perdu, un peu. Et ce ne sont pas les échanges avec son Blanc qui vont changer ça : ils sont les Fous, les inconstants, les rêveurs éveillés, ceux qui filent le rêve à l’aune de leur lubies enfiévrées. Ils ne sont pas fait pour raisonner, leurs Tours sont bien meilleures pour ça. Il l’aime, sa Tour, le Fou Noir, même si elle râle beaucoup quand il se laisse aller aux idées merveilleuses de son caractère. Il l’aime bien. Après tout, les Tours ont toujours été là pour tempérer leurs ardeurs de folie ; et les Fous ont toujours été là pour alléger leur sévérité. Complémentaires. Ainsi est la Rose.
Son Roi est parti. Le Fou va le suivre, il l’a décidé : il ne peut pas aider les humains pris au piège d’un choix trop grand pour eux, alors il s’en va demander à Rhéa de le reconduire auprès de sa Fantasme. Ce n’est l’affaire que de quelques heures, un mage de l’Automne les accompagne pour le vent : rapidement, l’Audacia est de retour au Berceau, est le Fou retrouve sa dragonne d’Or. Intéressante traversée : il l’a passée assis dans la paume de la figure de proue, à se raconter leurs vies, eux qui furent modelés tous deux sur le même modèle, cette Rhéa de Sombreciel entrée dans la légende. Deux facettes d’une même médaille, deux reflets superposés dans un miroir, semblables et pourtant si différents. « Nous reviendrons la voir. » « Nous reviendrons. »
Pour l'instant, ils s'en vont. Il est temps de retrouver sa Reine restée à Lorgol.
- Spoiler:
502 mots. Le Fou Noir se bat. Il discute avec la figure de proue de l'Audacia, puis il s'en va rejoindre la Reine Noire à Lorgol.
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| | | | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Ven 13 Mai 2016 - 10:42 | |
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Me voici en train de pendouiller entre ciel et terre, comme une noix de coco trop mûre. Dans la pénombre épaisse de la nuit, il m'a fallu plus d'un instant pour comprendre ce qui m'arrivait, mais là, ça y est. J'ai pigé. La Chevaucheuse, celle qui m'a projeté dans les airs lorsque nous fuyions les Amoureux du vent, et que je vais surnommer Radada, du nom d'une oie caractérielle et agressive qui faisait la loi dans mon village avant de terminer son existence en terrine confite, vient de m'apparaître à proximité des Vivenefs. J'aurais dû m'en douter, elle a suivi son collègue et compagnon comme un gentil petit chien apeuré par le souffle du vent, et ce vilain tour est son œuvre. Elle ne peut décidément plus se passer de moi, cette bécasse.
Le cordage m'emprisonne les chevilles et, malgré tous mes efforts, je n'arrive pas encore à me dégager. Énervé, je gesticule pourtant avec beaucoup de conviction. Est-ce en raison de mes mouvements désordonnés, associés à l'« effet papaye », à ma position scabreuse et aux deux tranches de rôti avalées goulûment une heure plus tôt, je suis soudain pris de violents haut-le-cœur. Voilà une invitée inattendue : la nausée. Elle s'annonce colossale, impétueuse, et impossible à juguler. Ceux qui glandent en-dessous risquent de trinquer à ma santé.
C'est parti. Les gros morceaux passent en premier, et je ne suis nullement en état de maîtriser leur trajectoire. Ils décident eux-mêmes de leur cible, et leur choix, à dire vrai, m'agrée parfaitement. C'est Radada qui hérite du paquet odorant, et se retrouve coiffée d'un mélange nauséabond de viande cuite, de papaye, et de quelques décilitres de cette excellente soupe aux pois que m'a offerte notre hôte. Cette fois-ci, les dieux étaient avec moi ...
- Spoiler:
294 mots – Isma est pris d'une nausée, à force de se balancer là-haut.
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| | | Les Chevaucheurs Tristan d'Amar Messages : 4809 J'ai : 33 ans Je suis : Capitaine de Vol de l'Escadron de Chevaucheurs de Lagrance
Marquis d'Amar Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : Fluctuante. S'il était fidèle à l'impératrice, il l'est nettement moins à l'empereur, bien qu'il se soit éloigné de Chimène de son vivant, par son attitude envers les mages du Sang. Il est malgré tout toujours fidèle à son duc, à son duché, et à Faërie.Mes autres visages: Grâce de Sombregemme | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Ven 13 Mai 2016 - 11:30 | |
| Carmine n’économise pas ses mots. Elle est généreuse dans ce qu’elle nous confie, elle ne dissimule rien – ou du moins, je n’en ai pas l’impression. Je ne sais que penser, mais elle canalise mes inquiétudes, donne sens à ses paroles. Cela mérite toujours réflexion, mais elle a évoqué bien des choses. Comment sait-elle ma prière à Sithis ? Comment décèle-t-elle cela ? Elle est sang, elle est magie, comme moi peut-être ? Je sens la magie de l’Hiver qui coule dans mes veines, qui me répond, si je la sollicite. Mais je me sens lié, malgré moi, par ses paroles, par ses souffrances.
« Ce n’est pas une décision facile, Dame Carmine, mais je vous fais le serment d’y réfléchir sérieusement, comme je l’ai fait avant de prier Sithis. Mes actes ont pu sembler irréfléchis, mais ils ne l’étaient pas. Si la situation exigeait une action prompte, j’ai réagi comme il le fallait. Mais si vous acceptiez de m’en dire plus sur le fait que je sois marqué, quand il vous siéra, je serai ravi de vous écouter, Dame Carmine. Je pense qu’il est temps que je me retire pour le moment, cependant, que je médite ces paroles dont vous m’avez abreuvé. Si je peux vous aider, en tout cas, s’il m’apparaît clairement qu’il est dans mon devoir de vous aider et que c’est là la réelle solution à vos problèmes, s’il semble que je puisse transmettre de bonnes choses à une vivenef, alors je m’investirai réellement, et ne ferai pas les choses à moitié, vous pouvez en être assurée. »
• Je connais mon petit humain. À s’investir en excès, quitte à se brûler les ailes. Mais Carmine n’aura pas affirmation plus sincère.
• Mes pensées, mes pas, mon trouble, me guident au plus près des vivenefs, non loin de la plage. J’entends Maelys derrière moi après qu’elle ait questionné Carmine, déterminée à rester à mes côtés, elle aussi. Cela me rassure. Je ne voudrais pas qu’elle soit de nouveau soumise à une épreuve telle que celle qu’elle vient de vivre.
« Je sais que tu ne pensais pas à mal, mais tous ne sont pas si peu recommandables – ils sont essentiel à Arven comme nous pouvons l’être. À leur manière. Et jamais, quelque soit sa malhonnêteté, une personne ne peut être sacrifiée ainsi. Mais je sais que tu pensais à nous sauver. On travaillera simplement à la manière de le faire. »
Mes intentions étaient bonnes, mais celles du pirate n’étaient pas simplement irréfléchies, elles étaient belliqueuses. Un sourire railleur prit place sur mon visage. Allons bon, il croyait pouvoir me battre dans son état ? J’étais conciliant, affable, pas de ceux dont on pouvait se jouer, que l’on malmenait, sans subit de représailles. Il ne se remettait pas en question, nous blâmait tous ? Fort bien.
J’avais de l’entrainement, pour résister face aux êtres malintentionnés. Je pourrais lui présenter mon père, et mes demi-frères et sœurs, il ploierait en un instant, fuirait la queue entre les jambes. J’adressais un sourire au public qui venait de nous rejoindre, agacé mais joueur. Oh, j’allais m’amuser, et les divertir, ils pouvaient en être certains.
« Vous devriez doubler voire tripler votre mise –si vous perdez, je vous rembourserai ces vingt ou quarante fleurons que vous ajouterez. »
• Rares étaient ceux qui voyaient cette facette arrogante de mon humain. À raison, peut-être.
• « Oh non, il n’en mérite aucune. Pas une seule. »
Et je ne compte pas laisser Maelys être la seule à s’amuser. Encore moins alors qu’il la souille de ces remugles nauséabonds qui se révèlent aussi écœurants que l’intérieur du pirate vicié. Les autres, pourtant, semblent plus honorables. Peu importe. L’élémentaire que j’ai invoqué pour inonder les lieux ne restera pas longtemps, maius assez pour débarrasser Maelys de ces immondices, et la nettoyer. Sitôt qu’il disparaît, j’en convoque un autre. Avec une tâche bien moins altruiste… Il sait ce qu’il doit faire. Je le vois s’élever pour s’approcher du pirate, l’emprisonner dans un glaçon et le déposer sur le pont de la vivenef qu’il voulait brûler, bloquant sa bouche pernicieuse mais laissant son nez à l’air libre pour lui permettre de respirer.
« Reconstruis le glaçon aussi longtemps qu’il faudra, s’il fond. Libère le dans une ou deux heures. »
- Spoiler:
700 mots. Tristan demande à Carmine, si elle le souhaite et en a l'occasion, de lui en dire davantage sur ses liens avec Sithis. Il s'éloigne, et tombe sur Ismaïl qui se révèle belliqueux. S'il était déterminé à lui présenter des excuses, il a une colère froide, et se réjouit de l'emprisonnement de Maelys, mais est encore plus énervé par les frasques vomitives du pirate. Aussi, il invoque un élémentaire de glace pour le quérir, et l'enfermer dans un glaçon, lui laissant juste l'opportunité de survivre en respirant par le nez. Il ne peut, cependant, plus parler ou vomir sur les autres.
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| | | Les Guerriers Serenus Dardalion Messages : 1267 J'ai : 36 ans Je suis : Guerrier a l'antenne de la Volte. Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : La Guilde des GuerriersMes autres visages: | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Ven 13 Mai 2016 - 18:46 | |
| Le pirate tourna la tête vers lui et parla d'une voix pâteuse. Serenus hocha la tete quand il évoqua le sauvetage de Simeane. Il se demanda alors comment faisait la jeune femme pour supporter et surtout pour aimer un tel énergumène. Le pirate lui demanda de l'aider à retrouver son briquet puis a allumer le feu pour bruler les vivenefs. Serenus haussa les épaules et se contenta de repondre : - Je doute que mettre le feu a aux vivenefs soit une bonne idée. Les amoureux du vent ne risqueraient pas d'apprécierA peine eut il prononce ces mots qu une cascade d'eau s'abattit sur le pirate. Serenus esquiva avant de se retrouver trempé comme le pauvre Ismael puis se tourna vers celui qui avait fait ça. Il reconnu l'habit des chevaucheurs et se détendit. Ismael, furieux se précipita vers le nouveau venu, le poing levé. Serenus savait d'expérience que les chevaucheurs n'avaient pas besoin d'aide pour se defendre. Il repensa à l'aventure qu'il avait vécu avec le chevaucheur Neve et sourit. La voix de Mayeul le fit sursauter. Serenus se tourna vers le voltigeur et fit un grand sourire, soulagé de le voir de retour. Il répondit sur un ton amusé : - je parie 30 fleurons que cela ne durera pas plus de dix secondesSerenus regarda le pirate, presque ivre mort, tituber vers Tristan. Celui ci leur dit en riant de doubler voire de tripler la mise. Serenus secoua la tête en souriant, le pauvre pirate allait se retrouvé détroussé jusqu'à l'os si les deux compères doublaient leur mise. Serenus prit aussi le temps de s'asseoir dans le sable, aux côtés de Mayeul. Il plongea ses orteils dans le sable frais en soupirant de soulagement. Il regarda Ismael qui levait les poings et dit A Mayeul en soupirant : - Vous savez Mayeul.. Une fois que tout sera fini, je crois que je vais partir en voyage avec mon épouse.. J'ai bien envie de voir de mes propres yeux les paysages de Valkyrion ou de Ansemer. La guilde me laissera bien un peu de temps de repos après tout cela.. Je suis sûr que cela fera du bien a Elena. La ville commence à lui taper sur les nerfs j'ai bien l'impression.. Soudain de la glace se forma autour du pirate et l'emprisonna entièrement. Il n'y avait qu'un seul trou au niveau du nez pour lui permettre de respirer. Serenus, impressionné, applaudit Tristan puis se leva pour s'approcher du pirate. Il haussa les épaules et lui dit tout en tapotant sur la glace : - Je vais prevenir votre compagne avant qu'elle ne s'inquiète. Profitez en pour décuver.Serenus rejoignit Mayeul et retourna avec lui au camps. Il récupéra et renfila ses bottes. Il laissa Mayeul quelques minutes le temps d'aller voir Simeane. Il lui dit sur un ton doux : - Si vous recherchez votre compagnon il est sur la plage. Il va bien, enfin je l'espère. Il rejoignit Mayeul ensuite à table et regarda les amoureux du vent qui s'activaient à leurs affaires. Apres cet épisode, il se demanda sérieusement comment ils allaient faire pour etre tous d'accord sur le sort à accorder aux amoureux du vent ou aux vivenefs. Il dit alors : - Qu'en pensez vous de tout ça ? J'ai bien peur que nos compagnons ne soient pas tous du même avis que moi. Pour ma part je pense qu'on devrait vite fait donner notre sang piur pouvoir partir d'ici le plus vite possible,- Spoiler:
Serenus assiste à la congélation de Ismael et va prevenir Simeane que son compagnon est en train de cuver sa papaye sur la plage. Ensuite il demande à Mayeul son avis sur la situation. 584 mots |
| | | Les Voltigeurs Marianne d'Orsang Messages : 1217 J'ai : 44 ans Je suis : Voltigeuse, médecin Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : Ibelin officiellement, mais aussi à l'Audacia !Mes autres visages: | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Ven 13 Mai 2016 - 19:06 | |
| Marianne se réveille doucement, sous le soleil du matin. Une graine de pirate est pelotonné à côté d'elle, encore profondément endormie. Elle s'assoit sans déranger sa filleule, remerciant Varda de lui avoir offert un sommeil aussi réparateur. Sa colère est toujours présente, elle se ravive tandis qu'elle pense aux enlèvements, aux sacrifices et à l’Île des Murmures, mais elle la contrôle et la met de côté pour réfléchir. Forcément, l'Ancienne a très mal pris ses paroles hier, la Voltigeuse a agit de manière impulsive. Mais au final, ces mages du sang leur demandent bien de faire un choix, ô combien difficile, et leurs actions passées pèseront aussi dans la balance. Oui, elle avait jugé hâtivement et sa colère est sûrement mauvaise conseillère. La façon de faire des Amoureux du Vent était bien suspecte pourtant. Mais Marianne ne compte pas s'arrêter à sa première impression et saisir tout les tenants et aboutissants de cette histoire. Elle reste une savante au fond d'elle, toujours prête à apprendre et en savoir plus. Tout d'abord, sur cette magie du sang et ce qu'ils risquent à s'en mêler. Elle a dû être bannie pour une bonne raison, même si la remarque de Carmine sur la Guilde des Mages ne semble pas anodine. Ceux qui s'attachent à cette magie puissante semblent en devenir rapidement les jouets. Marianne est aussi troublée par les deux options proposées. Tuer des personnes de sang froid et brûler des vivenefs était inhumain, surtout pour une soigneuse. Mais éveiller les sirènes pour voir leur raison sombrer à jamais, n'est-ce pas pire que la mort ? Elle qui n'a jamais porté d'arme, rompra-t-elle son serment si la majorité décide de faucher toutes les âmes de l’île ? Mais au-dessus de tout ça, les vivenefs échouées accaparent son esprit. Une conscience brisée et vouée à une folie éternelle ? C'est inconcevable pour elle, le monde ne peut être aussi cruel, il y a forcément un moyen de les aider. La réponse à cette question influencerait non seulement son choix, mais aussi ses convictions bien ancrées. La matinée avançant, la médecin réveille Lou-Ann et l'accompagne au village pour se restaurer. Elle croise Grâce, tout aussi avide de réponses qu'elle, et après leur échange elles décident de rencontrer l'Aïeule de cette communauté. Si celle-ci accepte de les recevoir et leur répond sans détour, elle n'a pas oublié les paroles de Marianne et se montre aussi froide que la politesse lui permet. Qu'importe, l'ancienne pirate n'est pas venue chercher le pardon, Carmine peut bien la dédaigner, tant qu'elle éclaire les deux voltigeuses. Elle évite d'attiser les tensions cependant, laissant Grâce poser la majorité des questions. Au fil de la conversation, ce qui passait pour des justifications douteuses est mieux expliqué. L'éveil des sirènes paraît moins improbable, plus réaliste, sans que leur esprit s'effondre. L'évocation de Rhéa et sa détresse étreint le cœur de Marianne. Lorsqu'elle aborde le sujet des vivenefs échouées, elle ne peut empêcher sa voix de trembler. Le regard que Carmine lui adresse alors est si glacial qu'elle en frissonne. Hé bien, il faut croire que l'éternité ôte tout envie de clémence ou d'indulgence ! Je suis heureuse de ne pas être à sa place, et je me garderai bien de lui répondre ce que je ferai, moi, puisque j'en ai pas la moindre idée. Non, elle ne répondra pas à cette rebuffade, méritée ou non. Marianne l'a toujours, cet espoir que l'Ancienne a perdu, elle ne peut s'imaginer sans, elle refuse la fatalité. C'est bien pour cela qu'elle est ici, malgré sa première opinion. Ah ! Elle n'est peut-être qu'une jeune naïve et idiote, du haut de ses quarante ans, face à une vieille femme affligée par mille hivers, que la joie a quitté. Mais elle est déterminée à faire le choix le plus juste ; si elle ne peut comprendre mille an de tourment, elle peut enfin ressentir de la compassion pour ces gens. Marianne soutient le regard réfrigérant de Carmine, silencieuse mais douce, jusqu'à ce qu'elle se détourne. Au moins, j'aurai eu ma réponse quant au sort des vivenefs de l'Île des Murmures.Elle écoute encore jusqu'à ce que l'Aïeule mette fin à leur rencontre, laissant les deux femmes à leurs réflexions. - Spoiler:
700 mots (et 50 à la tronçonneuse ) Durant la journée du 26, Marianne et Grâce questionnent Carmine. Marianne s'efforce de rester neutre, puis juge un peu moins durement les Amoureux du Vent grâce aux explications. Elle reste où elle est après leur entretien, pensive.
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| | | Les Voltigeurs Mayeul de Vifesprit Messages : 3250 J'ai : 32 ans Je suis : Voltigeur de Nuage, Major du Vol de Valkyrion, division de Svaljärd
Héritier de Vifesprit, petite barronie à l'Ouest de Sombreciel Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : IbélèneMes autres visages: Arsène Albe - Maximilien de Séverac | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Ven 13 Mai 2016 - 22:31 | |
| Mayeul ne pût s’empêcher de sourire quand Tristan lui indiqua de doubler la mise. Évidemment, il était sûr de gagner : ce combat était loin d’être équilibré. Serenus paria sur la durée très réduite du combat, mais l’arrivée d’une petite nouvelle acheva de sceller le sort du pirate. Le voltigeur songea qu’il y avait là quelque chose qui lui échappait, auquel il n’avait pas assisté mais sans doute ces trois-là avait une histoire commune qu’il aurait aimé entendre. Pas tout de suite, visiblement : après une cascade dans les airs, une contre-attaque répugnante du pirate et un nouveau sort du mage, Ismaïl se retrouva prisonnier des glaces. Mayeul se leva pour répondre à Serenus. Couvrez-vous bien, il fait froid dans les étendues glacées de Valkyrion. Aussi froid sûrement que dans cette gange de glace. Plaignait-il le pirate? Sans aucun doute. Il le savait bien, l’homme n’était probablement pas recommandable, mais ces quelques jours passés sur l’Audacia avait fait naître l’idée qu’il n’avait pourtant pas mérité un tel sort, même s’il était un fieffé coquin trop prompt à réagir. Tapotant le sable qui maculait ses vêtements, Mayeul s’avança vers Tristan et la jeune fille. Sa voix ne s’était pas faite accusatrice, il était trop las pour ça après cette nuit, et il choisit d’opter pour une approche un peu plus douce. Il a trop bu, il est apeuré, il a perdu plusieurs de ses camarades durant la tempête. Ismaïl est peut-être un pirate, mais il ne mérite pas une telle punition. Il a sans doute compris la leçon. Si nous choisissons de d’éveiller les Vivenefs, mieux vaut leur enseigner le pardon et la compassion que l’agression et la vengeance, vous ne croyez-pas? Mayeul avait beau aimer rire et plaisanter, il lui arrivait tout de même d’avoir quelques instants plus solennels, à moins qu’il ne s’agisse de cette versalité bien connue pour être l’un des traits de caractère des Cielsombrois. Ou cette voix de la raison qui ressemblait tellement à celle de Mathilde. Quoi qu’il en soit, Mayeul ne resta pas plus longtemps, assez peu désireux de se mettre à dos les deux mages : il devait parler à Carmine avant. Et de toute façon, s’ils voulaient le trouver, ce ne serait pas bien difficile : ils étaient sur une île, par les jupons de Mirta! Serenus l’entraîna vers la table ou le voltigeur attrapa de quoi se restaurer, avant que l’homme ne prenne la parole. Ce que j’en pense? Je vous avouerai que je n’ai pas encore choisi ma voie. Répondit Mayeul, pas tout à fait sûr cependant de la véracité de sa réponse. Il s’excusa auprès du guerrier en voyant passer Carmine qui vaquait à ses occupations, et hâta le pas pour engager la conversation avec la vielle femme. Il aurait pû opter pour l’agression, mais il choisit plutôt d’user de son sourire et de ses bonnes manières. Cela débloquait plus facilement la situation, en général. Et puis, si son charme ne marchait pas sur les Vivenefs, peut-être était-il temps de tester son talent sur les immortelles, non? Dame Carmine, je suis désolé de voler quelques minutes de votre temps, mais une question me taraude l’esprit. Nos compagnons, qu’ils soient à plumes ou à écailles, sont toujours plongé dans une étrange somnolence. Ne pouvez-vous rien faire pour cela? Ils font partie de nous, griffons et dragons, ils sont eux aussi impliqués dans ce choix. Il ne serait que juste de leur laisser la parole, et leur esprit est bien trop endormi pour le moment. Connaissez-vous le moyen de lever ce sort qui les incommode? C’est votre Magie, annulez-la, en d’autres termes. Beaucoup moins sympathique. Mayeul avait appris depuis longtemps la valeur d’un sourire, et entendait se conformer à cette approche pour l’instant. - Spoiler:
698 mots. Après avoir fait la leçon à Tristan et Maelys en espérant ne pas se faire changer en bonhomme de neige, Mayeul accompagne Serenus jusqu'au village, avant de demander à Carmine s'il lui ait possible de libérer griffons et dragons de leur somnolence
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| | | | Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent Dim 15 Mai 2016 - 22:42 | |
| Carmine, s’appelait cette vieille dame. Carmine. Dans le Berceau, les visages pensifs se substituent à l’angoisse, à la peur, à l’incompréhension. Ils sont des dizaines, les Amoureux du Vent, penauds, comme des tiges de jonc dandinant sur un pied, puis sur l’autre. Tantôt sont-ils graves, tantôt accueillants. Les paroles de Carmine décousent les mystères, un à un, avec une lenteur âpre, qui laisse un goût amer dans la gorge de Neve. Si la vérité s’est levée sur les enlèvements, sur la tempête, sur la folie des vivenefs et la frénésie des captifs de l’île, le jeune ansemarien ne parvient pas à accorder gain de cause aux Amoureux du Vent. Dans un creux de son être, sa conscience se moque de lui, lui soufflant avec malice que jamais, au grand jamais, il ne trouvera la lucidité de refuser pareille requête de la vieille Carmine. Mais toujours le fiel sur ses lèvres le détourne de ces grands états d’âme qui d’ordinaire le façonnait. Les Amoureux du Vent peu à peu s’en retournent à leurs occupations. Carmine bientôt se détourne. Les questions se suspendent, les Voltigeurs, les Chevaucheurs et les pirates errent, soupèsent et songent plus ou moins gravement, selon les caractères.
Dans une marche quelque peu désabusée, avare de paroles depuis le débarquement sur l’île, Neve reconnait en furetant des visages familiers, perdus depuis des lustres, qui le remuent. La candeur de Sixtine lui apparaît au loin ; il n’ose s’approcher, mais son air bravache et sa bonhommie lui donnent du baume au cœur. Sixtine d’Ibélène, la princesse rencontrée au bal d’anniversaire de Chimène. Puis ce furent les traits délicats et la maladresse de Louison que redécouvrirent les pupilles du jeune ansemarien. Demeurant à une distance raisonnable, il se contenta de l’observer un instant, mais la lourdeur de son cœur suite à tous ces évènements ne lui permit pas de s’approcher. Il sourit en son for intérieur, immensément heureux de la savoir en vie, tout comme profondément triste de songer à tout ce que les captifs avaient dû endurer jusqu’alors. Il détourna le regard, se jurant de l’aborder quand le temps serait venu. D’une démarche maladroite, l’air songeur, il regagna le camp, la tête basse. Ce fut un ultime visage qui le tira de ses élucubrations mélancoliques.
Assis à une petite table aux côtés d’un Voltigeur dont le visage ne lui était pas inconnu, et qui ne tarda pas à emboîter le pas à Carmine, Serenus Dardalion, bien vivant, les pommettes encore colorées et l’œil toujours aussi vif, engageait la conversation. Neve sentit un sourire se dessiner sans crier gare sur son visage, arrachant à son regard morne une étincelle enjouée. Cet ami, il pouvait l’aborder sans peur des convenances et sans pudeur, et avec une joie non dissimulée de le savoir sain et sauf. Timidement, le jeune ansemarien s’approcha dans son dos, polissant dans son esprit une phrase de retrouvailles plus sophistiquée qu’un pâle : « Eh, salut ! », avant d’opter pour une simplicité toute bête, le sourire aux lèvres :
– Je me doutais bien qu’une vulgaire tempête ne viendrait pas à bout du grand Serenus Dardalion. - Spoiler:
517 mots. Neve est soucieux et ne sait quelle décision prendre. Travaillée par les récents évènements, la vue de Sixtine et de Louison, qu'il n'ose aborder, lui donne du baume au cœur. Finalement, il retrouve le vaillant Serenus.
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